Pour réussir l'éducation financière des populations, en dehors du coût et de l'absence de revenu, commence par la formation dès l'école.
C'est par cette conviction que Mme Fatou Dieng Guèye, adjointe du directeur de l'inclusion financière de la BCEAO a conclu sa communication.
C'était lors du Forum de haut niveau sur le thème « Promouvoir la culture financière pour une protection accrue des consommateurs dans l'UEMOA », tenu ce mardi 19 novembre dans le cadre des festivités de la Semaine de l'Inclusion Financière dans l'UEMOA.
Dans cette dynamique, l'expérience ivoirienne en matière d'éducation financière a servi de bréviaire. Comme l'a confirmé M. Kuassi Yao, Coordonnateur du Programme d'éducation financière, au ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle de la Côte d'Ivoire.
Une option qui, selon lui, a été motivée par un constat montrant qu'en 2014, ont été relevés 39 mille enseignants surendettés faisant que plus de deux millions d'enfants n'ont pas eu accès à un enseignement de qualité.
En direction des jeunes ivoiriens, cette stratégie veut répondre à un besoin de culture et d'intelligence financière.
Pour M. Yao, c'est un désir d'accompagner les jeunes dans leur volonté de citoyenneté économique.
Avant de souligner qu'en Côte d'Ivoire l'inclusion financière a commencé avec le civisme fiscal inculqué à l'école.
Il invite à développer des modules de formation en éducation financière pour assurer une bonne dissémination.
Le secrétaire exécutif de l'Observatoire de la Qualité des services financiers du Sénégal, M. Habib Ndao, pour sa part, estime qu'en plus de l'inclusion financière, invite à y ajouter l'inclusion assurancière.
Pour le directeur du programme francophonie de AFLATOUN International, M. Mouhamadou Gadiaga, il faut faire l'équilibre entre l'éducation sociale et financière.
D'après lui, pour qu'une éducation sociale et financière puisse avoir les effets attendus, il faut une démarche par intégration pour en faire une discipline et non une infusion.
Un responsable consumériste venu du Togo pense que l'éducation financière est non seulement un droit civil mais un droit de l'homme.
Le directeur général du CESAG, M. Serge Auguste Bayala attire l'attention sur les risques encourus avec le niveau bas d'alphabétisation de la plupart des populations de l'Union.
A son avis, on parle plus d'éducation financière en oubliant la composante éducation qui est « prioritaire ».
Pour lui, prendre en compte les populations qui sont en bas de l'échelle passe par une alphabétisation financière et que l'apport de la recherche est attendu dans ce sens.
Ce qui fait dire au Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, de la nécessité de contextualiser les lois locales sur l'inclusion financière.
Sans occulter l'avis des sociologues sur les activités qui empêchent aux populations de constituer un épargne solide.