Easter Kumbana savait que le nouveau coronavirus était une maladie extrêmement contagieuse, voire mortelle, mais il n'avait pas les moyens d'acheter les produits de première nécessité indispensables pour s'en protéger, lui et sa famille. « Je n'avais pas d'argent pour acheter des masques faciaux et du désinfectant pour les mains car le peu d'argent que j'avais était nécessaire pour nourrir mes enfants », raconte cet habitant de Kanyama, une communauté défavorisée en périphérie de Lusaka, la capitale zambienne.
C'est pour répondre à la situation touchant des personnes comme Easter Kumbana et les populations africaines que la Banque africaine de développement a officiellement lancé la Facilité de réponse rapide contre le Covid-19 il y a un an. Doté de 10 milliards de dollars américains, l'objectif de la facilité est d'aider des millions de personnes sur le continent africain à faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.
Un programme de sensibilisation de la banque déployé en Zambie a offert à Easter Kumbana la protection dont il avait besoin pour sa famille. Grâce à ce programme, des milliers de masques et de désinfectants pour les mains ont été distribués aux communautés vulnérables. Le programme a également permis la diffusion de messages d'information sur l'épidémie par une campagne de communication reposant, entre autres, sur des communiqués radiophoniques et des affiches encourageant les mesures de distanciation physique.
Easter Kumbana avait entendu parler des dangers que pose le coronavirus, mais il n'avait pas les moyens d'acheter les produits de première nécessité indispensables à sa protection et à celle de sa famille de la maladie. Heureusement, il a pu bénéficier d'un programme de sensibilisation mené en Zambie à travers lequel des milliers de masques faciaux et de désinfectant pour les mains ont été distribués dans les communautés vulnérables. ...Lire plus
« Nous vivons une époque exceptionnelle, où nous devons prendre des mesures audacieuses et décisives pour sauver et protéger des millions d'Africains », a déclaré le président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, lors de la création de la facilité. « Nous sommes engagés dans une course pour sauver des vies. Aucun pays ne sera laissé pour compte », a-t-il ajouté.
À l'époque, environ 3 000 personnes étaient infectées au Covid-19 en Afrique. Un an plus tard, ce nombre a dépassé les quatre millions, avec plus de 118 000 décès. La préoccupation majeure est désormais la justice vaccinale pour les africains. Seulement 2% des africains ont été vaccinés contre le Covid-19, essentiellement dans le cadre de l'initiative COVAX, qui est la principale source d'approvisionnement en vaccins contre le virus en Afrique. L'Union africaine estime qu'au moins 60 % de la population du continent doit être vaccinée pour développer une immunité collective et éviter que la maladie ne devienne endémique.
Outre l'impact sur la santé, le continent est également confronté à sa pire récession économique depuis un demi-siècle. Selon les analystes de la Banque africaine de développement, environ 30 millions d'africains sont tombés dans l'extrême pauvreté en 2020 à cause de la pandémie. En plus de cela, 39 millions d'autres pourraient connaître un sort similaire en 2021.
Le 1er avril 2021, la banque avait accepté de débloquer un montant total de 4,1 milliards de dollars américains pour toutes les opérations menées dans le cadre de la Facilité de réponse rapide contre le Covid-19. La banque avait versé un total de 3,7 milliards de dollars (90 % du montant total des versements). Des fonds ont également été alloués au Bureau Afrique de l'Organisation mondiale de la Santé, qui a reçu deux millions de dollars en aide d'urgence pour le renforcement de ses capacités à aider les pays d'Afrique à contenir la pandémie et à en atténuer les effets.
Une enveloppe spéciale d'un montant de 20 millions de dollars a été distribuée aux cinq pays du Sahel - le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad - afin qu'ils puissent renforcer leurs capacités où nécessaire et d'enrayer la propagation du Covid-19. Cette enveloppe spéciale leur permettra également d'en limiter les retombées sociales et économiques. Il s'agit d'une région où la pandémie est en train de provoquer une situation d'urgence sans précédent, qui s'ajoute aux multiples crises qu'elle connaît déjà.
Avant la mise en place de la Facilité de réponse rapide contre le Covid-19, la Banque africaine de développement avait annoncé le lancement d'un emprunt obligataire à impact social d'un montant de trois milliards de dollars destiné à soutenir ses opérations de financement de la lutte contre le Covid-19.
La banque a également soutenu l'organisation de rencontres concernant la gestion des politiques et des connaissances axées sur le virus et les moyens de limiter son impact dans différents secteurs. L'Institut africain de développement a lancé une série de débats informels destinés à aider les pays d'Afrique à mettre en œuvre des moyens d'intervention adéquats face à la pandémie. Parmi les thèmes abordés figuraient la santé, l'intégration régionale et les politiques agricoles.
Selon le directeur de l'Institut africain de développement, Kevin Urama, les sessions avaient réuni des experts internationaux du monde entier afin d'effectuer « un examen objectif pour chaque option politique proposée. Notre but est de construire des économies africaines plus résilientes dans le monde de l'après-Covid-19 », avait précisé Kevin Urama.