Le paludisme nuit aux affaires. Voilà pourquoi l'Afrique doit investir dans la fabrication locale de médicaments génériques à bas prix, afin que les populations puissent aisément avoir accès aux traitements, a déclaré dimanche Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, aux dirigeants africains réunis à Addis-Abeba.
Akinwumi Adesina a pris la parole lors du déjeuner de travail de l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) en marge du Sommet de l'Union africaine dans la capitale éthiopienne.
Le paludisme est un véritable fardeau qui pèse sur les économies nationales et appauvrit les ménages, a indiqué le président de la Banque africaine de développement, précisant que cette maladie tropicale coûterait chaque année quelque 12 milliards de dollars américains à l'Afrique, entraînant une baisse de 5 à 6 % du produit intérieur brut de certaines nations.
Pour que le plus grand nombre puisse accéder aux traitements, il est impératif que les entrepreneurs pharmaceutiques africains s'approprient la production locale de médicaments génériques antipaludiques à bas prix, a insisté le président Adesina.
Au moins 79 % des médicaments consommés sur le continent sont importés d'Inde et de Chine, d'après les chiffres disponibles. La fabrication locale de médicaments antipaludiques les rendrait financièrement accessibles à la plupart des familles africaines.
« Les entrepreneurs africains, en particulier ceux qui sont déjà actifs dans l'industrie pharmaceutique, devraient être en mesure de réduire ce déficit commercial alarmant en investissant dans la fabrication locale de médicaments génériques », a déclaré Adesina. « La taille du marché pharmaceutique africain pourrait passer de 30 milliards de dollars en 2016 à 40 milliards de dollars en 2020, vu la forte proportion d'Africains qui achètent des médicaments et des traitements contre le paludisme ».
Créée en 2009, l'ALMA est une coalition de 49 chefs d'État et de gouvernement africains qui coopèrent au-delà des frontières nationales et régionales dans le but d'éradiquer le paludisme d'ici à 2030. S'inspirant de la vision de l'Union africaine pour une Afrique exempte de paludisme, cette coalition est guidée par la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 de l'Organisation mondiale de la santé.