Les Chefs d'Etat et gouvernement de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'ouest,( Cédéao) , sauf changement de dernière heure, se retrouvent ce 03 juillet 2022, à Accra au Ghana, pour plancher sur les tablettes de sanctions contre le Mali, le Guinée Conakry et le Burkina Faso.
Où des transitions militaires sont en cours. Parmi ces trois pays, c'est le cas du Mali qui suscite beaucoup de commentaires et d'interrogations. Car, depuis Janvier 2022, le Mali est sous embargo économique et financier de la Cédéao.
Cette dernier entend ainsi faire pression sur le junte au Pouvoir de passer le pouvoir à un régime civile dans les meilleurs délais. Conséquences, l'économie malienne malgré la résilience, est non seulement étouffée mais aussi les caisses de l'Etat sont vides. A cela il convient d'ajouter l'accumulation des défauts de paiements au niveau des banques partenaires. Consécutivement à l'application de la tablette de sanctions au niveau de la Banque centrale des Etat de l'Afrique de l'ouest( Bceao).
Si les vivres, les produits pétroliers et pharmaceutiques , pour ne citer que ceux-là, circulent dans les deux sens, il n'en est pas de même pour les non vivres dont les fibres de coton dont le Mali est grande productrice qui sont exportées d'ordinaire et principalement via les ports ivoiriens et celui de Dakar(Sénégal).Le Mali ressent certes directement les effets, mais ces voisins comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal ne sont pas épargnés, en ce qui concerne le transit routier inter Etat. Surtout l'activité portuaire dans ces deux pays dont le trafic a été détourner sur les ports de la Guinée et de la Mauritanie
Le port d'Abidjan et de San Pedro.
Dès la mi-janvier 2022, les trafics routiers inter-états, ont commencé à coincer. Le 20 janvier 2022, plus de 200 remorques en provenance de San pedro, ont été bloquées à Tingrela. « Ces remorques chargées de clinker en provenance du port de San pedro, vont au Mali. Où elles doivent approvisionner les cimenteries de la Cimaf en Matière première entrant dans la production du ciment. Malheureusement, le convoi est bloqué par la douane ivoirienne » Nous avaient indiqué des auxiliaires des transits.
Prétexte ? « Le Clinker n'est pas un produit de première nécessité comme ceux listés par la Cédéao et l'Uemoa. Citons le riz, le sucre et le blé » Selon les statistiques de la Direction générale des entrepôts maliens en Côte d'Ivoire( Emaci) , « en 2021, ce sont plus 334 mille tonnes de Clinker. (Matière première pour faire le ciment) qui sont son passées par le port de San pedro, pour approvisionner exclusivement les cimenteries de la Cimaf basées au Mali. Sans oublier les 84 mille tonnes d'engrais destinées à la filière cotonnière malienne. Ce n'est pas rien. Mais(…) »
Par ailleurs, M. Cissé M. Cissé Amadou Abdou, Directeur général adjoint des Emaci, avec qui nous avons échangé le 17 janvier 2022 a ajouter que « les Emaci font l'objet d'un marketing fort pour capter une bonne partie des 15% du fret global malien qui passe par les ports ivoiriens. Le port de San Pedro reçoit au moins la moitié du tonnage à l'import et à l'export du Mali. Avec Pedro, les transports font des économies d'échelle notamment sur le carburant. 200 km en moins, c'est intéressant en termes de coût sur le carburant… » A noter qu'en ce qui concerne le traitement de 320 mille tonnes de fibres de coton malien de la Compagnie malienne pour le développement des textiles( Cmdt) ,en 2021 ce sont 88 navires qui ont été chargés à destination des pays d'Outre-Mer et d'Asie.
Le port de Dakar au Sénégal
La plateforme de Dakar beaucoup utilisée pour les activités d'imports et exports du Mali, n'est pas épargnée. En effet, depuis la crise politico-militaire de 2002 à 2011 qui a défiguré la Côte d'Ivoire, les opérateurs économiques maliens , sont devenus de gros utilisateurs du port de Dakar. Captant ainsi le gros du flux de trafic malien qui passait par les ports ivoiriens. Des experts chiffrent à des centaines de milliards de Fcfa, les pertes subies par l'économie sénégalaise. Voire plus. Pendant ce temps de calvaire, les ports de Conakry et de Nouakchott se sont positionnés.
Captant ainsi, du trafic malien. Avec à la clé, un redimensionnement de leurs infrastructures portuaires et routières. .(A suivre un autre article sur l'impact sur les ports de Conakry et de Nouakchott)
Les transporteurs, transitaires et consignataires retiennent leurs souffles.
Gageons tout simplement que les sanctions soient levés ce 03 juillet 2022 qui est scruté et attendu par la communauté des opérateurs économiques et une bonne partie des populations de la sous-région comme la fin d'un calvaire.