Au Kenya, un projet d'eau conduit à un boom inattendu du secteur immobilier

3 Septembre 2020
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African Development Bank (Abidjan)

Le Projet d'alimentation en eau et d'assainissement dans les petites villes et en milieu rural, mis en œuvre de 2011 à 2017 au Kenya, a contribué à améliorer l'accès, la qualité, la disponibilité et la durabilité de ces services pour quelque 567 000 personnes, indique un rapport publié par la Banque africaine de développement.

Le projet a été financé par un prêt de 95,2 millions de dollars américains du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque. Il a concerné les petites villes de Kitui, Siaya, Bondo, Othaya, Mukurweini et Maua, où 567 689 personnes supplémentaires dont 52% de femmes ont bénéficié de systèmes d'approvisionnent en eau et d'assainissement. Le projet s'est également étendu à l'irrigation des petits réseaux existants de Yatta.

Dans le domaine de la santé, l'incidence des nouveaux cas de maladies d'origine hydrique, comme la diarrhée, la dysenterie et le choléra, a chuté de 50% tandis que le taux de mortalité maternelle a baissé de 47%, passant de 362 à 171 décès pour 100 000 naissances.

Le pourcentage des populations ciblées observant de bonnes pratiques sanitaires d'hygiène et d'assainissement s'est accru de 55% à 70%. Celles-ci sont 2 464 à avoir été sensibilisées aux questions d'hygiène. L'accès aux services d'alimentation en eau et assainissement a été nettement amélioré avec la réduction du nombre de pannes et du temps de réaction pour les réparations des ouvrages.

Le volume d'heures quotidiennes d'approvisionnement a augmenté en moyenne de huit heures par jour à un niveau compris entre 18 et 20 heures par jour. De même, le temps consacré à la corvée d'eau a été réduit de deux heures par jour à un délai compris entre 0,3 et 0,7 heure par jour. Le gain de temps permet aux femmes qui exécutent généralement les corvées d'eau de consacrer leur temps à d'autres activités utiles pour la famille.

Dans le domaine agricole, la superficie totale des terres agricoles irriguées s'est considérablement accrue, passant de 700 à 40 000 hectares, contre une cible fixée à 2 500 hectares. Cela a permis à quelque 1 387 agriculteurs de bénéficier de 1 200 dérivations pour l'irrigation.

« Le projet a produit des résultats positifs qu'on n'anticipait pas au départ. Ce sont notamment l'appréciation de la valeur foncière, la vigueur de l'immobilier, l'afflux d'entreprises commerciales ou industrielles dans certaines petites villes ainsi que la création de nombreuses opportunités d'emploi direct ou indirect en général », relève l'équipe, rédactrice du rapport d'achèvement du projet, dirigée par Nancy Ogal, ingénieure supérieure en eau et assainissement à la Banque africaine de développement.

L'exécution du projet comprenait la rénovation et le revêtement de 60 km du canal Yatta, la construction et la mise à jour de 100 installations d'assainissement ainsi que la mise en place de neuf stations de traitement de 69 564 m3/jour et des canalisations de 129,45 km.

Selon ce rapport de la Banque, 1 195 emplois directs qualifiés, 80 emplois directs non qualifiés et 300 emplois indirects, ont été créés durant la phase d'exécution des travaux d'alimentation en eau, assainissement et de construction des infrastructures d'irrigation.

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