Algérie: La nouvelle loi sur l'investissement permettra d'attirer des investissements locaux et étrangers à dimension régionale

Alger — Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar a affirmé que le nouveau projet de loi sur l'investissement permettra, dès son entrée en vigueur, d'attirer des projets et des investissements locaux et étrangers à dimension nationale, voire régionale lors des "prochaines années".

Dans un entretien accordé au site d'information "Aldjazair Al-An" (Algérie maintenant), le ministre a précisé que le projet de loi prévoit essentiellement de définir les missions et prérogatives du Conseil national de l'investissement dans la proposition de la politique nationale d'investissement et la réorganisation de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) en changeant son appellation pour lui conférer un caractère algérien au plan international pour devenir l'Agence algérienne pour la promotion de l'investissement et en la plaçant sous l'autorité du Premier Ministre.

Au niveau de l'agence, un guichet unique sera créé pour les grands projets et les investissements étrangers et les guichets décentralisés seront renforcés pour devenir l'interlocuteur unique des investisseurs au niveau local et auront pour mission d'aider et d'accompagner les investisseurs dans la réalisation de leurs projets.

Le nouveau texte prévoit la numérisation des procédures relatives au processus d'investissement, à travers la création d'une "plateforme numérique pour l'investisseur" qui sera gérée par l'Agence algérienne pour la promotion de l'investissement et qui permettra de fournir toutes les informations nécessaires aux investisseurs, à savoir les opportunités d'investissement, les dispositifs chargés de l'investissement, les avantages liés à l'investissement, ainsi que l'offre immobilière disponible.

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Il vise, entre autres, à restructurer les systèmes d'incitation à l'investissement et à les orienter vers les secteurs prioritaires et vers les régions auxquelles l'Etat accorde un intérêt particulier ou ceux qui revêtent une importance particulière pour l'économie nationale, tout en élargissant le champ de garantie de transfert des montants investis et de leurs revenus aux investisseurs non résidents.

Les textes réglementaires de la loi seront publiés "dès son entrée en vigueur", selon le ministre.

Récupération de plus de 2.300 hectares de foncier industriel non exploité 

S'agissant du foncier industriel non exploité, le ministre a précisé que sa superficie est estimée à 5.433 hectares sur un total de 38.503 hectares de foncier industriel destiné à l'investissement (14%).

Pour ce qui est du foncier industriel inexploité, le ministre a fait état de 2.321 hectares dont 642 récupérés après des poursuites judiciaires et 1.679 après annulation des actes de concession octroyés par des walis.

Répondant à une question sur la réalisation d'une laiterie à Alger d'une capacité de production de 1.000.000 litres/jour conformément aux instructions du Président de la République, le ministre de l'Industrie a souligné "l'attachement de son département et du ministère de l'Agriculture à la réalisation de cette usine dans les plus brefs délais".

Au sujet de l'industrie automobile, le ministre a fait savoir que le Gouvernement exige "l'établissement d'un véritable investissement" dans cette filière et l'intégration des usines installées en Algérie dans le réseau des usines montées par les industriels.

Quant au bilan détaillé concernant la levée des restrictions sur les projets d'investissement, M. Zeghdar a fait état de 198 projets relevant du secteur de l'agroalimentaire soit 22% de la totalité des projets, outre 149 projets dans le secteur de la pétrochimie, du caoutchouc et du plastique (16%). Aux secteurs de métallurgie, mécanique et électronique, 141 projets sont concernés par la levée des restrictions, les services (122), matériaux de construction, céramique et verre (108), tourisme (75), bois, liège, papiers (48), industries pharmaceutiques (38), textile (14), agriculture,pêche et forêts (11), la santé (9) et l'énergie (02 projets, a-t-il précisé.

Les restrictions ont été levées sur 866 projets sur un total de 915 projets d'investissement finalisés et pas entrés en service en raisons d'obstacles administratifs, soit 94% des projets en suspens, d'après M. Zeghdar, qui a affirmé l'entrée en service de 602 projets soit 70% du total des projets dégelés.

Répondant à une question relative au sort des groupes industriels dont la propriété revenait précédemment à des hommes d'affaires qui se trouvent désormais en prison pour des affaires de corruption, le ministre a rappelé que plusieurs sessions du Conseil des participations de l'Etat (CPE) ont été tenues, en vue d'examiner les dossiers de certaines sociétés saisies et prendre des décisions à leur sujet, dans l'attente de la finalisation des décisions de justice concernant les sociétés restantes et l'amorce de l'opération de leur transfert.

Concernant le relance d'usines publiques qui étaient à l'arrêt, le ministre a révélé que l'audit a fait ressortir l'existence de 51 entreprises publiques à l'arrêt et 40 autres entreprises qui pâtissent de grandes difficultés.

"Nous avons initié en coordination avec les groupes industriels et les holdings publics sous tutelle, la mise en place d'un groupe de travail chargé d'une étude précise de la situation et du cas de chaque entreprise ou unité industrielle économique à part, et partant, suggérer des solutions en vue les relancer de nouveau, à travers la formulation d'une feuille de route pour chaque entreprise ou unité, en vue de relancer de nouveau son activité, avec détermination des délais de toutes les dispositions et mesures prises", a fait savoir M. Zeghdar.

Rappelant que 15 entreprises industrielles publiques "verront leur activité reprendre avant la fin de l'année en cours," après l'adoption de plans nationaux de relance entérinés par le CPE, le ministre a affirmé que cette "opération est en cours, en vue d'accompagner les groupes industriels publics, à l'effet de relancer toutes les unités à l'arrêt".

Hausse du chiffre d'affaires des groupes industriels publics de 18% au cours du 1e trimestre

Abordant les 10 groupes industriels publics sous tutelle du ministère, en sus de deux entreprises publiques économiques (EPE) et qui activent dans plusieurs branches industrielles et assurent 97.327 poste d'emploi, le ministre a indiqué que ces groupes ont enregistré " une reprise" dans leurs activités après le recul de la crise sanitaire.

Durant le 1e trimestre de l'année 2022, ces groupes ont réalisé un chiffre d'affaire s'élevant à 88.241 millions de DA, avec une augmentation estimée à 18,3%, par rapport à la même période de 2021, tandis qu'une valeur ajoutée d'un montant de 31.497 millions de DA a été enregistrée, avec une augmentation estimée à 7,8% par rapport au 1e trimestre de 2021.

Concernant l'usine El Hadjar, le ministre a affirmé que "toutes les dispositions indispensables à sa relance", seront prises.

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