Réunion de printemps du Sommet Finance en commun : les banques publiques de développement appellent à de nouveaux financements pour le relèvement post-Covid-19 de l'Afrique

Réunion de printemps du Sommet Finance en commun
14 Mai 2021
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African Development Bank (Abidjan)

Abidjan, Côte d’Ivoire —  – Une coalition mondiale de banques publiques de développement a souligné, le 11 mai, l’urgence de mobiliser des ressources immédiates pour le relèvement post-Covid-19 de l’Afrique. Ces institutions se sont engagées à approfondir leur coopération afin d’ouvrir des possibilités d’investissement sur l’ensemble du continent.

Les participants à la réunion, organisée par la Banque africaine de développement, ont réfléchi à des actions conjointes susceptibles de stimuler un relèvement fort et inclusif de l’Afrique. Ce relèvement s’appuierait sur un secteur privé dynamique. L’Association des institutions africaines de financement du développement (AIAFD) a co-organisé cette réunion en collaboration avec le Club de financement du développement international (IDFC), réseau bancaire présidé par l’Agence française de développement (AFD) depuis 2017.

La réunion, tenue en visioconférence, faisait suite au premier Sommet Finance en commun organisé en novembre 2020, durant lequel les banques publiques de développement s’étaient engagées à collaborer pour soutenir la transformation de l’économie mondiale et de la société vers un développement durable et résilient.

Durant les trois sessions principales de la réunion, les dirigeants de banques publiques de développement et leurs partenaires internationaux se sont penchés sur des propositions concrètes et des solutions financières innovantes en vue de libérer le potentiel des institutions financières africaines à promouvoir des investissements dans le développement durable en Afrique.

« La Banque africaine de développement soutient fermement les banques publiques de développement », a déclaré son président, Akinwumi A. Adesina, dans ses observations liminaires.

« En tant que banques publiques de développement, nous devons approfondir notre capacité à atteindre toutes les régions de l’Afrique, a-t-il ajouté. Afin d’assurer l’inclusion financière, en particulier pour les personnes non bancarisées, et d’étendre l’accès aux financements, à l’épargne et aux produits et services d’assurance, nous devons travailler en tant que système unifié. Les banques publiques de développement doivent renforcer leur capacité à approfondir les marchés financiers et boursiers nationaux, ce qui accélérerait l’accès aux financements et offrirait de nouvelles possibilités. »

« Les défis africains, plus que partout ailleurs, exigent que nous cherchions des réponses et des mesures coordonnées », a souligné Rémy Rioux, président de l’Agence française de développement. Il a ajouté : « En Afrique, nous ne devons laisser personne pour compte. Réalisons des financements communs et créons, dès maintenant, une histoire commune positive d’innovation et d’investissement en Afrique en tirant parti de l’aide publique au développement et en mobilisant toutes les parties prenantes intéressées. Les jours de dépendance exclusive à l’aide sont révolus. L’Afrique est prête pour un investissement durable. »

Les banques publiques de développement ont un rôle clé à jouer en Afrique. Dès le début de la pandémie de Covid-19, les institutions comme la Banque africaine de développement ont canalisé les ressources vers divers secteurs et clients, en particulier vers les domaines mal desservis tels que ceux de la santé, des investissements sociaux, du logement, de l’agriculture et du climat.

Lancée par la Banque, la Facilité de réponse rapide contre le Covid-19, fonds doté de dix milliards de dollars, a joué un rôle déterminant dans l’atténuation des chocs macroéconomiques pour les pays africains. La Banque africaine de développement a également émis un emprunt obligataire social d’une valeur de trois milliards de dollars en appui à ses initiatives de financement pour faire face au Covid‑19.

La pandémie de coronavirus a provoqué une crise sanitaire et économique mondiale sans précédent, dont les répercussions sur les économies africaines, en particulier en Afrique subsaharienne, ont été les plus profondes. Une récession historique de 2,1 %, le plus fort recul enregistré dans la région subsaharienne depuis plus d’un demi-siècle, menace ainsi les gains acquis au cours des dix dernières années et la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies.

La crise sanitaire a eu un impact négatif sur la dette des pays africains. En l’absence d’une résolution de la dette externe de 700 milliards de dollars de l’Afrique, le relèvement économique du continent sera retardé et la stabilité des marchés financiers en sera affectée à court et moyen terme.

« Réfléchissez à l’impact de cette dette : en 2019, l’Afrique a payé 221 milliards de dollars pour assurer le service de la dette, ce qui représente 44 % des recettes publiques évaluées à 501 milliards de dollars », a alerté le président Adesina.

Lors de cette réunion, les discussions ont abordé les mesures possibles pour renforcer le bilan des banques publiques de développement africaines et fournir des financements ainsi que des outils supplémentaires au secteur privé en Afrique. Les participants ont également signalé les défis des banques publiques de développement africaines.

Le président de la Banque africaine de développement communiquera les conclusions de la réunion de printemps lors du Sommet sur le financement des économies africaines prévu le 18 mai à Paris. Ce sommet est organisé à l’initiative du président français Emmanuel Macron. À cette occasion, d’autres engagements et annonces d’assistance financière et technique à l’appui des engagements pris par les banques publiques de développement africaines devraient être annoncés.

Dans une déclaration conjointe, les banques publiques de développement africaines ont appelé les chefs d’État et les organisations internationales à soutenir leur rôle dans le système financier africain et à leur fournir les moyens et les incitations nécessaires : un mandat plus clair pour le climat et les objectifs de développement durable des Nations unies, un renforcement supplémentaire des capacités, un accès étendu aux ressources concessionnelles, ainsi qu’un renforcement de notre capital de base, en tirant parti de l’émission prévue de droits de tirage spéciaux par le Fonds monétaire international.

Les banques publiques de développement et les partenaires suivants ont participé aux tables‑rondes de la réunion : l’Association des institutions africaines de financement du développement (AIAFD), l’Association des institutions européennes de financement du développement (EDFI), la Banque africaine de développement, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’Agence française de développement (AFD), la Banque de développement de l’Afrique australe (BDAA), la Commission européenne, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d’investissement (BEI), le ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume Uni (FCDO), le Club de financement du développement international (IDFC), la Banque de développement de l’Établissement de crédit pour la reconstruction (KfW), le Groupe de la Banque du commerce et du développement (TDB) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).

Contacts médias :

 Banque africaine de développement :

Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures, e-mail : a.mpoke-bigg@afdb.org

Finance en commun :

contact@financeincommon.org

Club de financement du développement international (IDFC)

Sabrina Hadjadj Aoul, chargée des communications, e-mail : hadjadjs@afd.fr

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