Au Maroc, la santé pour tous est une priorité

30 Avril 2020
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African Development Bank (Abidjan)

Loubna Karba, 32 ans, mère de deux enfants, remplit une fiche à la réception de l'hôpital public de Rabat, la capitale du Maroc. Elle s'y rend pour soigner une blessure au bras. Loubna détient une carte d'assurance maladie, délivrée aux bénéficiaires du régime d'assistance médicale (RAMED), qui lui permet d'accéder facilement aux soins de santé, sans être confrontée à l'obstacle des frais médicaux.

Loubna précise que l'administration « a ouvert un bureau spécifiquement chargé de recevoir et d'orienter les détenteurs de la carte RAMED vers les différents services de l'hôpital ». La jeune femme fait partie des 22 millions de Marocains qui bénéficient de la Sécurité sociale. Cette couverture maladie a été rendue possible par une série de réformes soutenues, depuis 15 ans, par la Banque africaine de développement dans le secteur de la santé.

« La carte RAMED, c'est un accès aux soins libre et complet. Il n'y a plus de contraintes pour faire des examens complémentaires. Les patients sont au cœur de nos préoccupations », souligne le médecin, qui reçoit Loubna. « Cela ne dépend plus des moyens financiers des patients. C'est une très bonne chose pour ceux qui ont besoin d'un traitement », se réjouit-il.

Au Maroc, dix ans en arrière, le budget de l'État consacrait 6% environ à la santé. L'accès aux soins médicaux était ainsi limité par la faible couverture des régimes de protection sociale. En 2020, cette part a grimpé à 14,4%. En 2014, un tiers (34%) de la population disposait d'une assurance maladie obligatoire ou, à défaut, d'une assurance privée. Aujourd'hui, deux Marocains sur trois (67%) en bénéficient, selon les autorités.

Depuis 2005, année de lancement des réformes dans le secteur de la santé, la Banque africaine de développement a mobilisé un total de plus de 360 millions de dollars pour financer les trois phases du programme d'appui à la réforme de la couverture médicale. Ces efforts ont contribué à offrir une double protection, médicale et financière, aux populations les plus fragiles. Les résultats sont là : chute de la mortalité infantile et maternelle et diminution de la prévalence des maladies contagieuses. Au total, les dépenses de santé financées par l'État s'établissent, en 15 ans, à 18,6 milliards de dirhams marocains, soit plus de 1,9 milliard d'euros.

Aujourd'hui, l'urgence sanitaire mondiale engendrée par la pandémie de Covid-19 a démontré l'importance de la santé dans l'action publique. Cette priorité a toujours jalonné le partenariat entre la Banque et le Maroc, avec une action qui contribue à renforcer la capacité du système de santé et à garantir la couverture maladie des populations vulnérables, surtout en période de crise.

Dans cette même perspective, la Banque africaine de développement a, fin 2019, apporté près de 204 millions de dollars pour élargir la protection sociale, en particulier aux personnes en situation de handicap, aux enfants et aux femmes vulnérables dans les régions les plus éloignées. Objectif : passer d'un taux de couverture de l'assurance maladie obligatoire de 62% de la population en 2018 à plus de 80% en 2023.

Ce nouveau programme permettra de construire un hôpital régional à Guelmim ainsi qu'un hôpital des spécialités à Ouarzazate, dotés chacun d'une capacité de 140 lits. En parallèle, 144 unités spécialisées dans la prise en charge des personnes à besoins spécifiques seront créées et une centaine de dispensaires ruraux verront leurs infrastructures et équipements mis à niveau. Ces unités seront équipées en matériel de télémédecine permettant une prise en charge rapide et à distance des patients.

En investissant au Maroc dans le renforcement et l'élargissement de la protection sociale, la Banque contribue à améliorer l'accès de millions de Marocains aux services et infrastructures sociales de base dans les régions les plus enclavées. Avec une ambition à terme, celle de permettre à tous d'accéder, partout, à des soins de qualité.

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