Le projet d’interopérabilité des services financiers numériques de l’UEMOA dont l’aboutissement du processus est prévu en juin 2020, et qui va permettre de construire un écosystème de paiement diversifié, inclusif, pratique et efficient, avance à grands pas.
Son plan de développement va entrer dans sa phase finale avec le lancement de la concertation régionale sur le projet, ce lundi 30 septembre au siège de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), à Dakar.
Le vice- gouverneur de la Banque Centrale, M. Abdoulaye Diop qui a ouvert les travaux, estime que le plan, qui constitue le document de référence du projet, détaillera la stratégie de réalisation de l’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA, assortie de la feuille de route pour chaque acteur.
Selon lui, la présente concertation marque une étape capitale dans la conduite dudit projet d’interopérabilité, lancé depuis avril 2017, et bénéficiant de l’appui de partenaires comme la Banque africaine de développement (Bad) et la Fondation Bill & Melinda Gates.
M. Diop de souligner que ce conclave qui prend fin le jeudi 3 octobre 2019, consacre en effet la fin de la phase de cadrage, au cours de laquelle, la Banque Centrale s’est investie, à travers une démarche participative, à définir les modalités de mise en œuvre du projet.
Pour lui, l’adoption de services instantanés, disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, basés sur des exigences de qualité et de sécurité, constituent des caractéristiques essentielles du futur système. En outre, elle simplifie la vie des usagers, résume-t-il.
Cette présente concertation enregistre, entre autres, la participation des autorités de régulation des télécommunications, banques, les trésors nationaux, établissements de crédit et systèmes financiers décentralisés, des établissements de monnaies électroniques et des services postaux.
Grâce à vos propositions pertinentes, leur dira le vice-gouverneur de la BCEAO, vous avez traduit la vision de la Banque Centrale, qui est de : « mettre en place, en 2020, une plateforme régionale permettant les échanges de compte à compte, quels que soient le type de compte, les acteurs, les instruments et les canaux de paiement utilisés, à travers le GIM-UEMOA ».
M. Abdoulaye Diop de rappeler que ce nouveau système viendra compléter et enrichir les infrastructures financières de l’Union (SICA-UEMOA et STAR-UEMOA) pour apporter aux populations des services de paiement de proximité à coût abordable, plus rapide, qui offrent une connectivité totale à tous les types de paiements numériques.
Ce qui, à son avis, contribuera ainsi au renforcement de l’inclusion financière.
Pour le Représentant résident de la BAD au Sénégal, M. Adam Amoumoun, ce projet parait ambitieux et complexe mais il est d’une importance capitale. « Il vise l’inclusion financière de l’Union à travers le développement de l’écosystème des services financiers et l’intégration régionale de tous les moyens de paiement. Sa portée des impacts sur le développement est d’une envergure majeure ».
Pour lui, grâce au leadership de la BCEAO, l’UEMOA, à travers ce projet est sur le point de concrétiser une initiative unique en son genre en Afrique.
Avant de confier que l’engagement de la BAD dans ce partenariat avec la BCEAO témoigne de sa confiance dans la capacité de l’institution à mener à bien cette innovation.
M. Amoumoun souligne que à la BAD nous demeurons convaincu, au regard de la forte implication à tous les niveaux de la BCEAO, que le projet d’interopérabilité sera une belle réussite et qu’il apportera une contribution majeure au développement économique et social de l’Union.
Il a ainsi saisi cette opportunité pour saluer tous les acteurs de l’écosystème malgré leurs divergences supposées tant sur leur modèle d’affaire que sur leur niveau de préparation technique et ils vont mettre ensemble leurs efforts pour la réussite du présent projet.
« Nous sommes convaincus que les conclusions qui sortiront de cette concertation régionale permettront d’élaborer une feuille de route viable et d’enclencher la phase d’exécution du projet pour que l’inclusion financière des populations encore exclus des services financiers décentralisés et des banques, soit une réalité ».
Surfant sur cette vague d’optimisme, le Directeur général de la stabilité et de l’inclusion financière, par ailleurs, président du Comité de pilotage du projet,rappelle que cette rencontre s’inscrit dans la droite ligne de la démarche participative que la BCEAO a toujours adoptée.
M. Ousmane Samba Mamadou assure que cette concertation qui se déroule sur quatre jours consacre une première partie à des sessions plénières qui pourront permettre de mesurer l’état d’avancement du projet sur les résultats de l’étude de marché réalisée au regard de l’interopérabilité de tous les paiements numériques.
A l’en croire, les plénières vont se pencher également sur les résultats des réflexions menées par les trois groupes thématiques mis en place notamment sur les règles fonctionnels, sur le modèle économique, sur l’architecture technique de la plateforme.
D’après lui, les travaux se poursuivront en atelier pour approfondir les pistes de réflexion qui ont été identifiées au cours des séances plénières ; pour également échanger sur la planification de l’inter change sur les services susceptibles d’être fournis à titre gratuit.
Il sera aussi question de discuter sur la stratégie de présentation de l’interopérabilité ainsi que la feuille de route des acteurs dans la perspective du lancement des premiers services.
Toutes ces discussions feront l’objet d’une restitution, en session plénière, le jeudi 3 octobre.
Le projet d’interopérabilité des services financiers numériques de l’UEMOA, est conduit par les services de la Banque Centrale à travers sa direction de l’inclusion financière et la collaboration de GIM-UEMOA, sous la supervision générale de son PCA qui est également Conseil spécial du gouverneur.
De l’avis de Ousmane Samba Mamadou, le moment est d’avancer sereinement pour l’aboutissement du processus prévu en juin 2020.