Afrique: Les Etats invités à consacrer 20% de leur budget à l'éducation

Atelier préparatoire des jeunes co-organisé avec Plan International, en prélude à la conférence de financement du partenariat mondial pour l’éducation
31 Janvier 2018

Les Etats en développement, surtout ceux africains, sont priés de consacrer 20% de leur budget à l’éducation pour espérer atteindre les Objectifs de développement durable (Odd). L’invitation a été faite par la Chargée de plaidoyer du Partenariat mondial pour l’Education (Gpe), Mme Victoria A. Egbetayo. C’était lors de l’atelier préparatoire des jeunes co-organisé avec Plan International, en prélude à la conférence de financement du partenariat mondial pour l’éducation.

Amener les gouvernements des pays, surtout africains, à consacrer 20% de leur budget à l’éducation pour ne laisser personne de côté. C’est l’un des défis que le Partenariat mondial pour l’Education (GPE) veut réaliser à travers la conférence sur le financement de l’éducation qui doit se tenir les 2 et 3 février 2018 à Dakar. A l’image d’ailleurs du Sénégal qui a dépassé la barre des 20%.

Cette invite faite aux pays explique l’importance des besoins compte tenu du nombre important de personnes non scolarisées. Aujourd’hui, 130 millions de filles ne vont pas à l’école. Plan International pense que si les tendances actuelles se poursuivent, plus de 400 millions de filles dans les pays à revenu faible et intermédiaires seront confrontés à des échecs dans l’enseignement secondaire en 2030.

Devant cet état de fait, la Chargée de plaidoyer du Partenariat mondial pour l’Education (Gpe) estime qu’il est temps que les autres pays suivent pour le financement de l’économie. Mme Victoria A. Egbetayo souligne que plus de 264 millions de filles et garçons ne sont pas à l’école.

Elle l’a fait savoir lors de l’atelier préparatoire des jeunes la GPE a co-organisé avec Plan International, en prélude à la conférence de financement du partenariat mondial pour l’éducation. Une rencontre qui a vu la mobilisation dejeunes du Sénégal mais aussi d’autres activistes venus de l’Afrique de l’Ouest pour échanger sur ce que doit être l’école du futur.

Selon elle, à l’état actuel des choses, plus 1,6 milliards d’enfants n’auront pas de compétences nécessaires pour travailler dans cette économie globalisée. D’où la nécessité d’avoir des actions urgentes.

Cet appel rejoint le souhait de Plan International qui, à son tour, demande aux gouvernements des pays donateurs de prendre des engagements financiers pour que le GPE atteigne son objectif de recueillir 3,1 milliards de dollars sur trois ans de 2018 à 2020. « Si aucune mesure n’est prise, plus de 400 millions de filles n’obtiendront pas de compétences de niveau secondaire d’ici 2030 ».

Investir dans l’éducation pour l’atteinte des ODD

L’éducation est ainsi jugée importante pour l’atteinte les 17 Objectifs de développement durable (Odd) définis par la communauté internationale.

Sur la base des progrès enregistrés, confie Mme Egbetayo, « le monde ne pourra atteindre les objectifs de développement qu’en 2050 ».

Pour la chargée de partenariat et du plaidoyer du GPE, le défi le plus important du secteur est le manque de financement. Ainsi, à son avis, 97% des nouveaux financements pour l’atteinte de l’ODD 4 doit venir du gouvernement.

Ce qui se traduit par l’engagement de nouvelles ressources pour le renforcement de l’apprentissage. L’un des axes majeurs de la conférence de Dakar sur le financement de l’éducation qui attend 1200 participants venus du monde entier, pas moins de sept chefs d’Etat, près de 52 ministres en plus des organisations de la société civile.

Les noms de sommités mondiales comme le président français Emanuel Macron, la star du rap Rihanna (Robyn Rihanna Fenty, de son vrai nom) sont annoncés à cette rencontre jugée cruciale du moment que dans la région du Sahel en Afrique, par exemple, des millions d'enfants ne peuvent pas aller à l'école à cause du terrorisme ou des catastrophes naturelles entre autres.

Pour Victoria A. Egbetayo, il s’agit d’amener tous les leaders et partenaires à changer le paradigme et l’engagement dans le financement de l’éducation.

« Nous voulons que la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, le Canada et autres pays développés augmentent leur contribution dans le financement de l’éducation ».

Dans cette dynamique, la GPE n’occulte pas la contribution de la communauté d’hommes d’affaires.

A son avis, « si nous augmentons le financement dans l’éducation, nous aurons beaucoup plus de maitres formés ».

2 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour enrôler 10 millions d’enfants dans les zones de conflit

Le partenariat mondial pour l’éducation considère que deux milliards de dollars par an d’ici 2020 permettront d’atteindre plus de 10 millions d’enfants supplémentaires vivant dans les pays touchés par la fragilité ou les conflits achèveront le cycle primaire.

Pour changer de perspective, Mme Egbetayo estime que l’approche doit être inclusive avec la promotion de la planification pour atteindre les objectifs, travailler avec les gouvernements pour atteindre le maximum de populations.

La voix des enfants est importante face à celle des leaders ; il faut qu’elle soit entendue partout pour inciter les leaders mondiaux dans l’éducation

Dans cette dynamique pour une éducation de qualité, il y a la possibilité de mettre fin à la crise de l’éducation dans les zones de conflits, arrêter les mariages précoces… Ce qui va faciliter l’atteinte, pour les pays à fort taux de population, du dividende démographique.

Les jeunes sont appelés à être à l’avant-garde dans cette bataille. D’où l’opportunité de la déclaration de solidarité et du plaidoyer pour une éducation de qualité issues de cette rencontre avec les activistes.

Une initiative qui entre en droite ligne avec la vision de Plan International qui promeut le droit des enfants et l’égalité pour les filles. « Nous voulons que tous les enfants aient le droit à  une éducation de qualité, une éducation inclusive et qui les prépare à être des citoyens de demain », dira Mme Awa Faly Ba Mbow, Directrice de l’influence et du partenariat pour Plan International en Afrique de l’Ouest et du Centre.

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