Afrique du Nord: Le Maroc visé par une nouvelle série de plaintes de prisonniers sahraouis

Quatre personnes, dont certaines détenues depuis 2010, ont saisi jeudi 9 juin le comité des Nations unies contre la torture, à Genève. Parmi eux, un des condamnés du camp de Gdeim Izik.

Le comité des Nations unies contre la torture a déjà condamné deux fois le royaume marocain, en 2016 et 2021, pour le traitement infligé à quatre autres militants indépendantistes emprisonnés. Même si ces condamnations n'ont pas été suivies d'effet, leurs défenseurs estiment qu'il est nécessaire de continuer à poursuivre le Maroc.

Zoé Paris est assistante de plaidoyer à l'ACAT, l'Association des chrétiens contre la torture, organisation qui accompagne les plaignants et représente directement l'un d'entre eux. " L'ACAT représente Mohamed Lamine Haddi, emprisonné depuis plus de 11 ans, explique t-elle au micro de François Mazet, de la rédaction Afrique de RFI.

Et depuis près de cinq ans, Mohamed Lamine Haddi est détenu en isolement cellulaire à peu près 23 heures par jour. La dernière visite de sa mère remonte à 2018, et la dernière visite qu'il a reçue de sa sœur, dernière personne à lui avoir rendu visite, c'était en 2019, donc il y a trois ans. La seule chose à laquelle il a droit, c'est à un appel de 4 minutes toutes les semaines, voire toutes les deux semaines. "

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Mohamed Lamine Haddi a été condamné à 25 ans d'emprisonnement en 2013 dans le cadre du procès collectif de " Gdeim Izik ", du nom d'un camp aux abords de la ville de Laâyoune au Sahara occidental où des affrontements sanglants avaient éclaté en 2010 à l'issue de son démantèlement par l'armée marocaine. L'armée affirme avoir été attaquée par des éléments armés alors qu'ils menaient une opération d'évacuation pacifique. Plus de 20 personnes avaient été jugées coupables de meurtre avec préméditation en première instance par un tribunal militaire puis rejugées au civil après la suppression des tribunaux d'exception au Maroc.

" Peu importe ce que le Maroc fait, s'il applique ou non les décisions, on va continuer à aller devant le Comité contre la torture. Ce qui est important, c'est de continuer à mettre en lumière ces cas, à en faire parler et à mettre la pression sur le Maroc, reprend Zoé Paris. C'est un espoir pour les familles et ça leur donne du courage. Ca avait une grande valeur pour eux que l'on reconnaisse que leurs enfants, leurs frères, ont été victimes de torture et condamnés sur la base d'aveux obtenus sur la torture ".

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