Les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron s'engagent à renforcer le partenariat Europe-Afrique

17 Février 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Les présidents sénégalais et français se sont engagés mercredi à renforcer le partenariat Europe-Afrique et à promouvoir l'autonomisation des jeunes.

À la veille du sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février), les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron ont souligné le partenariat et l'interconnexion existant entre leurs pays et continents respectifs.

Les deux présidents se sont exprimés à Paris au cours de la conférence " Investir ensemble, pour une nouvelle alliance entre l'Afrique et l'Europe ", organisée par l'Agence française de développement et le gouvernement français.

" Plus que jamais, le partenariat Europe-Afrique doit être renouvelé et mieux ciblé, tant au niveau des actions que des résultats ", a déclaré le président Sall devant un parterre d'investisseurs, d'entrepreneurs et de responsables d'organisations, dont le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina.

Les chefs d'Etat ont souligné la nécessité de donner la priorité à la jeunesse africaine. " Il faut vraiment faire vite ", a insisté Macky Sall, à propos du manque de financement pour les programmes axés sur les jeunes. " Nous devons trouver une forme de compromis, une sorte de contrepartie. C'est une réalité pour les gouvernements, pour les banques et pour tous les partenaires ", a-t-il ajouté.

Le président Macky Sall a déclaré que l'Afrique avait fait preuve de résilience et avait surmonté la crise du Covid-19, mais qu'elle avait besoin de plus d'argent. " Cet argent doit provenir [de la réaffectation] des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), et nous devons définir les mécanismes et les modalités d'utilisation de ces droits de tirage spéciaux. "

Le président Macron a réitéré son engagement en faveur de l'Afrique et de sa jeunesse, ainsi que sa volonté de forger une nouvelle relation entre l'Europe et l'Afrique. " Je crois que l'Afrique a des solutions qui vont nous inspirer. Je crois que nous sommes à un tournant en ce qui concerne le fait de considérer l'Afrique comme un endroit vers lequel nous devons exporter des solutions. "

M. Macron a également réaffirmé la volonté de la France de faire pression dans les prochains jours pour que les pays de l'Union européenne s'engagent publiquement à réallouer 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI à l'Afrique.

" Notre deuxième objectif est de faire en sorte que cet argent soit transmis aux banques régionales de développement afin qu'il puisse servir de moteur de développement ", a déclaré Emmanuel Macron. Abordant un large éventail de sujets, le président français a souligné la nécessité de changer les termes du partenariat France-Afrique. Il a salué l'ingéniosité des entrepreneurs africains.

La conférence a mis en lumière un partenariat émergent, fondé sur des intérêts mutuels et une plus grande égalité. Pour Achille Mbembe, professeur et conférencier, " pour que l'alliance dure longtemps, il faut qu'elle soit équitable ".

Les débats ont porté sur de nombreux autres sujets de préoccupation pour la Banque africaine de développement, notamment le renforcement des capacités pharmaceutiques locales en Afrique et la réduction des inégalités en matière de vaccins.

Étaient également présents au sommet le vice-président de la Banque européenne d'investissement, Ambroise Fayolle, le directeur général de la Société financière internationale, Makhtar Diop, la présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Odile Renaud-Basso, le président de la Banque ouest-africaine de développement, Serge Ekué, ainsi que des représentants du secteur privé, du monde universitaire et d'autres institutions multilatérales.

Le directeur général de l'Agence française de développement, Rémy Rioux, a souligné le rôle clé du secteur privé dans le renforcement des liens intercontinentaux. " Nous avons besoin de personnes qui créent des entreprises, a-t-il déclaré. Nous avons besoin de chefs d'entreprise. Nous avons besoin d'entrepreneurs. Et le rôle des membres de la diaspora est également essentiel. Il ne s'agit pas seulement du secteur privé européen, il s'agit aussi du secteur privé africain. " M. Rioux a indiqué que l'édition 2022 du Sommet " Finance en commun " se tiendra pour la première fois en Afrique et sera coorganisée par la Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement à Abidjan.

Kgosientsho Ramokgopa, chef du bureau des investissements et des infrastructures de la présidence sud-africaine, s'est exprimé dans le cadre d'un panel sur les investissements dans les infrastructures. Il a déclaré que l'Afrique du Sud disposait de nombreuses liquidités, mais que son gouvernement devait se doter des capacités et de l'expertise nécessaires pour les exploiter.

Abordant la question de la qualité et de la durabilité des infrastructures, Dr Adesina a déclaré : " Au sein du Groupe de la Banque africaine de développement, notre raison d'être réside vraiment dans les infrastructures. " Il a indiqué que la Banque a investi plus de 41 milliards de dollars dans les infrastructures, principalement dans les domaines des transports, de l'énergie, du numérique, de l'eau et de l'assainissement au cours des sept dernières années.

" Nous investissons avec l'Agence française de développement et d'autres partenaires dans une initiative sur l'énergie appelée "Desert to Power", dont le coût s'élève à 20 milliards de dollars. Ce projet sera la plus grande zone de production d'énergie solaire au monde et permettra de fournir de l'électricité à 250 millions de personnes. "

Dr Adesina a déclaré qu'il était important d'utiliser l'effet de levier pour un financement efficace des infrastructures. Il a cité l'initiative " Room 2 run " de la Banque africaine de développement comme exemple de la manière dont l'institution " tire le meilleur parti de son bilan " afin de libérer davantage de capitaux pour financer les infrastructures.

Dr Adesina a également soulevé la question de la 16e reconstitution du Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement. Il a souligné l'importance que le Fonds et sa reconstitution revêtent pour les pays africains à faible revenu.

Bruno Wenn, de l'association des institutions européennes de financement du développement (EDFI), a annoncé que la coalition pour une relance durable et inclusive du secteur privé a obtenu plus de 5,55 milliards de dollars d'engagements de financement en faveur des micros, petites et moyennes entreprises en Afrique entre mi-2020 et fin 2021, dépassant ainsi son objectif de 4 milliards de dollars.

La Banque africaine de développement est l'une des institutions de financement du développement membres de la coalition. " Nous fournissons également 23 millions d'euros pour des services de conseil aux petites et moyennes entreprises, mais aussi aux banques, qui sont les premiers points d'entrée des petites et moyennes entreprises ", a déclaré M. Wenn.

La conférence comportait également des présentations en direct faites par des entrepreneurs ainsi que des présentations vidéo de l'Organisation de coopération et de développement économiques et de la Banque européenne d'investissement.

Dr Adesina conduit une délégation du Groupe de la Banque africaine de développement qui participera à deux événements simultanés à Bruxelles à la fin de la semaine : le sommet Union européenne-Union africaine et le 7è Forum des affaires Union européenne-Afrique.

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