Pollution de l'air - Rendre les transports plus "propres" pour des villes plus saines en Afrique

11 Décembre 2018
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African Development Bank (Abidjan)

L'Afrique est le continent dont la population urbaine croît le plus rapidement - +3 % par an. Cette forte hausse de la population s'accompagne d'une urbanisation rapide et d'un développement des moyens de transport. Les émissions dues aux transports augmentent donc de manière importante sur l'ensemble du continent sous l'effet de l'expansion urbaine, du développement des déplacements motorisés et des faibles capacités institutionnelles de gestion de la circulation et de son impact.

La progression exponentielle des transports entraîne une dégradation de la qualité de l'air en milieu urbain. En Afrique, les émissions toxiques dues aux transports sont même l'une des principales causes des maladies respiratoires chroniques et des décès prématurés. Selon l'ONU Environnement, dans les pays en développement, 90 % de la pollution atmosphérique des zones urbaines est imputable aux émissions des véhicules. Selon l'Organisation mondiale de la santé, en Afrique, 176 000 décès sont dus chaque année à la pollution de l'air extérieur.

Lors d'une session organisée lors de la COP24 au sein du Pavillon de la Banque africaine de développement et consacrée à la surveillance et à la localisation géographique des émissions dues aux transports, les intervenants ont fait part de leurs expériences respectives dans la mise en place d'infrastructures de transport plus propres et plus efficaces.

Un constat a fait l'unanimité : les autorités ne mesurent pas assez l'urgence à agir face à la dégradation de la qualité de l'air dans les zones urbaines. L'une des raisons avancées est le manque de données fiables sur les niveaux de pollution de l'air, dû à la faiblesse ou à l'inexistence de réseaux de surveillance de la qualité de l'air dans les différents pays. Il est donc plus difficile pour les autorités locales et régionales de prendre des mesures coordonnées pour lutter contre les sources de pollution atmosphérique.

« Les normes sont importantes dans ce domaine, et la première à respecter est celle de la protection de la santé humaine. Ces normes doivent être adaptées à chaque gouvernement et aux spécificités de chaque région », a déclaré Mark Radka, chef de la division des technologies de l'énergie et du climat à l'ONU Environnement.

Une autre raison du faible engagement des autorités en matière de mesure de la pollution de l'air serait le peu d'éléments réunis à l'échelle régionale pour apporter la preuve de l'impact de cette pollution sur l'environnement et la santé humaine, ainsi que sur l'ampleur exacte des risques pour la santé qui y sont associés.

Pour combler ces lacunes tant en matière d'information que d'actions concertées à même de lutter contre la pollution, il faut définir une approche et un processus d'évaluation systématiques pour guider les gouvernements, les principaux acteurs des zones urbaines et les décideurs dans la mise en place de moyens efficaces pour recueillir, stocker et analyser les données, et pour établir des relevés de pollution de l'air dans les villes.

Une étude de la Banque africaine de développement ayant pour thème « Émissions, cartographie, surveillance et renforcement des capacités de transport dans cinq villes d'Afrique » formule plusieurs recommandations pour renforcer la coordination des efforts en matière de qualité de l'air dans les villes africaines, en intégrant des composantes quantitatives obligatoires de la qualité de l'air dans les études d'impact sur l'environnement, afin de mettre en place des cadres institutionnels et des bases de références pour la qualité de l'air.

Andrea Fernandez, directrice de la gouvernance et des partenariats mondiaux du C40, un réseau mondial de villes qui luttent contre le dérèglement climatique, a déclaré : « La qualité de l'air est de plus en plus prioritaire pour les villes du C40, de Londres à Dar es-Salaam, en passant par Bangalore. Le développement de moyens de transport propres est incontestablement un processus où tout le monde est gagnant. Avec ces recommandations, nous espérons le faire progresser. »

Les préconisations des participants recueillies lors de cette réunion contribueront à améliorer le suivi des taux de pollution de l'air dans les villes, à établir des projections plus fiables de l'impact des investissements visant à réduire cette pollution et à quantifier les avantages du financement de la lutte contre les émissions de CO2. Elles permettront en outre de planifier efficacement l'aménagement du territoire et les systèmes de transports, et de limiter les émissions nocives.

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