Guinée: Le Pire est à craindre

Forces de l'ordre
19 Octobre 2020

L’élection présidentielle du 18 octobre en Guinée est à son épilogue au terme d’une campagne électorale émaillée d’incidents tels que l’on avait commencé à croire qu’elle pourrait ne pas se tenir. L’escalade verbale, la stigmatisation ethnique a conduit à des scènes de pillage en face desquelles le Président Condé et son challenger se rejetaient la responsabilité.

Si parmi les 12 candidats en lice tout semble se jouer entre Alpha Condé et Cellou Dallein Diallo, en l’absence de Sidya Touré, on oublie cependant qu’en Guinée, l’armée a toujours été dans le jeu politique et parfois elle a arbitré en faveur ou non du pouvoir en place.

C’est à ce titre que l’appel lancé par le candidat Cellou Dallein à l’endroit de l’armée guinéenne, pour lui demander de prendre l’exemple de celle d’Algérie, notamment lorsqu’il s’est agi de déposer le Président Bouteflika, mérite un peu plus d’attention par les conséquences qu’il pourrait entraîner, particulièrement durant la période post électorale.

Aujourd’hui l’armée, du moins certains de ses officiers, sont sous la menace de nombreuses plaintes consécutives aux événements non encore élucidées du 28 septembre sous le régime éphémère de Moussa Dadis Camara. Elle,  l’armée semble chercher un allié de taille entre les deux et ne se laissera pas distancer par les politiques. Quelle sera son attitude à l’issue du scrutin ? Mystère et boule de gomme.

En face d’elle, les 10 autres candidats  en lice  jouent leur partition et pourraient faire basculer le scrutin,  dans un sens ou dans un autre, et en tirer des dividendes. En effet, pour bon nombre d’observateurs si la tendance actuelle se maintient, on aura   nécessairement  un second tour le 24 Novembre prochain.

En effet, selon les mêmes observateurs de la scène guinéenne, rien n’est encore joué entre les deux ténors de l’espace politique, et que la probabilité d’un second tour ne serait pas à écarter. Par conséquent, le ralliement des membres de la coalition du Front National pour la défense de la Constitution (FNDC) opposés au 3ème mandat de Condé au second tour pourrait être lourd de danger pour le Président sortant Alpha Condé.

Le seul point d’inquiétude reste maintenant les prémisses de contestation des résultats du scrutin. Le candidat Cellou D Diallo mettait déjà en garde durant la campagne sur les risques de confiscation des résultats, à l’instar de ce qui s’est passé en 2015 où selon lui, malgré sa victoire écrasante au 1er tour, il fut déclaré battu par Condé au second tour par 57,85% contre 31,44%.

Du côté du candidat Alpha Condé on déclare déjà une victoire au 1er tour, alors que tous les observateurs estiment que les 2 candidats sont au coude à coude et que l’éventualité d’une victoire au 1er tour reste très faible sinon nulle.

L’absence des observateurs internationaux pour superviser le scrutin fait que la crédibilité du scrutin pourrait être mise en doute, malgré le satisfecit décerné sur le fichier électoral par les experts internationaux de la Francophonie et de la Cedeao.

La balle est dans le camp de la CENI et de la Cour constitutionnelle

 

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