Le Groupe de la Banque africaine de développement est devenu, grâce à ses multiples actions aux effets transformateurs, un partenaire de développement indispensable aux pays du Sahel confrontés à d'énormes défis. L'accompagnement de la région du Sahel répond aux priorités fixées par la Banque pour cette région, qui mise sur ses importantes opportunités, afin d'aider à réaliser son potentiel de développement.
" Le Groupe de la Banque a une très bonne connaissance des défis de la région et tire toutes les opportunités pour renforcer la résilience, développer des infrastructures de qualité, soutenir le secteur privé pour la création de millions d'emplois pour les jeunes et renforcer l'autonomisation des femmes ", souligne Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour l'Afrique de l'Ouest.
Au fil des années, le Groupe de la Banque a élargi son champ d'action et adapté son intervention aux besoins de la région. Les domaines prioritaires de l'engagement du Groupe au Sahel sont les suivants : résilience et lutte contre les fragilités, développement des infrastructures, sécurité alimentaire, emploi des jeunes, autonomisation des femmes, adaptation au changement climatique, aide aux réfugiés, gouvernance, intégration régionale et lutte contre le coronavirus.
Le Groupe de la Banque, à travers le Fonds africain de développement, son guichet de financement concessionnel, a ainsi fourni un appui soutenu et diversifié, ces dernières années, aux programmes de développement des pays sahéliens. En date du 30 septembre 2020, son portefeuille dans les pays du G5 Sahel comptait 105 projets pour des engagements totaux de 3,2 milliards de dollars.
Bâche de reprise d'eau (30m3), alimentée par le Château d'eau de 100m3 et alimente par pompage, celui de 5m3 situé en hauteur dans le cadre du Projet d'approvisionnement en eau potable et assainissement en Milieu Rural au Niger. Photo datée du 14 juillet 2017
Réponse forte au Covid-19
En réponse à la pandémie de Covid-19, le Fonds africain de développement a aidé ces pays à en atténuer les conséquences sanitaires, sociales et économiques, et a soutenu leurs plans de relance économique. Ainsi, le Fonds a accordé un appui budgétaire d'urgence ciblé de 285 millions de dollars américains ainsi qu'un don de 20 millions de dollars au Burkina Faso, au Mali, à la Mauritanie, au Niger et au Tchad.
La Banque africaine de développement est membre fondatrice de l'Alliance Sahel, avec la Banque mondiale, l'Union européenne, le Programme des Nations unies pour le développement, la France et l'Allemagne. L'Alliance Sahel, qui reçoit un appui décisif de la Banque, poursuit l'objectif d'apporter une réponse adaptée et efficace dans six secteurs prioritaires : éducation et emploi des jeunes, agriculture, développement rural, sécurité alimentaire, énergie et climat, sécurité intérieure.
Les contributions de la Banque portent notamment sur le financement du Programme d'investissements prioritaires (PIP) élaboré par le secrétariat exécutif du G5 Sahel.
En septembre 2019, le président de la Banque, Dr Akinwumi A. Adesina, a lancé, lors du sommet des chefs d'État du G5 Sahel à Ouagadougou, l'initiative " Desert to power " (du désert à l'énergie), qui vise à produire dix gigawatts d'énergie solaire d'ici à 2030 pour fournir de l'électricité à 250 millions de personnes dans onze pays du Sahel.
De nombreux programmes sont en cours dans plusieurs pays du Sahel dans le cadre de cette initiative.
Au Tchad par exemple, un financement multipartite grâce au rôle catalyseur de la Banque qui apporte aussi une garantie-risque partielle au projet, permet la construction de la centrale solaire de Djermaya. Cette centrale d'une capacité de production de 34 mégawatts représentera 10 % de l'énergie fournie au système interconnecté. De plus, il évitera l'émission de plus de 45 kilotonnes de dioxyde de carbone.
En Mauritanie, des malades ont été sauvés grâce à l'appui apporté par la Banque au pays. Projet d'appui à la riposte contre le Covid-19 en Mauritanie. Photo prise le 9 septembre 2021.
Centrales solaires au Burkina
Au Burkina Faso, le projet Yeleen d'un financement de 48,82 millions d'euros de la Banque permet le développement de centrales solaires et le renforcement du système électrique national. Il s'agit notamment de la construction de quatre centrales photovoltaïques dans quatre villes : Ouagadougou (centre), Dori (Nord), Diapaga (Est) et Gaoua (sud-ouest) pour alimenter 30 000 nouveaux ménages, soit plus de 200 000 personnes. Plusieurs dizaines de centres d'éducation, d'apprentissage et de formation technique et professionnelle situés dans la zone du projet seront raccordés au réseau électrique et auront accès à l'énergie électrique qui permettra d'améliorer leur fonctionnement.
Dans le cadre du soutien aux États fragiles, le Groupe de la Banque soutient la mise en œuvre d'importants programmes transformateurs. Au Niger, la Banque contribue à hauteur de 130 millions de dollars américains au programme phare de construction du barrage de Kandadji, dont elle est chef de file des partenaires techniques et financiers. D'un coût global d'environ 1,2 milliard de dollars américains, Kandadji est un programme intégré et stratégique de portée nationale et transfrontalière. Le programme transformera la vie de plus de trois millions de bénéficiaires directs et contribuera à une nette amélioration des conditions de vie pour dix millions de personnes.
Au Mali, le Fonds africain de développement finance le Projet d'appui à la réinsertion socioéconomique des populations du nord du Mali qui va bénéficier à 635 000 personnes, pour un investissement total de 8,5 milliards de francs CFA.
Sécheresse et insécurité
La Banque participe aussi à l'autonomisation des femmes, soit à travers des projets directs soit, à travers des lignes de crédits aux institutions financières. L'appui au secteur privé et aux institutions étatiques sont aussi indispensables pour renforcer la gouvernance dans cette région fragile.
L'économie du Sahel, est chroniquement confrontée aux effets du changement climatique avec les sécheresses et inondations qui mettent à mal les moyens de subsistance des populations et accentuent davantage les conditions de vie déjà précaires. Cette situation alimente les conflits communautaires, les migrations, et fait le lit du terrorisme, de la piraterie maritime et de trafics de tous ordres. Les jeunes (65% de la population du Sahel), confrontés à l'inactivité, sont particulièrement exposés à ces fléaux. Pour aider les pays de la région à faire face à ces défis, le Groupe de la Banque africaine de développement a octroyé plus de 2,1 milliards de dollars ces dix dernières années pour soutenir les activités du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel, dont font partie les pays du G5 Sahel.
À travers la stratégie de lutte contre la fragilité et de renforcement de la résilience en Afrique et la Facilité d'appui à la transition comme instrument de financement, le Groupe de la Banque continuera à faire du Sahel une priorité, en augmentant son aide aux pays fragiles de la région. Il s'agit de renforcer leur résilience, de jeter les bases d'une paix durable, et d'atteindre le double objectif stratégique de croissance inclusive et verte et de réduction de l'extrême pauvreté. Le Groupe de la Banque africaine de développement œuvre pour un Sahel prospère, stable et résilient.
L'appui de la Banque permet aux femmes de mener des activités génératrices de revenu dans le cadre du Programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire au Sahel (P1-P2RS). Photo prise le 2 février 2021.