Le Fonds africain pour le changement climatique (FCCA) a organisé, le 8 novembre dernier, en marge de la 26e Conférence des parties (COP26) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à Glasgow, une table ronde de mobilisation des parties prenantes sur le thème suivant : « Rôle du Fonds africain pour le changement climatique dans le renforcement de la préparation et la résilience de l'Afrique en matière de financement du climat en Afrique ».
Une cinquantaine de personnes ont assisté à la table-ronde parmi lesquelles des experts du climat, des gestionnaires de projets financés par le FCCA, des partenaires et représentants de haut niveau des pays.
L'événement visait à accroître la visibilité du FCCA et sensibiliser les parties prenantes au changement climatique. M. Arona Soumaré, responsable principal du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement était le modérateur de la table-ronde, au cours de laquelle a été présenté le FCCA dont le travail consiste à aider les pays africains à mobiliser le financement climatique à travers la mise en œuvre d'un portefeuille de seize projets.
Selon M. Soumaré, citant un rapport récent de l'OCDE sur le changement climatique, sur les dix premiers pays africains à bénéficier de fonds pour le climat, deux seulement sont d'Afrique francophone. La barrière linguistique et le manque de capacités expliqueraient, entre autres, cette situation. Le FCCA, a-t-il souligné, contribue à combler le fossé et à offrir des possibilités à des entités qui, autrement, n'auraient pas accès aux financements climatiques.
Pour Mme Cécile Martin-Phipps, directrice de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), l'Organisation internationale de la Francophonie soutient les parties prenantes de l'Afrique francophone en mobilisant les ressources financières pour le climat, le renforcement des capacités ainsi que le financement de projets résilients au climat, en mettant l'accent sur les initiatives des femmes.
Le ministre de l'Environnement, de l'Assainissement et du Développement durable du Mali, M. Modibo Koné, a reconnu la pertinence du FCCA pour l'Afrique et a invité la Banque africaine de développement à accroître sa visibilité. Il a également encouragé les fonds climatiques internationaux et les partenaires à apporter leurs contributions au FCCA afin d'augmenter ses capacités de financement. Son homologue de la Côte d'Ivoire, M. Jean-Luc Assi, a salué le soutien du FCCA qui contribue, entre autres, à l'accréditation de deux entités nationales auprès du Fonds vert pour le climat.
« Le FCCA, à travers son action de renforcement de la préparation au financement climatique des pays africains, et sa position unique de ciblage des communautés locales, des institutions nationales et des ONG, est un instrument qui a une grande complémentarité avec les fonds climatiques internationaux. L'intérêt considérable suscité par nos appels à propositions et les demandes d'engagement vigoureux reçues des pays membres, montrent qu'il faut faire davantage et que le FCCA a besoin de plus de ressources pour poursuivre son action». a déclaré la coordinatrice intérimaire du FCCA, Audrey-Cynthia Yamadjako. Elle a communiqué aux participants le portefeuille actuel du FCCA et ses nouveaux programmes.
Mme Susan Steffen, représentant Affaires mondiales Canada et M. Jean Lemire, au nom du gouvernement du Québec, ont réitéré leur engagement envers le FCCA, notamment le soutien aux pays et l'appui aux projets sur le genre et la résilience.
Les coordinateurs de projets FCCA en Côte d'Ivoire, Mali et Sénégal ont partagé leur expérience en tant que bénéficiaires. M. Jean Yves Ande a indiqué que le projet du FCCA a permis à la Côte d'Ivoire de mobiliser six millions de dollars supplémentaires du Fonds d'adaptation pour investir dans l'agriculture intelligente, 62 millions de dollars pour établir un système d'alerte précoce multirisque ainsi que dix millions de dollars pour promouvoir les produits liés à l'agriculture. Selon M. Drissa Doumbia du Mali, le projet FCCA a contribué à renforcer les capacités techniques de l'Agence pour l'environnement et le développement durable du Mali et a soutenu le développement d'une stratégie de mobilisation du financement climatique. M. Alioune Kaere, a expliqué que le projet en cours dans son pays contribuera à accroître les capacités des municipalités du Sénégal à accéder au financement climatique et à faciliter l'accès à l'information pour les municipalités.