Promotion de la résilience en Afrique - Les enseignements tirés de la situation au Libéria, en RD Congo, au Soudan du Sud et au Tchad

2 Juillet 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement a publié en 2020 et 2022 deux rapports d'évaluation qui examinent la pertinence, l'efficacité, l'efficience et la durabilité des travaux de la Banque dans les États en transition, des pays où le principal défi de développement est la fragilité.

Le premier rapport a analysé la mise en œuvre de la stratégie 2014-2019 de la Banque pour lutter contre la fragilité et renforcer la résilience en Afrique. Au cours de la période d'évaluation, la Banque a approuvé 354 opérations pour 22 États en transition, ce qui représente un investissement global de 6,48 milliards de dollars. Quatre pays, le Libéria, la République démocratique du Congo (RD Congo), le Soudan du Sud le Tchad, ont servi d'études de cas dans le cadre de cette évaluation. Le rapport tire des enseignements des expériences vécues par la Banque et formule des recommandations qui ont guidé sa nouvelle stratégie de lutte contre la fragilité pour la période 2022-2026, récemment approuvée.

Une deuxième évaluation a examiné la capacité à réduire la fragilité et à renforcer la résilience dans les pays éligibles de la Facilité d'appui à la transition de la Banque.

Au cœur des enseignements tirés par IDEV se trouvent les quatre grands principes qui forment le prisme de fragilité adopté par la Banque : la souplesse nécessaire pour adapter les opérations et les objectifs aux différents contextes, la réactivité aux besoins urgents imprévus, la sélectivité pour obtenir le plus grand impact, et rester engagé sur l'ensemble du spectre de la fragilité.

L'équilibre de ces éléments exige un engagement et une appropriation de la part de tous les départements de la Banque pour renforcer à la fois la conception et la mise en œuvre de la stratégie. L'évaluation a révélé que la Banque a fait preuve de souplesse et de réactivité dans son approche des États en transition, mais pas de sélectivité. Elle s'est également concentrée davantage sur la réponse à la fragilité que sur sa prévention.

Les deux rapports mettent l'accent sur la coopération avec d'autres partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile ou des acteurs du secteur privé disposant d'un avantage comparatif dans certaines activités par rapport à la Banque, notamment dans le contexte d'une crise politique ou sécuritaire ou d'urgences humanitaires. Un exemple de partenariat réussi est celui de Tshikapa, en RD Congo, où la Banque construit et équipe des centres de formation professionnelle pour les femmes et les jeunes, ainsi que des centres de réinsertion polyvalents, qui seront gérés par des organisations locales de la société civile.

La Banque a pris plusieurs initiatives pour aider les États en transition à améliorer leur gouvernance économique et financière, ainsi que leur climat des affaires. Grâce à cela, le secteur privé a augmenté sa part dans les investissements réalisés par la Banque dans les États en transition, passant de 8 % en 2016 à 12 % en 2018. L'un des principaux enseignements tirés de l'évaluation de la Facilité d'appui à la transition est la nécessité de créer une synergie entre les opérations du secteur privé et du secteur public par le biais de partenariats, de cofinancements et de l'engagement du secteur privé dans la conception et la mise en œuvre des projets. Cette approche intégrée nécessite d'adapter le modèle économique du guichet du secteur privé de la Banque pour y inclure des instruments et des modalités de financement adaptés aux réalités des petites et moyennes entreprises dans les États en transition.

Dans l'ensemble, les rapports concluent que le soutien de la Banque a produit des résultats rapides et concrets en matière de renforcement de l'État, de stabilité institutionnelle et d'accès aux services de base, mais pas suffisamment pour changer de manière significative la situation des États en transition. Les recommandations d'IDEV ont servi de base à la nouvelle stratégie qui continuera à placer la Banque au centre des efforts de l'Afrique pour lutter contre la fragilité et ouvrir la voie à une trajectoire de croissance plus résiliente et plus inclusive.

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