Des journalistes et professionnels de médias ouest-africains ont décidés de jouer pleinement leur partition dans la lutte contre les Flux financiers illicites (Ffi) qui impactent négativement les économies africaines dans ce contexte de relance post Covid-19.
Ils l’ont exprimé dans un document intitulé « Déclaration du Sénégal » qui a sanctionné une session de renforcement de capacité de deux jours que TrustAfrica a organisé les 23 et 24 juin 2022 à Dakar pour des journalistes et professionnels des médias africains sur les Flux financiers illicites en provenance d'Afrique.
Cette déclaration du Sénégal acte ainsi la mise en place d'un Réseau des journalistes africains contre les Flux financiers illicites (Ajaiff).
Alors que les flux financiers illicites constituent un grave danger pour le développement de l'Afrique, les hommes de presse pensent qu’il est devenu urgent et impératif d'agir de manière concertée dans les médias.
À travers cet instrument, ils comptent œuvrer à ce que l'AJAIFF renforcera la capacité de ses membres et d'autres journalistes et professionnels des médias non seulement dans la sous-région mais aussi à travers le continent à mettre en lumière les problèmes des FFI.
Selon ces initiateurs, l'AJAIFF travaillera en équipe, enquêtera, partagera des informations et des expériences sur les problèmes des FFI et travaillera à les éradiquer/arrêter.
Ils assurent que l'AJAIFF collaborera avec les organismes et institutions régionaux et continentaux pertinents tels que l'Union Africaine, la CEDEAO, TRUSTAFRICA sur les questions liées aux FFI.
Cette partie de la presse ouest-africaine fera de tel sorte que l'AJAIFF aide à constituer un vivier de journalistes d'établissements d'enseignement supérieur en formation pour devenir les futurs champions de la lutte/guerre contre les FFI en influençant les programmes d'études.
Le rapatriement des fonds réclamé
Le directeur exécutif de TrustAfrica, Dr Ebrima Sall estime que cette dynamique des journalistes répond à un besoin de changement systémique et de transformation dont l’Afrique a besoin.
Selon lui, les crises récentes ont montré combien est critique la question de la mobilisation des ressources internes pour faire face aux pandémies et autres grands défis du moment, et pour le développement de l'Afrique.
Avant d’ajouter que la lutte contre les Flux financiers illicites (Ffi) est donc devenue, plus que jamais, une question d'une urgence absolue. La perte que subit notre continent du fait de ces FFI qui s'élèvent à 88,3 milliards de dollars par an et représente 3,7 % de son produit intérieur brut (PIB), une manne qui pourrait être canalisée pour faire avancer la transition vers une Afrique post-COVID et la transformation structurelle et le développement du continent.
Devant cet état de fait, M. Sall pense qu’au-delà d’arrêter la saignée, l’Afrique doit réclamer le rapatriement de ces fonds qui peuvent contribuer à financier les programmes de développement.
Ce qui nécessite d’une volonté politique déterminée, mais aussi d’un partenariat renforcé entre acteurs, société civile, banquiers et médias pour faire bouger les lignes.
Pour M. Mactar Silla, journaliste et spécialiste de la communication, Président directeur général de Label TV, il est temps que l’Afrique se mette en cause pour créer cet espace de collaboration pour parvenir à un avenir radieux.