Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement a accordé un prêt de 30 millions d'euros au Cabo Verde pour aider ce pays insulaire d'Afrique de l'Ouest à lutter contre la pandémie de COVID-19 et à limiter l'incidence de celle-ci sur son économie.
Le prêt, approuvé le 26 mai, servira à financer les mesures d'action sanitaire et sociale prises par le pays, à soutenir sa stabilité au niveau macroéconomique et à aider le secteur privé.
Au 27 mai, le Cabo Verde avait enregistré 390 infections,155 guérisons et 4 décès depuis le début de la pandémie. Seule une des dix îles du pays a été touchée, à savoir Santiago, où se trouve la capitale, Praia. Le Cabo Verde axe actuellement ses efforts sur la relance progressive de ses activités économiques, et l'aide de la Banque permettra au pays d'y parvenir de manière plus sûre.
La Banque constate que, bien que le système de santé du Cabo Verde dispose de moyens plus importants que ceux de nombreux pays de la région, il a néanmoins besoin de capacités supplémentaires pour faire face à la crise sanitaire.
La pandémie a interrompu la période ponctuée de solides résultats économiques récemment enregistrés par le Cabo Verde. En 2019, son PIB a progressé de 5 %. Le pays, qui dépend fortement de l'économie bleue et du tourisme, devrait voir sa performance économique se contracter de 4 % en 2020.
Le financement de la Banque permettra de soutenir l'engagement pris par les autorités de faire passer d'ici la mi-juin le nombre d'appareils respiratoires dans les chambres d'isolement de 20 à 86, et au total, de 35 à 130.
Un programme d'extension du revenu social d'insertion sera introduit. Il permettra d'atteindre un total de 8 000 foyers vulnérables dirigés par des femmes, sur les quelque 9 000 foyers connaissant l'extrême pauvreté. Actuellement, 5 000 foyers reçoivent cette aide.
En outre, un plan de financement d'une partie des salaires du personnel mis en congé dans les entreprises touchées par la pandémie sera mis en place. Le personnel dont le contrat de travail est provisoirement suspendu recevra 70 % de la totalité de son salaire pendant la durée de la crise.
Ce financement entre dans le cadre des activités du Mécanisme de réponse rapide contre le COVID-19, doté de 10 milliards de dollars américains et dont la mise en place a été approuvée le 8 avril de cette année par le Conseil d'administration.
La Banque a déclaré que les mesures de confinement au Cabo Verde y avaient ralenti la propagation de la pandémie.
Ces mesures pourraient avoir une incidence disproportionnée sur certains segments de la population, ce qui pourrait aggraver les inégalités. Les jeunes en particulier, compte tenu des taux de chômage et de sous-emploi déjà élevés les concernant, devraient en subir les effets. Les femmes, qui sont représentées de manière disproportionnée dans les secteurs sinistrés comme ceux des services, constituent également un groupe à haut risque, aux côtés de celles les plus exposées à la pandémie exerçant des professions en première ligne, par exemple comme infirmières. Parmi les autres groupes vulnérables figurent les personnes ayant une activité professionnelle sans protection sociale comme les travailleurs indépendants ou celles travaillant dans des secteurs formels importants tels que le tourisme.
Le gouvernement du Cabo Verde a mis sur pied une équipe nationale d'action et d'intervention technique, et il prévoit le financement d'une augmentation du volume du matériel médical indispensable et des salaires pour le nouveau personnel médical.
Le ministère de la Santé et de la sécurité sociale a approuvé en janvier le Plan national d'urgence de lutte contre le COVID-19 en présentant dans les détails les stratégies pour tous les stades de la pandémie, l'attribution des responsabilités, les priorités et les plans d'action retenus à tous les niveaux du gouvernement.
Contact:
Gershwin Wanneburg, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement