Que peuvent apprendre les représentants des villes africaines à leurs homologues venus du reste du monde? Du 26 au 30 juin, à Katowice en Pologne, la Banque africaine de développement invite des délégués de municipalités d'Afrique à participer au 11ème Forum urbain mondial, la plus grande conférence internationale sur le thème du développement urbain.
Les villes de Dodoma (Tanzanie), Sèmè-Podji (Bénin) ainsi que le ministère du Logement et des équipements sociaux ont partagé leurs expériences lors de la table-ronde " Financer des villes africaines résilientes et vivables ", organisée par le Fonds de développement urbain et municipal associé à la Banque africaine de développement (programme détaillé)
" C'est la première fois que la Banque organise une telle session centrée sur les villes africaines lors de cette conférence internationale organisée par les Nations unies. Nous pensons que les villes du continent vont enrichir le débat avec des points de vue originaux " s'est réjoui Stefan Atchia, responsable de la division du Développement urbain à la Banque.
L'Afrique est le continent qui connaît l'urbanisation la plus rapide au monde, ce qui crée d'importants besoins en infrastructures. La prolifération de l'habitat précaire, la prédominance d'activités économiques informelles ou le rôle central joué par les organisations communautaires, sont autant de caractéristiques qui appellent à des réponses créatives en termes de planification urbaine, de préparation de projet et de financement. Les villes africaines sont aussi en première ligne pour affronter les conséquences du changement climatique.
" Nous devons élaborer des modèles de financement et de collecte de revenus qui correspondent aux divers contextes dans lesquels nous évoluons. Ceci pour nous permettre de traiter la question de l'habitat informel et de créer des solutions intelligentes et durables pour nos villes. C'est un enjeu crucial tant pour le Zimbabwe que pour l'ensemble de l'Afrique " a souligné Daniel Garwe, ministre du Logement et des équipements sociaux du Zimbabwe, au cours des échanges à la tribune.
" La forte présence de la Banque africaine de développement au Forum urbain mondial démontre l'importance croissante du développement urbain dans la stratégie de notre institution, et au-delà : les villes sont un levier pour atteindre les Objectifs du développement durable définis par les Nations unies. Il s'agit de les rendre plus inclusives, plus résilientes et plus durables " a fait valoir Marcus Mayr, coordinateur du FDUM, un nouveau fonds adossé à la Banque et dont la mission est d'accompagner les villes africaines dans leurs stratégies de planification et de financement.
Participer au volet " Voix des villes " n'est pas la seule activité de la Banque à Katowice. Durant le Forum, la Banque a aussi présenté " Dynamiques de l'urbanisation en Afrique 2022 - Le rayonnement économique des villes africaines ", une étude co-publiée par l'OCDE et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, qui démontre les nombreuses opportunités offertes par l'urbanisation en Afrique.
Le 29 juin, la Banque a enfin lancé la publication " Renforcer les services essentiels dans les villes africaines ", réalisée en coopération avec l'UNOPS (Bureau des NU pour les services d'appui aux projets) et Cities Alliance, qui explore un large éventail de solutions pour fournir des infrastructures de base aux villes du continent.
" Cette publication de synthèse invite à des expérimentations inventives, qui incluent des solutions basées sur la nature, l'économie circulaire, le digital, les questions de genre... Ce document peut être une source d'inspiration pour la Banque et ses partenaires " a mis en avant Stefan Atchia.
La publication s'inscrit dans le corpus " Plan d'action pour un développement urbain durable ", qui doit guider les engagements de la Banque en faveur des villes sur les cinq prochaines années (2022 - 2026).