De jeunes Africains, entrepreneurs dans divers secteurs d'activité, ont exprimé, mercredi à Accra, aux dirigeants leurs doutes mais surtout leurs espoirs et leurs besoins pour le développement de notre continent.
Venus célébrer la Journée de l'Afrique, organisée en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (23-27 mai), les jeunes ont présenté aux dirigeants les activités dans divers secteurs (technologies de l'information, mode et textile, management du sport... ), et proposé leur vision du futur pour le développement du continent.
" Il nous faut des centres de formation sur l'intelligence artificielle, nous voulons produire des médicaments, nous voulons disposer des meilleurs centres de formation en ingénierie et dans les sciences. Nous importons des choses que les jeunes en Afrique peuvent produire. Nous devons investir dans les instituts de recherche, les centres de technologie pour produire ce que nous voulons ", a déclaré Ida Padikuor Na-Tei, spécialisée dans les technologies.
Pour Awuru Abena Agyemang, Co-fondatrice d'une société de mode et de design dénommée Wear Ghana, l'industrialisation de l'Afrique prônée par les dirigeants et les institutions panafricaines ne pourra se réaliser que si l'Afrique transforme sur place ses matières premières pour leur donner de la valeur ajoutée. " Les vêtements de deuxième main ne permettront pas à l'Afrique de s'industrialiser. Ils ne permettent pas de créer des emplois. L'Afrique doit travailler à ce que la production des biens sur place favorise l'intégration ", a souligné Abena Agyemang.
Pour le journaliste sportif Owuraku Ampofo, le sport est un facteur d'unité du continent. Les rassemblements sportifs mondiaux ont toujours montré l'élan de solidarité et d'unité des Africains. " De nombreux jeunes veulent quitter le continent, non pas qu'ils n'aiment l'Afrique, mais ils veulent travailler sur place à la fin de leurs études, et pensent de ce fait qu'ils trouveront mieux ailleurs. Il faut donc leur montrer que tout est possible ici et qu'ils peuvent gagner de l'argent en restant en Afrique ".
L'artiste Selorm, PDG de Selo-Group pense que l'histoire de l'Afrique ne peut être racontée que par des Africains et espère voir un haut dirigeant africain intervenir dans les plateformes internationales dans une langue africaine. " C'est à nous de promouvoir notre culture et de vendre nos richesses culturelles ".
Les jeunes se sont exprimés dans un panel devant plusieurs hauts responsables africains parmi lesquels le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, la vice-présidente de la Commission de l'Union africaine, Dr Monique Nsanzabaganwa, et le ministre des Finances du Ghana et président du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement, Kenneth Ofori-Atta.
Le président Adesina de la Banque africaine de développement a déclaré, à l'occasion, que la Banque travaillait sur la mise en place d'une banque d'investissement pour les jeunes, pour leur donner plus d'opportunités de se former, d'investir, de créer des emplois pour eux-mêmes afin de se réaliser sur notre beau continent. Ce projet vient renforcer, l'Initiative pour favoriser l'accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA) à travers laquelle la Banque a débloqué en 2021, 420 millions de dollars pour les entreprises des femmes. L'enveloppe va être portée à 500 millions de dollars en 2022, a affirmé Akinwumi Adesina.
Selon Kenneth Ofori-Atta, 950 millions de la population africaine à moins de 34 ans et " notre jeunesse est notre puissance et nous devons l'éduquer, la former pour rendre l'impossible possible ".