Le café en poudre « made in Notto Diobass » est-il en phase de marquer son territoire dans le marché de consommation courante au Sénégal ?
La question s'impose vue l'aura que ce produit est en train d'engranger au fil du temps dans cette commune de la région de Thiès.
Ce produit localement conçu est en train d'induire des changements considérables dans la vie de centaines de personnes membres de l'Union des Groupements Féminins pour le Développement de Notto Diobass (UGDEN) qui s'y activent.
La présidente de cette Union, Mme Fatou Ndiaye, dans le même entretien accordé à l'équipe de allafrica.com basée à Dakar, confie que le produit dénommé « Café Notto Diobass » est réclamé de partout dans le Sénégal et les commandes ne cessent de grimper.
Selon elle, cette réputation a été capitalisée parce que le produit est exposé à chaque fois que les membres du Groupement participent à des foires au niveau national. « Certains de nos partenaires l'utilisent aussi dans leurs voyages d'étude », dira-t-elle.
La production ne cesse d'augmenter malgré la fin du projet de renforcement de capacité pour l'autonomisation des femmes du GIE UGDEN de Notto Diobass. Une initiative de deux ans (2017-2019) que l'United States African Development Foundation (USADF) avait financé à hauteur de $43,297.
Les femmes productrices de ce café qui, à leur début, transformaient puis commercialiser 100 kilogrammes par jour, sont actuellement à 500 kilogrammes, grâce à l'appui de l'USADF.
« Actuellement, la population de Notto Diobass a adopté ce café qu'elle consomme sans réserve. Notre commune est devenue un marché certain pour ces femmes qui s'activent dans la transformation et la vente de café qui est transformé, vendu puis consommé à Notto », témoigne Mme Ndiaye.
D'après elle, « lors de la première année d'exploitation, les objectifs fixés n'ont pas été atteints. Pour la deuxième, les femmes l'ont largement dépassé. L'appui de l'USADF a été déterminant et a permis de réduire le déficit face à une demande qui ne cesse d'augmenter ».
L'impact n'est pas seulement financier mais comportemental. La présidente de l'UGDEN rapporte que le changement de comportement est perceptible chez des actrices comme Ya Rama, Ami, Ndogay, entre autres femmes qui s'activent dans cette activité liée à la vente du café.
A l'en croire, certaines d'entre elles livrent directement leur production aux commerçants établis dans les marchés qui le revendent en masse dans leur commune et ses environs.
Ce qui leur permet d'engranger des bénéfices leur permettant de diversifier et de disposer de ressources pour d'autres besoins ou bien pour renforcer leurs épargnes.
Un appui technique souhaité
Pour le café, au-delà de l'appui financier, les femmes de Notto souhaiteraient un soutien technique qui, jusque-là, est à leurs charges.
« On s'approvisionne mensuellement auprès d'un grossiste basé à la ville de Thiès et nous allons chercher l'emballage jusqu'à Dakar. Le transport, les frais de traitement du café, les travaux de manœuvre, sont à notre charge. Ce qui impact négativement sur notre bénéfice ».
Pour Mme Fatou Ndiaye, une meilleure pérennisation des activités des femmes s'activant dans le café, nécessite un soutien sur le coût des intrants.
« Cet appui souhaité pourra nous aider à mieux positionner notre café et le rendre plus compétitif sur le marché local et national. On veut le labelliser avec un système d'étiquetage qui répond aux normes afin d'accéder aux rayons des grandes surfaces, boutiques de prestiges et autres commerces de masse ».