Le vice-gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) considère que le plan de développement et la feuille de route qui sortiront de la concertation régionale pour la mise en œuvre de l’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA, traduiront les défis à relever avant et après le lancement du système interopérable.
Venu présider l’ouverture des travaux de la concertation régionale, ce lundi 30 septembre au siège de la BCEAO à Dakar, M. Abdoulaye Diop estime que ces défis concernent, en premier lieu, la sécurité globale du système.
Lancé depuis avril 2017, le projet d’interopérabilité a comme objectif principal de parvenir à la construction d’un écosystème de paiement diversifié, inclusif, pratique et efficient.
Il doit aboutir à l’adoption de services instantanés, disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, basés sur des exigences de qualité et de sécurité. En outre, il va simplifier la vie des usagers.
A cet effet, le vice-gouverneur de la BCEAO considère que la question de la sécurité globale du système doit être renforcée pour maintenir la confiance des usagers et la qualité des services.
Pour cela, il s’avère utile d’accorder une attention particulière à la protection des données personnelles des usagers, à la robustesse de la plateforme, à la lutte contre la fraude, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, considère-t-il.
Dans cette dynamique, M. Diop pense que le deuxième défi porte sur la tarification des services interopérables et les commissions d’interchange, qui doivent être alignées sur les objectifs d’inclusion financière et de développement des services financiers numériques.
Il citera, ensuite, la qualité des services, notamment des réseaux de télécommunication, qui constituent l’autoroute de la digitalisation des services financiers.
En outre, poursuit le vice-gouverneur de la Banque centrale, la mise en œuvre d’une stratégie de communication coordonnée est également nécessaire pour renforcer l’adhésion de tous les acteurs et assurer l’intégration rapide de l’interopérabilité dans les usages.
Comme cinquième chantier, M. Diop le met sur l’adoption rapide du cadre réglementaire de l’interopérabilité, qui doit faciliter la concurrence équitable entre les acteurs et protéger les intérêts des consommateurs.
Sur cette lancée, il avance que la mise en place de la gouvernance du système constitue également un pré-requis essentiel. Sur ce point, ajoute le vice-gouverneur, le GIM-UEMOA doit accélérer ses chantiers de réforme institutionnelle et renforcer ses capacités techniques et opérationnelles.
C’est ainsi qu’il a engagé les services de la Banque Centrale à poursuivre les chantiers de modernisation continue des systèmes de paiement de l’Union, afin de les aligner sur les évolutions de notre environnement.
Pour lui, la dernière ligne droite du projet d’interopérabilité doit donc davantage mobiliser tous, aussi bien la Banque Centrale, le GIM-UEMOA, les Etats que les institutions financières pour le respect des engagements qui seront issus de la présente concertation qui doit prendre fin le 3 octobre 2019.