Les participants à une réunion du Pacte du G20 avec l'Afrique ont examiné la semaine dernière les progrès réalisés par le continent dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 réaffirmant leur engagement à soutenir le relèvement du continent par le développement du secteur privé et la production de vaccins.
« Nous nous réunissons à un moment charnière dans la relation entre l'Afrique et le reste du monde », a déclaré Mario Draghi, le Premier ministre italien.
Initiative du G20, le Pacte avec l'Afrique a pour but de promouvoir des réformes macroéconomiques, commerciales et celles liées au financement, afin d'attirer davantage d'investissements privés en Afrique, y compris dans les infrastructures.
La conférence a réuni des chefs d'État, les douze membres du Pacte et des partenaires institutionnels, dont la Banque africaine de développement et le Fonds monétaire international. Les discussions ont porté sur la stratégie pour attirer davantage d'investissements directs étrangers en Afrique et sur l'urgente nécessité de développer les capacités de production de vaccins sur le continent. Assurer le relèvement du continent après les impacts du Covid-19 est l'un des objectifs à court terme du Pacte.
L'inégalité d'accès aux vaccins est constamment revenue dans les discussions. Les chefs d'État ont fait état des réformes entreprises dans le cadre de l'initiative. Ils ont recommandé avec insistance, une coopération internationale plus étroite afin de faire face au changement climatique, à la dette élevée et à la rareté des investissements étrangers.
Pour le président sud-africain Cyril Ramaphosa, « l'Afrique ne sera pas en mesure de se relever tant que les Africains ne seront pas vaccinés. » Le président Emmanuel Macron a affirmé l'engagement de la France à fournir à l'Afrique des doses de vaccins d'une valeur de dix millions de dollars.
Le président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, a annoncé que l'institution s'était engagée à investir trois milliards de dollars pour soutenir la fabrication de vaccins à travers l'Afrique, tandis que le président de la Banque mondiale, David Malpass, a souligné que des programmes de financement des vaccins avaient été mis en place dans 54 pays, dont plus de la moitié se trouvent en Afrique.
Les dirigeants africains sont parvenus à un consensus sur la nécessité d'une autosuffisance vaccinale comme solution à plus long terme. Selon le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, des enseignements auraient dû être tirés de l'épidémie d'Ebola. Mme Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a attiré l'attention sur l'initiative visant à développer la technologie de l'ARN messager en Afrique dans différents centres régionaux.
Le président Adesina a salué les progrès réalisés par les membres du Pacte : « nous avons constaté qu'une nette amélioration s'était produite dans les partenariats publics-privés et dans les coûts et la facilité de mener des affaires, mais également en termes d'entreprises qui investissent dans de nombreux pays africains », a-t-il indiqué, soulignant les effets attendus de la Zone de libre-échange continentale africaine sur le continent.
Les participants ont également relevé la hausse des niveaux d'endettement et les marges de manœuvre budgétaire limitées des pays en raison de la pandémie. « Les réductions de liquidités nous ont frappés très fort », a noté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Bien que le Ghana ait maintenu sa croissance économique en 2020, la dette nationale a bondi à 77,1 % de son PIB, a reconnu le président Akufo-Addo.
Pour autant, de nombreux intervenants ont relevé que les réformes entamées étaient en train de donner des résultats. La performance des pays membres du Pacte a été supérieure à celle de leurs pairs non-membres, a déclaré Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Le Premier ministre d'Éthiopie, Abiy Ahmed, a indiqué que son pays avait stabilisé sa dette par une gestion prudente et avait ouvert son secteur des télécommunications aux investisseurs privés.
Une session virtuelle, qui s'est tenue en marge de la réunion, a permis aux représentants allemands et africains du secteur privé de discuter des possibilités d'investissement sur le continent.
Une session de suivi a examiné la façon de surmonter les contraintes économiques, de compétences et de la propriété intellectuelle qui se posent au développement et à la fabrication de vaccins à ARN messager au niveau national en Afrique.
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Olufemi Terry |Département de la communication et des relations extérieures | Banque africaine de développement | e-mail : o.terry@afdb.org