Afrique: Les ministres des finances priés d'augmenter les budgets alloués au genre en vue de l'Agenda 2063

Rencontre de haut niveau sur le dividende démographique et l’autonomisation des femmes et des filles, 12 et 13 Novembre 2018 à Dakar
14 Novembre 2018

Les ministres de l’Economie, des finances et du plan des pays africains sont priés d’augmenter sensiblement les fonds alloués au genre dans les budgets nationaux.

L’invite a été faite par Mme Binta Diop, envoyée spéciale du secrétaire général de l’Union africaine sur les thématiques femmes, paix et sécurité.

C’était à la cérémonie de clôture de la rencontre de haut niveau sur le dividende démographique et autonomisation des femmes et des filles qui a pris fin hier, mardi 13 novembre à Dakar.

Pour Mme Binta Diop, le dividende démographique est un sujet important pour le devenir de notre pays et notre continent.

Ce qui, à son avis, devient une obligation pour d’augmenter sensiblement le budget alloué au genre pour permettre de générer des infrastructures adaptés pour les besoins des jeunes et des femmes mais surtout les technologies, secteurs générateurs de croissance.

De l’avis de Mme Diop, les femmes veulent jouer leur partition qui peut être considérable dans la mise en œuvre de l’agenda 2063.

Le président de l’ONG Femme Africa Solidarité (FAS) demande ainsi le ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, M. Amadou Ba, d’être le porte-parole des femmes auprès des confrères des autres pays d’Afrique subsaharienne de prendre en charge l’aspect genre dans leur budget ainsi que la mise en œuvre des conclusions de ces assises de Dakar.

Mme Diop estime que l’investissement dans la sécurité militaire est bon mais il en faut plus dans la sécurité humaine notamment sur les femmes et les jeunes.

Elle prend ainsi de l’engagement de transmettre les résultats à Moussa Faky Mahama de l’Union Africaine et à ses équipes.

Elle invite ainsi le Sénégal à œuvrer pour la mise en œuvre du réseau des femmes leaders africaines afin de mettre les femmes au cœur des gouvernances et les instances de décision.

C’est dans cette dynamique, qu’elle fait le plaidoyer pour que le projet régional SWEDD appuie les femmes dans la mise en œuvre de l’agenda 2063

Pour permettre à la femme africaine de jouer son rôle de leader et de transformateur de l’économie africaine.

Une invite qui ne semble pas aller dans le même sens que la vision déclinée par les autorités sénégalaises.

M. Amadou Ba, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan fait savoir qu’un budget genre sera bientôt soumis à l’appréciation de l’Assemblée nationale sénégalaise.

A son avis, « on ne peut concevoir un budget sans que les femmes ne soient pas aux avant-postes dans la mise en œuvre des politiques publiques ».

Ce qui, pour lui, répond à un besoin de construire des convergences et des engagements stratégiques.

Dans cette dynamique rythmée d’engagements, le Directeur régional de l’UNPA, M. Mabingué Ngom a jugé nécessaire de tirer les leçons de la charte africaine de la jeunesse adoptée en 2006 qui est restée longtemps hors des radars.

Selon lui, les acteurs doivent également accélérer la cadence ou intensifier leurs efforts dans la mise en œuvre de leurs actions de développement à travers un passage à une plus grande échelle des belles initiatives en cours, avec plus de ressources.

Il pense notamment au projet SWEDD qui, à son avis, a déjà montré ses preuves au niveau de la région et de l’initiative pilote « Fass Emergent », qui sont des exemples d’opérationnalisation du Dividende Démographique à une échelle locale, qui permettent de toucher les populations les plus vulnérables et dans les zones les plus défavorisées.

A ce propos, M. Ngom a réitéré le souhait des gouvernements, lors la revue de la Déclaration de Addis-Abeba en Population et Développement qui a eu lieu à Accra du 2 au 5 octobre 2018, de voir ces initiatives s’étendre à l’ensemble des pays de la région du Sahel.

S’agissant plus particulièrement du projet « Fass Emergent », le Directeur régional de l’UNFPA assure que les dispositions sont en cours pour sa réplication dans deux autres communes de ville de Dakar, à savoir Grand Dakar et Yoff. « Nous sommes disposés à appuyer sa vulgarisation à l’ensemble des autres pays de la région (Mali, Guinée, Tchad) », a-t-il confié.

Cette rencontre de Dakar a été marquée par un dialogue intergénérationnel qui a permis aux gens de montrer leur engagement sur l’autonomisation des femmes et des filles et les pratiques néfastes.

Une occasion qui, selon Mme Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante Résidente  UNFPA, a permis d’attirer l’attention de tous et de plaider en faveur des jeunes.

A son avis, la jeunesse constituera un capital pour l’émergence du continent si toutefois des investissements sont faits dans les domaines comme la santé, l’éducation…

Pour Mme Zoungrana, la réalisation de Dividende démographique ne se fera que dans un environnement juridique favorable permettant aux jeunes d’exploiter leur potentiel.

C’est dans ce sens que M. Khadim Diop, président du conseil national de la jeunesse du Sénégal a invité les jeunes à travailler davantage pour leur autonomisation et surtout celle des jeunes filles.

Ce qui passera par la proposition des résolutions pertinentes par rapport à l’autonomisation des femmes mais aussi contre les pratiques néfastes

Même son de cloche pour Pape Gorgui Ndongue, ministre de la jeunesse, de la construction citoyenne du Sénégal ?

Selon lui, l’urgence est de placer l’emploi des jeunes au cœur des politiques publiques en les impliquant dans l’élaboration et la mise en oeuvre.

C’est dans ce sens qu’il invite à relever des défis notamment sur le plan de la communication continue entre les générations pour lever les tabous.

A cela, M. Ndongue y ajoute le renforcement de la couverture maladie universelle, éducation, emploi, la baisse de la fécondité, le maintien des filles à l’école…

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