Au Soudan, un programme financé par la Banque africaine de développement produit le premier lot de diplômés du secteur de l'éducation

21 Juillet 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Lorsque la Banque africaine de développement a lancé le projet de renforcement des capacités institutionnelles et humaines dans le secteur de l'éducation au Soudan, Ahmed Mutiagin était étudiant et souhaitait faire carrière dans le milieu universitaire.

Cet objectif a été atteint. Aujourd'hui, M. Mutiagin, 38 ans, est un heureux titulaire d'un doctorat en leadership et politique de l'éducation, obtenu à l'université de Bahir Dar en Éthiopie. Il enseigne à la faculté d'éducation de l'université de Sennar au Soudan où il est le vice-doyen chargé des affaires estudiantines.

" Ma vie s'est améliorée depuis que j'ai obtenu mon diplôme à la suite de la rédaction de rapports de recherche et du développement du système éducatif, affirme-t-il. J'ai largement profité de mon doctorat. Il m'a offert de nombreuses opportunités, et j'écris désormais des livres. "

Dans le cadre d'un programme de la Banque africaine de développement intitulé, " Renforcement des capacités pour l'amélioration de la qualité du système éducatif et le développement des compétences ", M. Mutiagin a bénéficié d'une bourse de la Banque pour financer ses études doctorales.

Lancé en 2015, ce programme a permis à huit jeunes soudanais, dont M. Mutiagin, d'obtenir un doctorat. Vingt-et-un autres étudiants ont obtenu un master et se sont orientés vers des carrières dans l'éducation. Plus de 80 autres poursuivent des études de master mixte en planification de l'éducation.

Haliema Ahmed, 28 ans, a obtenu sa maîtrise en gestion de l'éducation et de la planification dans la même université que M. Mutiagin. Elle affirme cependant que, bien qu'avoir mené à bien son cursus, elle a rencontré, à l'instar d'autres étudiantes, des difficultés de logement.

Le projet de la Banque vise, entre autres, à renforcer les capacités des chargés de cours, des enseignants et de leurs formateurs. Il vise également à moderniser la formation des enseignants techniques et à accroître l'accès à la formation technique, professionnelle et académique pour les jeunes soudanais dont les possibilités d'accès à l'enseignement universitaire sont limitées.

Comme M. Mutiagin, Ahmed Mansour Mohammad Gasmelseed a obtenu un doctorat en leadership et politique de l'éducation et travaille actuellement comme professeur assistant à la faculté d'éducation de l'université de Gezira. " J'ai tiré de nombreux bénéfices de mon [programme] d'études, affirme cet homme de 42 ans. Nous sommes la première promotion du pays à détenir un diplôme dans cette discipline, et nous sommes revenus très enthousiastes [et prêts] à enseigner aux autres. "

La Banque a investi 21 millions de dollars dans ce projet, qui a été mis en œuvre en partenariat avec le ministère fédéral de l'Éducation générale du Soudan. Les bénéficiaires viennent de différentes régions du pays.

Une évaluation à mi-parcours effectuée par la Banque montre que le projet a financé la formation continue de plus de 5000 enseignants, et que 300 autres fonctionnaires ont suivi des formations courtes sur la planification et la gestion de l'éducation. Plus de sept établissements de formation technique, professionnelle et académique ont été construits et remis au gouvernement. Parmi ces infrastructures, quatre sont des écoles pour filles. Mais la hausse des coûts, ainsi que la pandémie de Covid-19, ont posé quelques problèmes de mise en œuvre.

" Investir dans le développement des compétences, en particulier chez les jeunes, est une stratégie efficace pour lutter contre la fragilité croissante du Soudan ", affirme Hendrina Doroba, responsable de l'Éducation et du Développement des compétences à la Banque.

L'enseignement et la formation techniques en ont largement bénéficié, et les possibilités d'emploi pour les diplômés sont " massives ", selon Hassan Suleiman, directeur de la formation technique, professionnelle et académique au Soudan.

Les étudiantes se sont elles aussi intéressées à la formation technique, professionnelle et académique. L'école professionnelle pour filles d'Omdurman, par exemple, compte 400 étudiantes. La directrice de l'école, Wahiba Hussein A. Alraheim, explique que les étudiantes reçoivent une formation pratique dans diverses disciplines, qui vont du commerce (comptabilité, établissement des coûts et assurance) à l'industrie (installation électrique, dessin technique et ateliers).

Selon Mme Wahiba, l'amélioration des programmes d'études et la formation des enseignants comptent parmi les principaux défis à relever dans les établissements d'enseignement professionnel, un avis partagé par le directeur Suleiman. " Des ateliers bien équipés et une formation intensive des enseignants sont particulièrement recommandés pour attirer davantage d'étudiants ", estime-t-il.

Selon la revue à mi-parcours de la Banque, la rénovation et l'expansion des institutions ainsi que l'amélioration des connaissances en matière de TIC (technologies de l'information et de la communication) sont essentielles pour soutenir la formation technique. Ces éléments sont également essentiels pour la mise en place du Centre national de formation continue des enseignants au Soudan.

Pour ce qui concerne l'école technique pour garçons de Kosti, dans l'État du Nil blanc, les travaux de rénovation financés par la Banque permettront d'élargir l'admission aux femmes, en particulier celles qui souhaitent acquérir des compétences agricoles. " L'école a désormais la capacité d'accepter les filles dans certaines disciplines telles que l'agriculture ", explique le directeur Alkhir Yousif.

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