La Secrétaire exécutive de la Commission économique africaine (Cea) estime que « l'Afrique doit tripler son taux de croissance actuel, ce qui signifie que les investissements doivent augmenter de 5 à 10% du PIB pour atteindre les ODD. ».
Mme Vera Songwe l'a fait savoir à l'ouverture des travaux du 38ème Comité des experts de la CEA, ce mercredi 20 mars à Marrakech. Le continent est appelé à miser sur l'économie numérique pour espérer réaliser cet objectif.
(Envoyé spécial) - Le continent doit hâter le pas pour espérer atteindre les objectifs retenus dans les Agenda 2063 de l'Union africaine et 2030 des Nations Unies. Cette conviction est de Mme Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique africaine (Cea).
Face aux experts, elle avance que « l'Afrique doit tripler son taux de croissance actuel, ce qui signifie que les investissements doivent augmenter de 5 à 10% du PIB pour atteindre les ODD. »
Un constat qu'elle fait « alors qu'il ne reste qu'un peu plus d'une décennie pour atteindre les objectifs énoncés dans l'Agenda 2030, il est impératif de révolutionner la portée et les mécanismes de la mobilisation des ressources nationales ».
A son avis, il s'agit aujourd'hui de combler le déficit de financement, de promouvoir la stabilité macroéconomique et de limiter les emprunts extérieurs coûteux.
Dans cette dynamique, le Secrétaire Exécutif de la CEA indique l'économie numérique comme solution pour aller plus vite.
Tirer profit de la dynamique de l'économie numérique mondiale
Vera Songwe fait savoir que la valeur de l'économie numérique mondiale est estimée à plus de 11 500 milliards de Dollars et devrait atteindre 23 milliards de dollars d'ici à 2025.
A l'en croire, ce secteur représenterait actuellement 15,5% du PIB mondial et devrait atteindre 25% du PIB mondial d'ici moins de 10 ans.
La valeur de l'économie numérique mondiale est estimée à plus de 11 500 milliards de Dollars et devrait atteindre 23 milliards de dollars d'ici à 2025
Face aux défis de l'ère numérique, le patron de la CEA pense que les pays africains doivent former nos jeunes pour les mettre au cœur de cette révolution.
Elle fait remarquer que le e-commerce en Afrique croît rapidement à un taux annuel estimé à 40% et devrait constituer une part croissante du commerce, en particulier pour le commerce intra-africain.
A titre indicatif, elle souligne que les pôles d'innovation numérique du continent, tels que la Silicon Savannah à Nairobi et le Kumasi Hive au Ghana, ont connu une montée en puissance, sans parler de technologies plus orientées solutions, telles que «Flutterwave».
Devant ces tendances prometteuses, Mme Songwe juge important de garantir la disponibilité de ressources publiques adéquates et d'investissements de qualité pour conduire un changement structurel nécessite des politiques réactives qui favorisent la viabilité des finances publiques, optimiser les rendements de l'activité économique et permettent aux économies de participer pleinement à un monde de plus en plus interconnecté et mondialisé.
A cet effet, elle estime que l'Afrique ne saurait exagérer l'importance de la numérisation et de l'économie numérique pour stimuler la croissance et la transformation structurelle, ainsi que pour optimiser les résultats budgétaires en Afrique.
Elle se réjouit du fait que le potentiel de l'Afrique est et a toujours été prometteur. Et ajoute que le continent présente toutes les conditions préalables à une transformation économique rapide au cours de la prochaine décennie.
Sur cette même lancée, M. Zouhair Chorfi, Secrétaire Général du Ministère des Finances du Maroc, élu nouveau président du bureau des experts, indique que l'avenir de l'Afrique repose sur la capacité de ses enfants à développer des solutions solidaires et innovantes.
A cet effet, il avance que la technologie ouvre des opportunités insoupçonnées pour le développement du continent et indique ainsi son utilisation pour élargir l'assiette fiscale et mobiliser le maximum de ressources domestiques.
Dans cette même veine, M. Chorfi recommande la circonscription des risques liés à la cybercriminalité, les attaques technologiques, entre autres, afin de faire de la technologie un véritable catalyseur de développement.