Afrique: Liberté de la presse au Burkina - Un classement qui sonne comme une alerte

Pour mémoire, la Journée mondiale de la liberté de la presse a été instituée le 3 mai 1993 par l'Assemblée générale des Nations unies, suivant la recommandation adoptée lors de sa 26e session en 1991. Ce fut également une réponse à l'appel de journalistes africains qui, la même année 1991, avaient proclamé la " Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l'indépendance des médias ".

Depuis lors, chaque année à cette date, est célébrée la Journée mondiale de la liberté de la presse qui met en avant les principes fondamentaux de cette liberté, son évaluation à travers le monde, la défense de l'indépendance des médias, pour finalement rendre hommage aux journalistes qui ont payé de leur vie en exerçant cette profession, ô, combien noble.

Un classement par pays est à chaque fois effectué et ceux désignés comme prédateurs de la liberté de la presse, pratiquement les mêmes, sont ainsi connus. On peut citer, entre autres, la Chine, la Birmanie, le Turkménistan, l'Iran, l'Erythrée, la Corée du Nord. En Afrique, parmi les pays qui occupent les premiers rangs, on a par exemple l'Afrique du Sud, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, la Sierra-Léone...

Pour l'année écoulée, en matière de liberté de la presse, le Burkina Faso a perdu 4 places et est ainsi classé 41e sur 180 pays dans le monde. Le moins que l'on puisse dire est que la liberté de la presse est tout de même respectée dans notre pays, une liberté qui, il faut le reconnaître, est enracinée depuis quelques années déjà. En effet, le Faso, jusqu'à une date assez récente était reconnu comme un pays en Afrique où la liberté de la presse ne connaît pas d'encombres.

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La liberté de ton est une réalité au Pays des hommes intègres, excepté la tache noire intervenue suite à l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo, le 13 décembre 1998, et la turbulence constatée depuis le coup d'Etat du 24 janvier 2022, où la sécurité et l'accès à l'information pour les journalistes connaissent quelques petits problèmes.

La déclaration des Organisations professionnelles de médias (OPM) sur la liberté d'expression et de la presse au Burkina Faso, déclaration publiée courant avril dernier est venue d'ailleurs nous le rappeler. C'est donc là la preuve que cette liberté n'est jamais totalement acquise. Et comme le dit si bien la formule désormais consacrée : " La liberté de la presse ne s'use que lorsque l'on ne s'en sert pas ".

C'est dans ce sens qu'il faut louer et encourager le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) qui, à l'occasion de la Journée du 3 mai, cette année, a bien voulu organiser un panel qui tombe bien à propos, à savoir " Les médias burkinabè face à la révolution numérique : Comment mourir pour bien renaître ? ".

Une initiative qui intervient à un moment où la presse est sérieusement ballotée par le phénomène des réseaux sociaux, les fameux fake news, mais aussi et surtout par la crise du papier journal, consécutive à l'avènement de la maladie à coronavirus et présentement la guerre en Ukraine. Des situations qui sont venues véritablement déséquilibrer le fonctionnement des journaux qui ne s'en sortaient déjà pas, pour nombre d'entre eux.

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