Mis en œuvre à partir de 2015 au Bénin, le Projet d'appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience dans les départements de l'Alibori, du Borgou et des Collines (PAPVIRE-ABC) a permis d'améliorer de façon significative les rendements des exploitations agricoles.
Le projet, financé à hauteur de 24 millions de dollars américains par le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (« GAFSP » en anglais) via la Banque africaine de développement, s'est fixé l'objectif d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de réduire la pauvreté des populations béninoises. Il a notamment permis d'augmenter la productivité agricole sur plus de 24 000 hectares dans le pays, selon le rapport sur l'état d'exécution et des résultats (EER) publié le 2 novembre par la Banque africaine de développement.
La mise en place de variétés de semences performantes, la formation couplée des producteurs leaders et agents d'encadrement et le suivi-appui-conseils rapproché ont ainsi stimulé les rendements dans les champs de maïs et de riz. En effet, la productivité moyenne de maïs est passée de 1,5 tonne par hectare en 2016 à 2,6 tonnes, soit une hausse de 73%. Celle du riz a atteint 4,2 tonnes par hectare, contre 3,3 tonnes en 2016. Quant au volume de production vivrière commercialisée, il a atteint presque 83 000 tonnes en 2020, alors qu'il se situait à moins de 5 000 tonnes en 2016.
Ces performances ont une incidence positive sur le revenu annuel par exploitation vivrière, souligne le rapport de la Banque. Celui-ci est de 345 dollars et pourrait atteindre 458 dollars, d'ici à l'achèvement du projet en 2021. En 2016, ce revenu était de 238 dollars.
« Les niveaux de productivité et de production enregistrés ainsi que le dispositif de mise en marché des producteurs et le dispositif organisationnel des agences territoriales de développement agricole ont permis d'améliorer les revenus, explique le rapport. La mise en valeur des infrastructures permettra aux acteurs de créer plus de valeur ajoutée. »
Afin d'assurer le suivi du projet et sa pérennité, 222 jeunes entrepreneurs ont été formés dans les centres d'incubation. À terme, l'objectif est de porter ce nombre à 400. En outre, 90 techniciens ont suivi des ateliers divers et une formation en suivi-évaluation alors que 18 260 agriculteurs ont été formés aux technologies résilientes. Par ailleurs, 150 organisations de producteurs et groupements d'intérêt économique de femmes ont bénéficié d'équipements post-récolte. Ces équipements sont composés d'un kit de riz (deux batteuses-vanneuses, une décortiqueuse, une calibreuse de riz décortiqué et deux sertisseuses) et d'un kit maïs (deux égreneuses, deux calibreurs et un moulin).
« Le démarrage effectif des travaux de réhabilitation des retenues d'eau, des aménagements en aval et les investissements à haute intensité de main-d'œuvre, couplé avec une mise à l'échelle des résultats obtenus au niveau des unités de démonstration et des champs‑écoles pour les paysans, permettra de consolider les acquis et d'agir significativement sur la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans la zone d'intervention du projet », conclut le rapport de la Banque africaine de développement.