Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, a rencontré ce week-end le président djiboutien Ismail Omar Guelleh et de hauts responsables gouvernementaux pour discuter des progrès et des opportunités économiques du pays.
Adesina était en visite officielle de deux jours dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Pendant plus de deux heures, lui et le président Guelleh ont discuté des moyens de transformer l'économie de Djibouti, qui s'efforce de réaliser sa vision de devenir un centre régional spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication.
Le chef du Groupe de la Banque africaine de développement (à gauche) et le président Guelleh ont discuté des moyens de transformer l'économie de Djibouti en centre régional en Afrique de l'Est spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication.
Le président du Groupe de la Banque a reçu la plus haute distinction djiboutienne de Commandeur dans l'ordre national, qui lui a été remise par le Premier Ministre Abdoulkader Kamil Mohamed.
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement a reçu la plus haute distinction djiboutienne de Commandeur dans l'ordre national, qui lui a été remise par le Premier Ministre Abdoulkader Kamil Mohamed.
Djibouti est en grande partie sec et stérile. Sa population de près d'un million d'habitants dépend des aliments importés. Son port sur la mer Rouge reste la principale source de revenus et d'emplois. C'est aussi une porte d'entrée pour l'Ethiopie voisine, enclavée.
Adesina a estimé que " Djibouti doit regarder au-delà du port, diversifier son économie et intensifier son développement. En survolant le pays, on aperçoit d'immenses étendues de terres arides. Mais ce n'est que lorsque l'on rencontre les gens de ce pays et qu'on leur parle, que l'on se rend compte qu'il n'y a pas de sécheresse en termes d'idées, de créativité, de passion et de détermination. "
Le président Guelleh a remercié Adesina de sa première visite à Djibouti et a félicité la Banque africaine de développement pour son assistance multiforme au pays.
" Vous nous soutenez dans divers domaines, notamment l'appui budgétaire que la Banque apporte pour aider notre pays à faire face aux effets inattendus de la crise du Covid-19. Nous nous félicitons de votre soutien à Djibouti, concentré sur l'énergie, le changement climatique, l'agriculture et la résilience des infrastructures de transport. "
Djibouti a été invité à envisager de rejoindre la Facilité de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi, de son acronyme anglais) du Groupe de la Banque, grâce à laquelle les pays reçoivent un soutien pour s'assurer contre les phénomènes météorologiques extrêmes. La facilité aide déjà neuf pays à payer les primes d'assurance pour se protéger des effets du changement climatique.
Le pays de la Corne de l'Afrique pourrait bénéficier de l'introduction du programme de la Banque Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine, qui utilise des variétés de blé résistant à la chaleur et de maïs économes en eau pour augmenter la productivité agricole.
Djibouti pourrait également envisager une méthode hydroponique qui utilise une solution à base d'eau au lieu du sol pour faire pousser des cultures. Adesina a déclaré que cela pourrait éviter à Djibouti de dépendre des importations alimentaires.
Le chef de la Banque, qui a visité samedi une station d'arrivée de câbles sous-marins, a déclaré que Djibouti avait le potentiel pour devenir un centre régional d'excellence dans les télécommunications. Djibouti Telecom dispose de deux stations d'arrivée de câbles sous-marins desservant plus de 50 opérateurs de télécommunications avec des connexions vers plus de 90 pays dans le monde.
La Banque africaine de développement a investi 60 millions de dollars dans la première interconnexion électrique avec l'Éthiopie, pour transmettre un total de 320 mégawatts. Photo: Le président du Groupe de la Banque africaine de développement visitant l'une des sous-stations d'interconnexion de Djibouti, distribuant l'électricité importée de l'Éthiopie voisine.
" Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Djibouti contribuera davantage à connecter l'Afrique au reste du monde et à devenir également un centre mondial du traitement de données, s'est enthousiasmé Adesina. Je vois réellement un " Djibouti au-delà des ports ", une nation en marche pour devenir une plaque tournante des TIC à l'échelle mondiale. "
De belles perspectives pour les énergies renouvelables
Le chef du Groupe de la Banque a également visité l'une des sous-stations d'interconnexion de Djibouti, distribuant l'électricité importée de l'Éthiopie voisine. La Banque africaine de développement a investi 60 millions de dollars dans la première interconnexion électrique avec l'Éthiopie, pour transmettre un total de 320 mégawatts. Djibouti a approché la Banque pour un investissement similaire afin de distribuer une ligne supplémentaire de 320 mégawatts de Semera en Éthiopie à Nagad à Djibouti, sur une distance de 192 kilomètres.
Adesina a déclaré que Djibouti avait besoin d'un système de production d'électricité diversifié et a encouragé le gouvernement à investir dans l'énergie éolienne et solaire.
La Banque africaine de développement a fourni 20 millions de dollars pour l'exploration géothermique autour de la région du lac Assal. Le forage et les essais du projet sont terminés.
La Banque discute avec Djibouti de la construction de la première centrale solaire qui produira 15 mégawatts d'électricité. Cette centrale fera partie de l'initiative Desert-to-Power de 20 milliards de dollars financée par la Banque, qui fournira de l'électricité à 250 millions de personnes dans 11 pays.
Adesina a déclaré qu'avec davantage de pays africains explorant les énergies propres et renouvelables, il est temps de créer un centre régional de formation pour le renforcement des capacités au service du continent.
Le chef de la Banque a rencontré sept ministres et d'autres responsables, dont le ministre de l'Économie et des Finances Ilyas Moussa Dawaleh, qui est également gouverneur de Djibouti pour le Groupe de la Banque africaine de développement.
Dimanche, Adesina a interagi avec de jeunes entrepreneurs. Fahima Mohamed Ismail a parlé fièrement de sa passion pour l'agriculture : " Nous sommes très bien éduquées, nous avons des doctorats, nous nous maquillons et nous aimons l'agriculture ! "