COP 15 - Quand la Grande muraille verte suscite l'espoir

Kevin Kanina Kariuki au poste de vice-président en charge de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte à droite.
17 Mai 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

La conférence COP15 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a accueilli deux sessions sur la Grande muraille verte, un projet ambitieux visant à transformer une vaste étendue de désert africain en une ceinture verte florissante en soutien aux communautés environnantes.

La première session, qui s'est tenue le vendredi 13 mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, portait sur les opportunités d'investissement autour de la Grande muraille verte. Elle a réuni des partenaires de développement qui collaborent à cette initiative phare, notamment la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, la Banque africaine de développement, le Fonds pour l'environnement mondial, le Programme des Nations unies pour l'environnement, l'Agence panafricaine de la grande muraille verte et des représentants des pays qui accueillent cette entreprise gigantesque : Burkina Faso, Tchad, Mali, Niger et Sénégal.

" L'importance de la coordination au sein des pays est une chose sur laquelle nous travaillons tous, en collaboration avec les ministres des différents secteurs, car la Grande muraille verte n'est pas qu'une initiative de plantation d'arbres, mais une mosaïque d'activités qui peut contribuer au développement, améliorer la vie des communautés, mais aussi changer vraiment la façon dont nous voyons le Sahel, comme une terre d'opportunités ", a déclaré Birguy Lamizana, au nom du secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

Kevin Kariuki, vice-président chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte à la Banque africaine de développement, a déclaré que son institution était en bonne voie pour atteindre son objectif de contribuer à hauteur de 6,5 milliards de dollars à ce projet. Il a déclaré que la Banque avait mobilisé plus d'un milliard de dollars - et environ deux milliards de dollars par le biais de programmes de transformation comme Desert to Power, un projet phare d'énergie solaire dans le Sahel.

Susan Gardner, directrice des Écosystèmes au Programme des Nations unies pour l'environnement, a déclaré que la Grande muraille verte avait attiré 14 milliards de dollars du gouvernement français, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement. " Nous comprenons que la Grande muraille verte va bien au-delà de planter des arbres et que, dans le Sahel, c'est une histoire qui suscite de l'espoir. Elle montre comment des écosystèmes intacts comme les forêts sont un bouclier naturel qui peut nous protéger contre les conséquences cumulées de la crise mondiale du changement climatique ", a-t-elle déclaré.

Les représentants des pays ont noté les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Grande muraille verte, mais ont déclaré que ce n'était qu'un début. " D'ici 2030, nous voulons restaurer neuf millions d'hectares de forêts, développer 5 000 hectares de cultures fourragères et renforcer l'utilisation de l'énergie solaire pour 45 000 ménages. Nous avons en main une quinzaine de projets qui n'ont pas encore eu de financement et comptons sur cette COP15 pour établir des partenariats forts ", a déclaré Diallo Toumany, directeur général de l'Agence de la grande muraille verte du Mali.

Une deuxième session a réuni des chercheurs, des experts, des ONG et d'autres acteurs du domaine, pour discuter des " Alliances stratégiques basées sur la connaissance pour des actions et innovations en vue du succès du projet de la Grande muraille verte à l'horizon 2030. " Les intervenants ont souligné la réorientation du projet, initialement basé sur l'afforestation et devant maintenant intégrer un large éventail de composantes, notamment la sécurité et la résilience des populations, l'énergie, l'eau, l'intégration dans les politiques locales, l'accaparement des terres par les cultures marchandes, etc.

Mais le principal défi est lié à la taille du projet : Comment connecter et engager les différentes parties prenantes, construire des alliances solides et assurer un suivi et une évaluation appropriés dans les délais requis.

Les intervenants ont proposé de faire tomber les barrières et de s'orienter vers des approches hybrides (managériales, participatives, systémiques, etc.) réunissant tous les acteurs (chercheurs, décideurs, fonctionnaires) et produisant ainsi de nouvelles connaissances dans une approche plus cohérente.

Les parties prenantes des ONG ont demandé que la recherche soit opportune, accessible et en phase avec les besoins des communautés. Des progrès ont été réalisés avec la création d'une task force pour le suivi et l'évaluation, l'harmonisation de 40 indicateurs et la mise en place des coalitions nationales de la Grande muraille verte.

Selon Tabi Joda, ambassadeur de la terre, " la Grande Muraille Verte est la solution basée sur la nature la plus audacieuse d'Afrique avec d'énormes potentiels de richesse et d'abondance qui peuvent améliorer les vies et les moyens de subsistance des communautés à l'échelle, inversant ainsi la convergence catastrophique du climat et de la dégradation des terres. Elle a besoin maintenant d'une véritable action de collaboration sur le front des acteurs à tous les niveaux.

La Grande muraille verte est une approche intégrée du paysage qui permet aux pays de restaurer les terres dégradées et de promouvoir le développement durable dans un corridor de 8 000 km et de 15 km de large à travers le Sahara et le Sahel. L'objectif global est de créer 10 millions d'emplois, de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et de restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées dans 11 pays.

La conférence COP 15 se tient du 9 au 20 mai à Abidjan.

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