Afrique de l'Ouest: Vigninou Gammadigbe du Togo, lauréat du prix Abdoulaye Fadiga 2018

21 Novembre 2018

Le Prix 2018 Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la Recherche Economique est décerné à M. Vigninou Gammadigbe, Doctorant à la Faculté en Sciences Économiques à l'Université de Lomé, au Togo. Il a reçu cette distinction des mains de Mme Marie Elisabeth Viviane Zunon Kippre, première femme cadre de la BCEAO et co-parrain de cette édition. C'était à l'occasion d'une cérémonie de remise qui s'est tenue ce mercredi 21 novembre au siège de l'institution à Dakar.

« Survie des banques de l'UEMOA : les nouvelles exigences de fonds propres sont-elles pertinentes ?  ». C'est le titre de l'article qui a été consacré pour l'Édition 2018 du Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la Recherche Économique. Il est de M. Vigninou Gammadigbe, Doctorant à la Faculté en Sciences Économiques à l'Université de Lomé, au Togo.

Le Pr Adama Diaw, Président du Comité de lecture et membre du jury, renseigne que cette étude analyse le rôle des fonds propres réglementaires dans la survie des banques de l'UEMOA afin d'en déduire la pertinence des nouvelles normes bâloises entrées en vigueur le 1er janvier 2018.

Selon lui, ce travail de recherche traite d'un thème d'actualité et la problématique apparaît claire et pertinente. La revue de la littérature est adaptée et satisfaisante. La méthodologie utilisée est novatrice, bien présentée et justifiée.

Le jury estime que les enseignements et recommandations issus des résultats de l'étude sont clairs et confirment l'importance que doivent accorder les autorités monétaires et bancaires aux avantages d'une bonne capitalisation.

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Et ajoute que les conclusions de l'article indiquent principalement que les fonds propres jouent un rôle important dans la survie des banques de l'UEMOA, en réduisant de manière significative leur probabilité de faillite.

Des fonds propres qui, à leur avis, disposent d'une capacité prédictive de difficultés bancaires sur un horizon temporel allant de 1 à 3 ans. Ainsi, une hausse du ratio des fonds propres de 1% se traduit par une baisse de probabilité de faillite des banques de l'Union située entre 2,16% et 2,73%.

Au total, souligne M. Diaw, l'étude plaide pour une meilleure gestion des institutions bancaires relativement au pilotage des fonds propres et à la prise de risque.

« Il s'agit d'une contribution pertinente et de portée significative, qui rend compte d'un travail sérieux et de très bonne facture », dira-t-il.

Un prix d'encouragement pour un travail sur la monnaie unique CEDEAO

Lors de la cérémonie, un prix d'encouragement a également été attribué à trois personnes, à savoir Mes Aboudou Ouattara, de nationalité ivoirienne, Enseignant-Chercheur au Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (Cesag) au Sénégal, Kouamé Désiré Kanga, de nationalité ivoirienne, Enseignant-Chercheur à l'École Nationale Supérieure de Statistique et d'Économie Appliquée (Ensea) en Côte d'Ivoire.

Sans oublier M. Ruben Barnabas Djoubenou, de nationalité béninoise, Ingénieur Statisticien Economiste au Cabinet du Conseiller Spécial du Premier Ministre du Sénégal et à l'Institut des Futurs Africains (Ifa).

Ces trois auteurs ont co-signé un article intitulé «Hétérogénéité des économies de la CEDEAO : quel défi pour une politique monétaire commune ?».

Le jury a salué la pertinence d'une étude qui aborde la question de l'optimalité de la politique monétaire en union monétaire en examinant de façon prospective les conditions d'une plus grande efficacité d'une politique commune à l'échelle de la CEDEAO.

Le gouverneur de la BCEAO renseigne que le Prix Abdoulaye Fadiga est d'une valeur de 10 millions de F Cfa et celui d'encouragement est de cinq millions de F Cfa.

M. Tiémoko Meyliet Koné informe que les heureux gagnants pourront bénéficier d'une bourse qui va leur permettre d'approfondir leurs travaux de recherche. Ils pourront également séjourner pendant deux ans à la BCEAO qui va leur offrir d'autres possibilités.

Hommage rendu aux femmes de la BCEAO

La cérémonie de remise du Prix Abdoulaye Fadiga pour la recherche économique s'est déroulée dans une ambiance pleine de symboles et d'émotions en présence de la famille d'un « bâtisseur », une « figure emblématique de l'Afrique en mouvement», d'«un panafricain convaincu », de « la boussole de la BCEAO »...

Comme le stipule le film « Abdoulaye Fadiga, un modelé africain peu connu » réalisé en sa mémoire et projette devant une assistance composée de sommités du monde économique, universitaires…

Cette édition 2018 du Prix Abdoulaye Fadiga a été co-parrainée par deux femmes qui ont été témoins des grands moments de l'institution notamment « l'Africanisation de la BCEAO » dont le premier gouverneur a été l'un des principaux acteurs.

Il s'agit de Mes Marie Elisabeth Viviane Zunon Kippre et Mme Ndeye Elisabeth Diaw respectivement première femme cadre de la BCEAO et ancienne directeur charge des affaires juridiques.

Deux femmes que le gouverneur de la BCEAO, M. Tiémoko Meyliet Koné, qualifie de pionnières et témoins privilégiés  de l'histoire de l'institution.

Les deux parrains ont profité de l'opportunité que leur offrait cette cérémonie pour louer l'apport des femmes dans la marche de la banque centrale. Un atout dont les jalons étaient, selon elle, posés par Abdoulaye Fadiga qui ne faisait pas de différence entre homme et femme dans la responsabilisation des agents de la banque.

Mes Kippre et Diaw invitent ainsi l'actuel gouverneur a davantage soutenir les femmes en les positionnant.

Par ailleurs, elles n'ont pas manqué d'exhorter leurs sœurs cadettes et générations actuelles de femmes à relever tous les défis et en perpétuant cet esprit d'engagement notamment dans le domaine de la recherche économique.

Dans cet élan d'enthousiasme, le gouverneur de la Banque Centrale a exprimé son souhait d'étendre la compétition sur le Prix Abdoulaye Fadiga pour la recherche économique, a toute l'Afrique.

A son avis, il s'agira de donner au Prix une autre dimension dans le cadre d'une Fondation qui portera le nom d'un panafricaniste convaincu : Abdoulaye Fadiga.

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