À Tamale, capitale du nord Ghana, les matins commencent tôt pour Clara Saibu. Ce n'est pas l'alarme d'un réveil qui la réveille à l'aube, mais le caquètement des poules de sa petite ferme avicole voisine, qui attendent leur pitance.
A 23 ans, Clara est étudiante en dernière année à l'université de Cape Coast. Mais elle est aussi avicultrice et l'une des bénéficiaires du " Savannah Investment Program ". C'est un programme agricole national que finance le Fonds africain de développement, dans le cadre de l'initiative Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine du Groupe de la Banque africaine de développement.
Objectifs : réduire les importations de protéines animales, améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et développer l'industrie avicole au Ghana. Démarré en février 2020 grâce aux quelque 28 millions de dollars de prêt du Fonds africain de développement, le programme va se poursuivre jusqu'en 2025. Il cible les producteurs de maïs et de soja, les aviculteurs, les éleveurs de bétail, mais aussi les jeunes et les femmes engagés dans l'entrepreneuriat.
" Le programme m'a aidée [en me donnant] des cages, des volailles, des médicaments, des aliments pour animaux et des vaccins ", confie Clara. Elle explique : " Je toujours voulu avoir ma propre ferme avicole, alors j'ai appris tout ce qu'il faut pour en gérer une auprès d'un aviculteur. "
Tous les matins, Clara suit la même routine : nourrir les poules, leur donner de l'eau propre et veiller à ce que les réservoirs soient nettoyés régulièrement, car une eau sale peut affecter la production d'œufs. Clara veille à ce que ses poules soient en aussi bonne santé que possible
Depuis qu'elle a démarré son élevage de poules pondeuses, la jeune femme peut jouir du produit de la vente d'œufs. " Je peux aider à la maison ", dit-elle. Elle a aussi pu s'offrir une moto qui lui est bien utile pour livrer ses clients qui vivent loin et aller faire ses achats, entre la nourriture de ses poules et le nécessaire pour sa petite exploitation avicole.
Aujourd'hui, Clara peut se targuer d'une clientèle nombreuse : des particuliers, mais aussi des grossistes, des supermarchés, des bars à côtelettes et même des hôtels, qui lui achètent cinq cagettes d'œufs environ toutes les semaines.
Le " Savannah Investment Program " du Fonds africain de développement a ainsi permis à une jeune femme d'assurer sa propre subsistance, tout en proposant à sa communauté les œufs de sa ferme avicole.