La Banque africaine de développement organise une table ronde sur la mobilisation des ressources pour l'intégration régionale et le développement en Afrique

27 Mai 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Les dirigeants des principales organisations régionales et continentales d'Afrique se sont réunis pour discuter des moyens d'accélérer le plan de développement du continent, connu sous le nom d'Agenda 2063. Le Covid-19 et l'augmentation des prix du carburant, des denrées alimentaires et des engrais consécutifs à la guerre entre la Russie et l'Ukraine, ont augmenté les enjeux et l'urgence d'accélérer la reprise.

La table ronde a été organisée jeudi par le Groupe de la Banque africaine de développement, en marge de ses Assemblées annuelles 2022, qui se déroulent actuellement à Accra, au Ghana (23-27 mai). Y ont participé des représentants de la Commission de l'Union africaine, de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), des communautés économiques régionales, d'Africa50 et d'autres banques régionales de développement.

Yacine Fal, vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement et modératrice de la réunion, a déclaré que celle-ci offrait aux participants l'occasion de renforcer des partenariats, de mobiliser davantage de ressources, ainsi que de faire le point sur l'état de l'intégration régionale en Afrique.

Dans son discours d'ouverture, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a indiqué que l'Afrique aurait besoin de 484 milliards de dollars pour soutenir les efforts de relance, et de 7 à 15 milliards de dollars supplémentaires par an pour faire face au changement climatique. Les infrastructures, qui sont le moteur de cette croissance, nécessitent 68 à 108 milliards de dollars supplémentaires, a ajouté M. Adesina.

" Où allons-nous trouver cet argent ? La réponse est très simple : par la collaboration et la détermination. Nous devons unir nos efforts et faire avancer les choses ", a-t-il déclaré.

M. Adesina a salué la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui est devenue opérationnelle en janvier 2021, marquant ainsi une étape importante dans le programme d'intégration régionale de l'Afrique. Il a déclaré que l'institution avait innové en établissant les dispositions juridiques, réglementaires et institutionnelles qui permettront à l'Afrique de devenir un marché unique de 3,4 billions de dollars. " Nous devons tirer le meilleur parti des forces de chaque institution présente autour de cette table pour atteindre nos objectifs ", a-t-il déclaré.

La ZLECAf, l'un des plus grands marchés du monde, a la capacité d'augmenter la production manufacturière et de sortir des millions de personnes de la pauvreté, ce qui fait d'elle une facette importante de l'avenir économique de l'Afrique.

La ratification de l'accord de la ZLECAf est désormais effective dans 43 pays, a déclaré Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf, à l'assemblée. L'organisation a progressé dans l'harmonisation des règles d'origine, avec une règle unique pour plus de 5 000 produits. " Une autre réussite est la réalisation d'un ensemble unique de règles pour le règlement des différends, ce qui constitue une première - nous nous sommes engagés à résoudre les différends à l'amiable. " Le défi, selon M. Mene, est maintenant d'utiliser des instruments commerciaux pour assurer la sécurité alimentaire et d'accélérer la levée des obstacles au commerce international. " Nous allons devoir traverser une phase très difficile ", a déclaré M. Mene.

S'exprimant par visioconférence, Elias M. Magosi, secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a déclaré que le continent avait désespérément besoin de se détacher de la production et de l'exportation de matières premières pour se tourner vers l'industrialisation. L'objectif principal de la SADC sera de développer des chaînes de valeur nationales et régionales dans des domaines tels que la transformation des produits agricoles et des minerais, a déclaré M. Magosi.

La secrétaire générale du Marché commun de l'Afrique orientale et australe, Chileshe Kapwepwe, a déclaré qu'il était essentiel de rendre la mobilisation des ressources fluide en renforçant les capacités et en harmonisant les exigences commerciales. Elle a également souligné l'importance du numérique dans le commerce électronique et la logistique électronique.

Alain Ebobissé, directeur général d'Africa50, a évoqué la nécessité d'augmenter le nombre de projets d'infrastructure bancables qui constitueraient les piliers de la croissance économique du continent. Il a déclaré que l'investissement dans des infrastructures régionales durables était indispensable. Il a salué la Banque africaine de développement pour son rôle de mobilisation et de coordination.

Avec un portefeuille actif de projets d'intégration régionale d'une valeur d'environ 13 milliards de dollars, et plus de 24 milliards de dollars d'investissements mobilisés pour les infrastructures régionales, la Banque africaine de développement continue de jouer un rôle central dans l'architecture du développement du continent.

M. Adesina a déclaré aux participants que leur rôle était essentiel. En raison de la pandémie de Covid-19, le produit intérieur brut de l'Afrique a chuté de 2,1 % en 2020, soit la plus forte baisse en deux décennies.

" Nous avons perdu 165 milliards de dollars et plus de 30 millions d'emplois, a déclaré M. Adesina. L'Afrique ne s'industrialisera pas sans une source d'énergie durable. Nous devons aller au-delà du commerce... C'est l'industrie manufacturière qui procure de la richesse. ".

Parmi les participants à cette réunion très suivie figuraient Elias Magosi, secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l'Afrique australe, Gilberto Piedade Veríssimo, secrétaire exécutif de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, Taïeb Baccouche, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, Dr Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement ; Admassu Tadesse, président émérite du Groupe TDB ; Serge Ékué, président de la Banque ouest-africaine de développement et président du Conseil d'administration de cette institution ; Mike Kuria, directeur adjoint du Conseil interuniversitaire d'Afrique de l'Est ; Mahamadou Gado, commissaire à l'Union économique et monétaire ouest-africaine ; Chileshe Kapwepwe, secrétaire générale du Marché commun de l'Afrique orientale et australe ; Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission économique des États de l'Afrique de l'Ouest ; Mohan Vivekanandan, directeur général de la Banque de développement de l'Afrique australe.

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