Autonomisation de la Femme africaine - Convergences de vues entre la BAD et le Canada

17 Août 2018
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African Development Bank (Abidjan)

Dans le cadre de sa première visite en Côte d'Ivoire, la ministre canadienne du Développement international, Mme Marie-Claude Bibeau, et le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, ont exprimé leur vision commune et leur engagement en faveur de la promotion des femmes et des filles en Afrique.

Les deux personnalités se sont rencontrées au siège de la Banque à Abidjan, après la visite effectuée par la ministre, d'un projet agricole financé par la Banque à Abengourou, une région rurale à l'est du pays. La ministre Bibeau, le président Adesina et d'autres membres de la haute direction de la Banque ont également eu des échanges sur diverses questions liées notamment à l'énergie renouvelable, l'agriculture et les mécanismes de financement innovants.

Le Canada est le quatrième plus grand contributeur parmi les membres non régionaux de la Banque et le sixième donateur en importance au Fonds africain de développement (FAD), l'organe concessionnel du Groupe de la Banque.

L'amélioration des conditions de vie et l'autonomisation des femmes et des filles sont des domaines prioritaires pour le gouvernement canadien, conformément à sa Politique d'assistance internationale féministe. La ministre a souligné la nécessité d'intégrer les femmes africaines dans les processus de décisions. « Si nous voulons éradiquer la pauvreté en Afrique, les femmes doivent disposer de moyens leur permettant de développer leur plein potentiel », dira-t-elle. Elle a également exprimé l'espoir que les femmes ne soient plus perçues comme de « simples bénéficiaires », mais comme des « agentes du changement ».

« C'est notre approche au Canada. Nous œuvrons pour nous assurer que 15 % du budget de notre ministère soient affectés à des projets transformateurs pour les femmes », a souligné Bibeau.

La stratégie en faveur de l'égalité des sexes est un élément central de la vision ambitieuse de la Banque pour l'Afrique. Elle repose sur le principe que l'égalité hommes-femmes est partie intégrante du développement économique et social du continent. Elleprévoit notamment la pleine participation des femmes et des personnes défavorisées et marginalisées au développement de leurs communautés et de leurs nations..

Félicitant le président Adesina pour son leadership exemplaire, la ministre Bibeau a reconnu que « le changement ne se produira pas du jour au lendemain, mais que nos actions collectives feront la différence. » La Banque a enregistré des résultats exceptionnels en 2017, avec des approbations de 8,7 milliards de dollars américains et des décaissements de plus de 7 milliards de dollars américains, la plus forte performance depuis sa création en 1964.

De 2010 à 2017, les opérations de la Banque ont eu un impact positif sur la vie de millions de femmes africaines. 83 millions d'Africains ont bénéficié de moyens de transport améliorés, 49 millions disposent désormais d'eau potable et d'assainissement. Neuf millions ont accès à l'électricité, et grâce à des améliorations dans le secteur agricole, les conditions de vie de quelque 29 millions de personnes se sont considérablement améliorées.

Le président Adesina a, de son côté, lancé un appel en faveur d'une plus grande mobilisation de ressources en faveur des femmes.

« Nous devons changer le système actuel et introduire un mécanisme de notation et de classification des institutions financières. Celles qui placent la question du genre au centre de leurs préoccupations devraient figurer au premier rang de ce classement », a-t-il déclaré.

Selon Adesina, « la Banque prévoit de lever un fonds de garantie de 300 millions de dollars américains pour l'initiative Discrimination positive en matière de financement pour les femmes d'Afrique (AFAWA) ». L'AFAWA devrait être en mesure de mobiliser près de 3 milliards de dollars sur une période de dix ans pour renforcer la capacité, l'accès des femmes au financement et pour procéder à des réformes politiques, juridiques et réglementaires visant à soutenir les entreprises dirigées par des femmes.

L'initiative de la Banque africaine de développement apporte un appui ferme pour la promotion de l'égalité entre les sexes en Afrique. La Banque aide à la mise en place de programmes commerciaux pour les femmes dans des pays tels que le Kenya, le Nigeria, la Sierra Leone et la République démocratique du Congo. Par l'intermédiaire de quatre banques commerciales, au moins 200 000 femmes cheffes d'entreprise devraient tirer avantage de ces financements, connaître une croissance de leurs revenus et bénéficier de programmes de coaching et de mentorat.

Adesina a déclaré espérer que le Canada se ferait l'un des champions de l'AFAWA dévoilée lors des Assemblées annuelles de la Banque en 2016.

La ministre canadienne et le président de la Banque africaine de développement ont également discuté du renforcement de la coopération entre le Canada et l'Afrique, ainsi que de la participation du pays au premier Forum de l'investissement en Afrique prévu pour novembre 2018 en Afrique du Sud.

Le Canada a adhéré à la Banque africaine de développement en 1982. Le pays a accordé son appui à toutes les augmentations générales de capital de la Banque et à toutes les reconstitutions du FAD. Il participe également à un certain nombre de fonds d'affectation spéciale multi donateurs et à d'autres initiatives gérées par la Banque.

Le Groupe de la Banque africaine de développement est l'un des principaux partenaires du Canada dans le domaine de l'aide en faveur d'une croissance économique durable en Afrique. D'autres secteurs prioritaires du Groupe de la Banque comprennent notamment l'environnement et l'énergie renouvelable, la gouvernance inclusive, la paix et la sécurité.

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