Afrique de l'Ouest: Entre 45 et 50 milliards de F Cfa levés par la BOAD pour des financements climat

2 Octobre 2018

La Banque Ouest Africaine de Développement (Boad) a mobilisé entre 45 et 50 milliards de F Cfa sous de forme de dons pour le financement de projets climats. La révélation a été faite par M. Ibrahima Traoré, chef de Division, Direction de l'environnement et finance climat à la BOAD. C'était dans le cadre de la journée « porte ouverte » sur le thème de la finance climat, ouverte ce mardi 2 octobre à Dakar.

Le financement de projets ayant trait aux changements climatiques gagne du terrain dans le portefeuille de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad) et celui qu'il partage avec ses partenaires.

Le chef de Division, Direction de l'environnement et finance climat à la BOAD a confié qu'en termes d'engagements des fonds climat auprès desquels la BOAD est allée chercher des ressources, « on est entre 45 à 50 milliards de F Cfa ».

Une enveloppe qui a été essentiellement mobilisée auprès du Fonds de l'environnement mondial (Fem) et du Fonds d'adaptation.

A en croire M. Ibrahima Traoré, la Banque contribue actuellement dans l'un des plus gros projets financé par le FEM et dont bénéficie le Sénégal.

C'est un projet de gestion durable des déchets et de réduction des polluants organiques persistants et du mercure. « Les équipes sont actuellement sur le terrain pour formuler le document de projet qui va être soumis », confie M. Traoré.

Selon lui, la contribution du FEM dans ce projet est évaluée à hauteur de 17 millions de dollars.

A cela, il y ajoute un projet sur l'agriculture intelligente face au climat concernant cinq pays et qui a été validé récemment validé.

D'après M. Traoré, c'est le projet qui a enregistré l'engagement le plus élevé du fonds d'adaptation dans le monde entier.

« Il s'élève à peu près 8 milliards de dollars US et c'est la BOAD qui a permis de soulever cette enveloppe sous forme de don ».

Dans ce même ordre d'idées, il a été cité un projet réalisé en Guinée Bissau pour un montant de 5 milliards.

Au Niger, fait savoir M. Traoré, il y a un projet qui a été fait sous cofinancement pour l'agriculture intelligence avec des techniques d'irrigation modernes pour un montant de 5 milliards de dons.

Les services de la BOAD qui ont fait face aux journalistes et élus sénégalais assurent que ces programmes établis touchent tous les pays de l'UEMOA.

Et de préciser que le projet financé par le fonds d'adaptation bénéficie au Niger et à la Guinée Bissau alors que pour le FEM, le projet d'utilisation des moteurs diésel par le système solaire est réalisé au Togo.

Beaucoup d'espoir en termes de perspective

Cet ensemble de projets augurent des lendemains meilleurs de la finance climat dans la zone UEMOA du moment que des projets d'un pactole de 45 milliards de F Cfa sont soumis au Fonds d'Aide.

Ce qui fait dire au chef de Division à la Direction de l'environnement et finance climat à la BOAD qu'en termes d'engagements de la Banque, il y a beaucoup d'espoir car elle travaille avec des institutions de développement qui œuvrent dans le climat.

C'est dans ce sens que, confie M. Ibrahima Traoré, qu'une méthodologie de comptabilité a été arrêtée d'un commun accord avec les partenaires qui évoluent dans la finance climat.

« C'est pour dire que la finance climat ne concerne pas uniquement des ressources apportées par les fonds climats. Même les ressources de la BOAD peuvent aller financer les aspects adaptations et atténuation d'un projet », souligne-t-il.

Ainsi, après analyse du portefeuille de l'exercice de la BOAD, il est clairement apparu que le volet impact environnemental est bien pris en compte dans le financement des projets et programmes de développement.

Ce qui, selon M. Traoré, permet de mesurer les risques climats dans la composante technique et la conception des ouvrages dans chaque projet.

Au niveau des lignes de refinancement de la BOAD, poursuit-il, ce sont les normes de sauvegarde environnementales et sociales qui sont appliquées.

« Chaque institution qui utilisera l'argent de la BOAD a comme principe ou l'obligation de le faire conformément aux normes de sauvegarde environnemental et social de la Banque ».

Ce qui requière des études d'impact environnemental et social conformément à ce que la BOAD préconise.

951 milliards de F Cfa financés au Sénégal depuis 1976

Ce face-à-face avec les élus et les médias a permis à la représentation de la Banque de revisiter le compagnonnage entre la BOAD et le Sénégal.

Ce qui permet à M. Yoro Diakité, Directeur, Chef de Mission Résident de la BOAD au Sénégal, de magnifier l'importance des financements que la Banque consacre au pays.

A l'en croire, les engagements de la BOAD au Sénégal depuis le début des interventions de la Banque en 1976, s'élèvent à 951 milliards de F Cfa.

Un niveau qui confère au pays la deuxième place dans l'UEMOA après la Côte d'Ivoire qui est à 985 milliards de F Cfa.

Compte tenu des besoins actuels des populations très touchées par les effets des changements climatiques, la BOAD qui, jusque-là, est intervenue dans les secteurs du développement rural, des infrastructures, entre autres, s'ouvre vers des secteurs stratégiques comme le climat où elle est en train d'amplifier ses interventions.

M. Diakité souligne que « dans tous les projets que nous finançons dans l'agriculture contiennent une composante environnementale. Ce qui est valable pour tous les autres domaines notamment l'industrie… »

Selon lui, la dynamique actuelle c'est aller dans la prise en compte des préoccupations environnementales dans toutes les interventions de l'institution communautaire.

Par ailleurs, lors des échanges, la BOAD est invitée à s'intéresser davantage ou à intensifier son intervention non seulement sur l'adaptation mais aussi sur l'atténuation des effets des changements climatiques par rapport aux projets énergétiques et autres.

Sur la même lancée, la Banque est priée, à travers ses fonds propres, de financer des projets climats et non se limiter à attendre des concours internationaux.

A cela s'ajoute la nécessité être proactive dans la formulation et l'accompagnement des projets climats…

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.