Sénégal: La BAD invite le Sénégal à accentuer les efforts pour relever le taux de décaissement

Revue annuelle conjointe du programme de coopération entre le Sénégal et la BAD - Radisson Blu Dakar 21 Nov 2017 : M. Amadou BA, actuel ministre de l’Economie et des Finances et du Plan et M. Serge N'Guessan, le Représentant Résident de la Banque Africaine de Développement,.
21 Novembre 2017

La Banque africaine de développement (Bad), invite le Sénégal à accentuer les efforts réalisés pour relever le taux de décaissement des programmes pays. Son Responsable-Pays du bureau national de l'institution, M. Serge N'Guessan, l'a fait savoir au ministre de sénégalais de l’Économie, des Finances et du Plan, M. Amadou Ba, venu présider les travaux de la Revue annuelle conjointe du Programme de Coopération entre la Bad et le Sénégal.

18% c'est le taux de décaissement global de l'enveloppe que la Banque africaine de développement (Bad) a mis à la disposition du Sénégal pour le financement des programmes pays. Un seuil jugé peu satisfaisant aux yeux de plusieurs observateurs. Un état de fait que les techniciens de la Bad justifient par la jeunesse des projets à financer pour l'année 2017.

Le Responsable-Pays du bureau national de la Bad au Sénégal, à l'ouverture des travaux de la revue annuelle conjointe du Programme de Coopération entre la BAD et le Sénégal, estime que les efforts réalisés doivent être accentués pour relever le taux de décaissement des projets nationaux.

Ce constat ne cache en rien les performances relevées dans le cadre de cette coopération. Sur la base de l'évolution d'un certain nombre de critères et indicateurs, M. Serge N'Guessan souligne que la performance du portefeuille de la Bad au Sénégal est jugée globalement satisfaisante en 2017.

Ce qui est confirmé par des améliorations remarquables constatées au niveau de l'âge des opérations (6 ans en 2011 à 2,5 ans en 2017) ainsi que la réduction du délai entre l'approbation du projet et la mise en vigueur ainsi que le premier décaissement ; un taux décaissement élevé des projets du secteur privé (96,5%).

474 milliards de F Cfa mobilisés pour le PSE

Dans cette dynamique, M. N'Guessan rappelle que sur les 400 milliards F Cfa d'engagement de la Bad pour le financement du Plan Sénégal Émergent (Pse) sur la période 2014-2018, la banque a déjà mobilisé à ce jour 474 milliards de F Cfa soit 120% de son engagement initiale. Avant d'ajouter que les projets prévus en 2018 viendront renforcer cette massive mobilisation.

Jugeant d'exemplaire la coopération BAD-Sénégal, le Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, M. Amadou Ba rappelle que de 1972, début des opérations de la banque dans le pays à ce jour, l'institution a approuvé un total de 101 opérations en faveur du Sénégal pour un montant de 1300 milliards de F Cfa.

A la date d'aujourd'hui, confie M. Ba, « le total des engagements en cours s'élève à 669 milliards FCFAIl est composé de projets du secteur public national, de projets régionaux et d'opérations du secteur privé ».

Selon lui, le portefeuille de projets nationaux actifs comprend 18 opérations pour un volume total net d'engagements de 502 milliards F Cfa représentant 75% du total. La répartition sectorielle des projets nationaux est la suivante : Infrastructures (66,3%) ; Eau et assainissement (12,6%) ; Secteur rural (11%) ; Gouvernance (6,2%) et Social (3,9%).

Par ailleurs, la Banque appuie les efforts d'intégration régionale. C'est ainsi que le Sénégal bénéficie de 6 opérations multinationales pour un montant cumulé de 61 milliards F Cfa (soit 9,1% du total).

Les opérations régionales sont dominées par le secteur des infrastructures (71%), suivi du secteur rural (28,8%) et d'opérations multi-secteurs (0,2%). Ces projets sont mis en œuvre au Sénégal et dans d'autres pays de la sous-région notamment la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, le Mali et la Mauritanie.

En ce qui concerne les activités du guichet du secteur privé, souligne Amadou Ba, le groupe de la Banque totalise au titre de ses engagements pour le Sénégal, 106 milliards F Cfa (soit 15,8% du total) avec 5 opérationsnotamment dans les domaines des infrastructures routières (autoroute Dakar-Diamniadio), aéroportuaire (Aéroport International Blaise Diagne), énergétique (Centrale de Sendou) et agricole (Projet Rizicole de la Compagnie Agricole de Saint Louis).

« Il convient de signaler, pour s'en réjouir, que le Sénégal devrait bénéficier de plus en plus de possibilités de financement de la BAD ; en effet, notre pays a été sélectionné parmi les États membres pouvant accéder aussi bien aux ressources concessionnelles qu'aux autres types de ressources de cette institution ».

Les défis à relever par les deux parties

Pour le futur, assure M. N'Guessan, la Banque continuera à soutenir, à travers une approche intégrée, des pôles de développement agro-industriels, les agropoles, la promotion de l'emploi et de l'entreprenariat agricole, l'amélioration du cadre de vie en milieu rural, l'accès à l'eau et à l'électricité, la desserte intérieure, et la promotion de l'intégration régionale.

Pour réaliser ces objectifs, estime-t-il, « nous devons maintenir le cap et poursuivre sans relâche les progrès accomplis dans la gestion de nos opérations en vue d'améliorer davantage la performance du portefeuille ».

Le Représentant-Pays de la BAD au Sénégal estime qu'afin de maintenir et consolider la performance du portefeuille, le gouvernement devra porter une attention particulière sur l'accélération de la mise en œuvre des opérations et de leur taux de décaissement.

L’État sénégalais est également invité mettre en place un système de suivi-évaluation pour mieux suivre et renseigner les résultats et rendements attendus des projets. Il doit aussi mettre à disponibilité à temps les fonds de contrepartie des projets.

Pour ce qui est de la BAD, elle est appelée à continuer à apporter un appui technique aux agences d'exécution dans les domaines des acquisitions, de gestion financière.

Elle doit aussi veiller à la réduction du délai d'octroi de non-objections, faire un suivi régulier de la mise en œuvre du plan d'actions notamment le plan de passation de marché et le plan de décaissement mensuel de chaque projet, mis en place au niveau du bureau.

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