Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), au titre de sa stratégie décennale, encourage la mobilisation par l'Afrique de ses propres ressources. Le responsable Pays de son Bureau au Sénégal l'a rappelé, ce jeudi 23 novembre à Dakar, à la deuxième journée du 6ème Atelier Annuel BAD/AFMI (Initiative des marchés financiers Africains) sur le Développement Des Marchés Obligataires et le Secteur Financier. La Banque compte également appuyer les initiatives visant à améliorer l'infrastructure financière en Afrique, à approfondir et à étendre les marchés financiers locaux.
Pour la réalisation de sa stratégie décennale le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) encourage la mobilisation par l'Afrique de ses propres ressources à savoir les actifs des caisses de retraite, des fonds souverains, des sociétés d'assurance, etc.
Le Responsable Pays de son pays au Sénégal, M. Serge Marie N'Guessan devant un parterre de spécialistes du marché financier estime qu'il convient, encore une fois, de pouvoir développer les instruments nécessaires sur nos marchés domestiques. A l'en croire, la BAD tirera parti de son expérience en matière d'obligations en monnaie locale.
C'était au deuxième jour du 6ème Atelier Annuel BAD/AFMI (Initiative des marchés financiers Africains) sur le Développement Des Marchés Obligataires et le Secteur Financier ouvert depuis mercredi 22 novembre à Dakar.
A son avis, « il faudra donc que l'Afrique trouve d'importantes ressources pour financer son développement ». Un plaidoyer qui est motivé par l'importance des ressources nécessaires pour parvenir à la transformation du continent à l'horizon 2025.
Une transformation qui passe par la réalisation des ses cinq priorités à savoir de trouver 60 à 90 milliards de Dollars US nécessaires par an pour effectuer 130 millions de nouveaux branchements au réseau électrique, 75 millions de nouveaux branchements hors réseau.
A cela s'ajoutent les 280 à 340 milliards d'USD nécessaires sur les dix prochaines années pour transformer une première série de chaines de valeurs agricoles.
Sans oublier l'ambition de la BAD de doubler le PIB industriel d'ici à 2025, principalement en soutenant le secteur privé par des moyens nécessaires pour conduire efficacement le processus d'industrialisation sur le continent.
S'y ajoute le renforcement des infrastructures régionales, la promotion du commerce intra-africain et l'investissement, et la facilitation de la circulation des personnes à travers les frontières. Ainsi que de renforcer les compétences cruciales, élargir l'accès à l'eau et à l'assainissement, renforcer les systèmes de santé et créer 25 millions d'emplois.
Devant cet état de fait, M. N'Guessan considère que le continent ne peut plus se contenter seulement de dette externe et de financements concessionnels.
« La réalisation de ces cinq (5) priorités pour accélérer la transformation économique de l'Afrique dépend fortement des marchés financiers qui jouent un plus grand rôle dans le financement de l'économie réelle du continent ».
Avant de souligner que « le développement de marchés de capitaux est un thème central de différentes stratégies de la BAD, telle que les stratégies d'Industrialisation et de développement du Secteur Privé ».
Au titre de sa stratégie de développement du secteur privé, l'institution continentale compte appuyer les initiatives visant à améliorer l'infrastructure financière en Afrique, à approfondir et à étendre les marchés financiers locaux.
D'où l'importance, selon le directeur du développement du secteur financier de la Bad, de ces assises de Dakar permettront d'approfondir la réflexion du développement des marchés obligataires, à travers le prisme de différents intervenants de marché : Investisseurs institutionnels de long-terme, gérants d'actif, spécialistes en valeur du trésor, bureaux de la dette, régulateurs, bourses. Ceci dans le but d'évoquer des initiatives allant dans le sens de la redynamisation des marchés de capitaux sur le continent.
Un fond de 200 millions de dollars pour développer les marchés obligataires domestiques africains
Pour encourager cette démarche, la BAD ambitionne de contribuer davantage au développement du marché de la dette domestique en Afrique à travers la création d'un fonds obligataire (African Domestic Bond Fund – ADBF).
M. Cédric Mbeng Mezui de la BAD, avance que « c'est le premier Exchange Trade Fund (Etf) obligataire africain investi dans les titres souverains en monnaie locale. Selon la Bad, la taille initiale du fonds est de 200 millions de dollars ».
Pour rappel, avant le lancement de ADBF, la BAD en partenariat avec Bloomberg a créé l'indice obligataire AfDB/AFMISM Bloomberg African Bond Index (Ababi) en décembre 2014.
Calculé par Bloomberg Indexes, souligne l'Afmi, cet indice composite comprend les indices souverains en monnaies locales suivants : Afrique du Sud, Egypte, Nigeria, Kenya, Botswana et Namibie. A en croire M. Mezui, d'autres pays seront inclus dans les années à venir. Avant de préciser que ABABI sert d'indice de référence pour ADBF.
Selon lui, les principaux objectifs du fonds consistent à réduire la dépendance des pays africains à l'égard de l'endettement en devise étrangères, investir dans les actifs à long terme pour encourager l'approfondissement des marchés obligataires africains mais aussi de diversifier la base des investisseurs sur les marchés obligataires domestiques africains.