Le président de la Banque africaine de développement déclare aux ministres du Développement des pays du G7 que l'Afrique a les moyens de se nourrir par elle-même

20 Mai 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'Éthiopie n'importe plus de blé, grâce à une technologie résiliente au climat fournie par le programme TAAT de la Banque africaine de développement.

La production de blé de l'Éthiopie est montée en flèche pour atteindre 2,6 millions de tonnes et le pays prévoit d'exporter vers le Kenya et Djibouti en 2023.

Dans un contexte de crise alimentaire imminente, l'Éthiopie est apparue comme l'un des pays africains ayant pris des mesures importantes pour atteindre l'autosuffisance en matière de production alimentaire.

Grâce au soutien du programme Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine de la Banque africaine de développement, l'Éthiopie n'a pas importé de céréales en 2022, a souligné le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, lors d'une réunion jeudi, avec les ministres du Développement des pays du G7.

Cette situation intervient alors que l'Afrique est confrontée à une grave pénurie d'au moins 30 millions de tonnes de denrées alimentaires résultant de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. La guerre a particulièrement affecté l'approvisionnement en blé, en maïs et en soja, importés des deux pays.

" Nous avons fourni plus de 61 000 tonnes de semences -- de variétés de blé résistantes à la chaleur -- à l'Éthiopie ", a déclaré Dr Adesina aux ministres du Développement du Canada, de la France, de l'Union européenne, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Ces semences ont permis à l'Éthiopie de faire passer sa surface de production de blé de 50 000 hectares en 2018 à 167 000 hectares en 2021 et à 400 000 hectares en 2022, a précisé Dr Adesina. Le président de la Banque a déclaré avoir appris lors d'une réunion avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed la semaine dernière que l'Éthiopie n'avait pas importé de blé cette année.

Dr Adesina a déclaré avoir également appris que l'Éthiopie produisait désormais du blé sur 650 000 hectares et qu'elle était en passe de cultiver 2 millions d'hectares l'année prochaine. Le pays a récolté 2,6 millions de tonnes et prévoit de commencer à exporter vers le Kenya et Djibouti l'année prochaine.

" Quelle incroyable réussite ! L'Afrique a les capacités nécessaires pour se nourrir par elle-même ", a déclaré le Dr Adesina.

Des ministres de plusieurs États africains, dont le Sénégal, l'Afrique du Sud, la Tunisie et la Zambie, ont assisté à cette réunion convoquée par l'Allemagne, qui assure actuellement la présidence du G7. Les ministres africains ont pris une part active aux discussions sur le thème central : " Réponse aux crises multiples sur le continent africain -- avec une attention particulière pour la sécurité alimentaire ". Des représentants de la Commission de l'Union africaine, du Fonds international de développement agricole, du Fonds monétaire international, du Programme des Nations unies pour le développement, du Groupe de la Banque mondiale et du Programme alimentaire mondial ont également participé à la réunion.

Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l'industrie de la Commission de l'Union africaine, a déclaré qu'en dépit des efforts déployés dans toute l'Afrique pour résoudre la question de la production alimentaire, l'Afrique reste un importateur net de denrées alimentaires, et a souligné que le moment était venu de mettre fin à cette situation.

D'autres intervenants ont abondé dans le sens de M. Muchanga, soulignant l'impact de la guerre en Ukraine, du changement climatique, ainsi que des mesures à moyen et long terme pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique.

Le ministre des Finances du Sénégal, Amadou Hott, a déclaré que son gouvernement avait réservé 11 % de son budget au secteur agricole pour aider à résoudre la crise. Il a ajouté que le gouvernement sénégalais avait augmenté son budget agricole global de 17 %.

Décrivant l'aide humanitaire comme une réponse " de fortune ", la directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial pour les partenariats et le plaidoyer, Ute Klamert, a déclaré que la guerre en Ukraine devait être considérée comme un tournant mondial.

Le directeur général de l'Organisation internationale du travail, Gilbert Houngbo, a déclaré que la solution réside dans la transformation du système alimentaire et l'importance primordiale que revêt la protection sociale pour les plus pauvres.

" Les pénuries alimentaires en Afrique ne sont ni naturelles ni inévitables ", a fait remarquer James Cleverly, ministre britannique du Développement. Il a également déclaré que supprimer les obstacles internes au commerce en Afrique afin de démontrer les avantages du libre-échange, était un autre point crucial.

Dr Adesina a déclaré qu'un plan africain de production alimentaire d'urgence de 1,5 milliard de dollars, conçu par la Banque africaine de développement, serait utilisé pour aider les pays africains à produire rapidement des denrées alimentaires. Il a expliqué que cela se ferait grâce à un soutien aux petits exploitants agricoles pour combler le déficit vivrier causé par la perturbation des approvisionnements alimentaires résultant de la guerre Russie-Ukraine. L'Afrique est désormais confrontée à une pénurie d'au moins 30 millions de tonnes de denrées alimentaires, en particulier de blé, de maïs et de soja importés de ces deux pays.

La Facilité africaine de production alimentaire d'urgence fournira des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants africains. La Banque africaine de développement prévoit d'investir 1,3 milliard de dollars dans la mise en œuvre du plan et Dr Adesina a déclaré qu'il solliciterait le soutien du G7 pour obtenir les 200 millions de dollars nécessaires pour combler le déficit de financement.

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