La Banque africaine de développement s'est engagée à soutenir les pays africains dans l'exploitation de leurs ressources minérales lors de la récente conférence Mining Indaba tenue au Cap, en Afrique du Sud, du 9 au 12 mai.
La Banque africaine de développement et la Facilité africaine de soutien juridique ont échangé à cette occasion avec des gouvernements, des investisseurs, des partenaires et d'autres entités impliquées dans l'industrie minière africaine. La délégation de la Banque a organisé un événement en marge de la conférence pour discuter des moyens de financer le développement des minéraux verts d'Afrique et de la participation effective des Africains à la chaîne de valeur mondiale des batteries et des véhicules électriques.
" L'Afrique doit promouvoir des politiques qui permettent de créer davantage de valeur sur le continent grâce à une industrialisation fondée sur les ressources, de renforcer les capacités productives et de développer les exportations et le commerce intra-africains en s'appuyant sur la Zone de libre-échange continentale africaine ", a déclaré Dr Vanessa Ushie, directrice par intérim du Centre africain des ressources naturelles de la Banque africaine de développement.
Les discussions ont porté sur les importantes ressources minérales vertes de l'Afrique, qui offrent au continent une occasion unique de contribuer à la transition énergétique. Un large public issu de divers pays africains, de l'industrie, d'institutions de financement du développement, de banques commerciales et de professionnels de l'exploitation minière y a participé.
Dr Ushie a appelé à l'élaboration d'une stratégie des minéraux verts qui soit ancrée dans la Vision minière de l'Afrique afin de guider les pays africains dans l'optimisation des avantages de la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques. Elle a indiqué que la Banque africaine de développement travaillait déjà sur cette stratégie en collaboration avec divers partenaires clés : la Facilité africaine de soutien juridique, l'Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, le Programme des Nations unies pour le développement, la Société financière africaine et la Banque africaine d'import-export (Afreximbank). Ces institutions sont connues sous le nom de " Green Minerals Partners " (partenaires pour les minéraux verts).
Plusieurs ministres ont participé à l'événement organisé par la Banque africaine de développement en marge de la conférence. Tous ont en substance délivré le même message. Paul Chanda Kabuswe, ministre zambien des Mines et du Développement des minéraux, a souligné la nécessité de passer de la rhétorique habituelle qui proclame l'important potentiel minéral de l'Afrique à la mise en œuvre d'actions stratégiques visant à exploiter ces ressources pour promouvoir le développement du continent. Son point de vue a été soutenu par Julien Paluku, ministre de l'Industrie de la République démocratique du Congo. Il a cité le récent accord de coopération signé entre les gouvernements de la Zambie et de la RD Congo afin de développer leurs ressources minérales vertes combinées pour le secteur des batteries et des véhicules électriques comme un exemple unique d'action stratégique menée par des pays africains.
L'accord de coopération entre la Zambie et la RD Congo est l'un des résultats importants du Business Forum RD Congo-Afrique, organisé par la Banque et ses " Green Minerals Partners " en collaboration avec le gouvernement de la RD Congo en novembre 2021.
Dr Kwasi Ampofo, responsable des métaux chez Bloomberg News Energie Finance, a souligné la valeur potentielle du marché dans la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques. " Les véhicules électriques représenteront un marché de 46 000 milliards de dollars entre aujourd'hui et 2050 ", a-t-il soutenu. Les pays africains pourraient donc jouer un rôle majeur dans la chaîne d'approvisionnement des batteries lithium-ion en tirant parti de leurs abondantes ressources minérales et en localisant davantage la chaîne de valeur.
La délégation de la Banque comprenait notamment Leila Mokaddem, directrice générale de la région Afrique australe de la Banque africaine de développement et Olivier Pognon, directeur général de la Facilité africaine de soutien juridique, qui ont animé plusieurs sessions du sommet intergouvernemental auquel ont participé les ministres chargés des mines du Botswana, du Ghana, de l'Angola, du Kenya, du Mali, de la Sierra Leone et de la Tanzanie. Les ministres ont souligné les avancées réalisées dans leurs pays respectifs et les discussions ont porté sur la coopération régionale entre les pays afin d'accroître les bénéfices de l'exploitation minière, notamment dans le cadre de la transition énergétique.
Cette année, le Mining Indaba a vu revenir plus de 6 000 participants pour assister à l'événement annuel au Cap. Le thème pour l'édition 2022, était " Évolution de l'exploitation minière africaine : Investir dans la transition énergétique, l'ESG et les économies ".
Le Mining Indaba est le plus grand événement minier d'Afrique exclusivement dédié au succès de la capitalisation et du développement des intérêts miniers en Afrique. Cet événement réunit des investisseurs, des sociétés minières, des gouvernements, des partenaires au développement, des organisations de la société civile, des universitaires et d'autres parties prenantes du monde entier.