Areva a été mis en examen lundi 30 mai 2022 pour " blessures involontaires " dans l'affaire des otages d'Arlit. Une information révélée ce jeudi par l'AFP et Le Parisien-Aujourd'hui en France. Cinq Français, un Malgache et un Togolais avaient été enlevés au Niger, en 2010, par al-Qaïda au Maghreb islamique, avant d'être relâchés 5 mois plus tard pour trois d'entre eux, en 2013 pour les 4 autres. Le géant français du nucléaire, qui s'appelle désormais Orano, a commis plusieurs fautes, selon le juge d'instruction antiterroriste, et il est en partie responsable de cet enlèvement.
Depuis 2009, les enlèvements d'occidentaux au Niger et les menaces d'Aqmi contre les intérêts français s'étaient multipliés, mais Areva a sous-estimé le risque terroriste, estime le juge d'instruction en charge du dossier depuis 2013.
Le géant français du nucléaire n'a pas protégé correctement ses employés qui vivaient sur place. Et ce, malgré les multiples avertissements concernant la menace d'attentats, souligne encore le magistrat.
Les services de renseignement français avaient tiré la sonnette d'alarme. Et dès 2008, l'attaché de défense de l'ambassade de France avait pointé du doigt la sécurité défaillante du site d'Arlit. Les logements, notamment, étaient surveillés par des Touaregs, employés de sociétés privées, non armés. Aucun système d'alerte, ni base de repli n'était prévu en cas de problème.
Areva, de son côté, affirme que son dispositif de sécurité était solide. C'est sa mise en œuvre qui a été défaillante. Voilà ce qu'a expliqué sa directrice juridique lors de son interrogatoire. Elle a également confirmé qu'Areva et Vinci, l'un de ses sous-traitants, ont versé plus de 42 millions d'euros pour faire libérer les otages. Le groupe n'a pas souhaité faire de commentaire sur sa mise en examen.