Afrique: Au moins 20 pays ont lancé leur feuille de route sur le Dividende démographique

Mme Sahle-Work Zewde, présidente de la République démocratique d'Ethiopie, le 22 mai 2019 à Addis Abeba
23 Mai 2019

La recommandation que l’Union africaine (Ua) avait faite en 2017 invitant les pays à lancer leur feuille de route nationale sur le Dividende démographique connait un début d’application. Au moins 20 pays sont passés à l’acte. C’est un début certes timide mais qui témoigne d’une volonté politique de consacrer des investissements structurants à la jeunesse pour leur permettre de porter la croissance durable escomptée sur le continent.

 (Envoyé spécial à Addis Abeba)« Au moins 20 pays africains ont lancé leur feuille de route sur le Dividende démographique ».

L’information est donnée par M. Jacob Enoh Eben, Conseiller régional en Communication du Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap).

C’était dans le cadre de l’atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des médias en Afrique sur « la CIPD25 : Accélérer la promesse » que l’UNFPA a organisé les 21 et 22 mai à Addis Abeba, la capitale éthiopienne.

Le nombre peut être considéré faible, comparé aux 55 pays que compte le continent mais la tendance est jugée positive pour un début.

Elle renseigne sur la manifestation d’une volonté politique exprimée par certains chefs d’Etats d’aller dans le même sens de l’Union africaine qui a initié une feuille de route africaine qui vise à « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».

Il faut rappeler qu’en 2017 il appartenait aux chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique qui avaient demandé à la Commission de l’UA, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea), la Banque africaine de développement (Bad), entre autres agences de développement, d’accélérer la mise en œuvre d’une initiative continentale sur le dividende démographique.

C’est dans ce sens qu’il a été élaboré une feuille de route assortie de résultats escomptés et de jalons clés, qui visait à guider les Etats membres et les Communautés économiques régionales (Cer) sur les actions concrètes à entreprendre en 2017 et au-delà.

Pour M. Teshome Yeshaneh, Chargé de projet en population et développement au bureau de l’UNFPA en Ethiopie, cette feuille de route vise également à aider les pays africains à s’acheminer vers les aspirations et les objectifs ambitieux mais pourtant décisifs de l’Agenda 2063 et du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030, lesquels s’avèrent complémentaires l’un de l’autre.

A l’en croire, la feuille de route de l’UA n’est pas en isolation avec d’autres cadres de développement. Elle est en droite ligne avec des mesures qui existent au niveau international.

Elle tourne autour de quatre piliers dont  l’emplois et entreprenariat qui milite à améliorer l’accès ou facilité l’accès au crédit pour les jeunes, la formation des femmes et des jeunes.

A cela s’ajoute le volet éducation et développement des compétences qui stimulent la formation.

Sans oublier la santé et le bien-être qui consistent à donner une priorité aux investissements au niveau national en conférant une priorité à la Planification familiale mais aussi le droit à la gouvernance et la capacitation des jeunes pour renforcer l’habilitation des jeunes à travers l’éducation civique.

Dans un élan d’optimisme, Jacob Enoh Eben a estimé que beaucoup de pays ont pris un leadership sérieux avec des chefs d’Etats qui sont classés champions en Dividende démographique chez eux.

Par ailleurs, il s’est désolé du fait que souvent les thématiques semblent être oubliées une fois l’année de célébration passée.

Pour y pallier, confie-t-il, l’UNFPA travaille d’arrache-pied pour que la question du dividende démographique soit prise en compte de manière continue dans les politiques de développement.

C’est dans ce sens qu’il a cité, en exemple, le projet que l’UNFPA a initié depuis 2015, pour l’Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd).

Cette initiative soutenue par la Banque mondiale bénéficie à sept pays avec une perspective d’enrôler d’autres pays de la sous-région.

Elle milite pour l’accroissement de l’accès des femmes et des adolescentes à la santé sexuelle et reproductive, notamment la planification familiale volontaire et la santé maternelle.

Le SWEDD vise aussi l’amélioration de la santé et la nutrition des enfants, au renforcement de l’éducation des filles et s’emploie à mettre fin au mariage des enfants et à d’autres pratiques néfastes.

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