Afrique de l'Ouest: Financement de l'économie - Entre 3000 et 4500 milliards de F Cfa mis à la disposition des banques, toutes les semaines

UEMOA
14 Septembre 2018

La Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) met, chaque semaine, entre 3000 et 4500 milliards de F Cfa à la disposition des banques commerciales pour le financement de l'économie de l'union.

L'information a été donnée par M. Bassambié Bationo, Directeur général de l'Économie et de la Monnaie à la Banque Centrale.

C'était dans le cadre de la rencontre thématique que l'institution communautaire a tenu, ce jeudi 13 septembre à son siège à Dakar, à l'intention des journalistes économiques du Sénégal.

Une rencontre qui avait pour thème principale : «la définition et la mise en œuvre de la politique monétaire de la BCEAO ».

M. Bationo estime qu'avec un taux de financement de 30%, les banques de l'Union soutiennent plus l'économie contrairement à leurs homologues des zones environnantes.

Ce qui les place d'ailleurs, au-dessus de la moyenne en Afrique sub saharienne.

Pour corroborer sa position, le Directeur général de l'Économie et de la Monnaie à la BCEAO fait savoir que les taux moyens de crédit dans l'Union sont situés entre 6,5 et 7%.

Sur ce registre, Bassambié Bationo y ajoute le coût moyen du crédit qui est de 6,92% et que le Sénégal est désigné meilleur élève de l'Union dans ce domaine avec 6,32%.

Ce qui lui fait dire que les taux appliqués sont les meilleurs depuis 20 à 30 ans. Il profite, par ailleurs, de l'occasion pour se féliciter du niveau de basculement des banques de l'Union par rapport aux réformes de Bale II entrées en vigueur du nouveau système de réglementation bancaire avec les réformes Bâle 2 et Bâle 3.

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Pour M. Bationo, la BCEAO a jugé utile d'accompagner la transformation structurelle de nos économies et les Petites et Moyennes Entreprises (Pme) en constituent un dispositif essentiel.

Cette rencontre a été une opportunité pour les cadres de la BCEAO qui faisaient face à la presse de mettre un coup de projecteur sur les performances en termes de croissance avec des dispositifs en place pour moderniser l'économique.

C'est ainsi que la politique monétaire de la Banque Centrale a été épluchée dans toutes ses facettes pour justifier la pertinence des choix et montrer l'attention que la BCEAO accorde à l'inflation et au taux de croissance.

Après 60 ans d'exercice, la zone confirme une maitrise du taux d'inflation qui est à 6 à 7%. Les autorités de l'Union ont un objectif en deçà de 3% pour éviter un ralentissement de la croissance.

M. Toussaint Damoh, Directeur de la Conjoncture Économique et des analyses monétaires de la BCEAO estime que la politique monétaire est très positive et elle se projette sur la situation à venir.

La solidité du franc Cfa vantée

Le débat sur le franc Cfa a refait surface lors de cette rencontre thématique en faveur des journalistes économiques du Sénégal.

Face à l'inquiétude des médias suites aux divergences des points de vue soulevés par certains spécialistes, M. Toussaint Damoh, Directeur de la Conjoncture Économique et des analyses monétaires de la BCEAO a tenu à préciser que les réserves de changes ou avoirs extérieurs logés dans un compte courant au niveau du trésor français appartiennent entièrement à la BCEAO.

Selon lui, un taux de change fixe n'est pas un frein à la croissance économique et que toute banque centrale dans le monde cherche à stabiliser sa monnaie.

Ce qui fait dire à Mme Danielle Benoist, Conseiller en communication du gouverneur de la BCEAO que la garantie assurée par la France avec l'arrimage du franc Cfa à l'euro, est une soupape de sécurité.

A cela, M. Bassambié Bationo, Directeur général de l'Économie et de la Monnaie à la Banque Centrale y ajoute que la fiabilité de la monnaie est assurée par un taux de couverture de 80%.

En plus de ces facteurs, il a souligné que les performances économiques participent également à la compétitivité d'une monnaie.

Contrairement aux pourfendeurs du franc Cfa, M. Bationo juge avantageux l'option prise de confier les réserves de changes au trésor français.

A l'en croire, la BCEAO y gagne avec un taux d'intérêt quotidien de 0,75% avec des compensations prévues en cas de dépréciation de la monnaie.

D'après lui, la Banque Centrale gagne plus sur les avoirs confiés à la France que l'autre partie logée ailleurs.

Ce qui lui fait dire que « la Banque Centrale rentabilise les fonds de l'Union à des conditions meilleures ».

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