Afrique: Au Sénégal, une application mobile pour dédramatiser les règles

Elle s'appelle " Weerwi ", qui signifie " le mois ", ou " la lune " en langue wolof et c'est un projet initié par l'entreprise sociale Apiafrique. Son constat : les jeunes filles et les femmes manquent encore trop souvent d'informations fiables et adaptées sur les règles et le cycle menstruel en général.

Quand Marie-Pauline Mendy, 19 ans, a eu ses premières règles, elle était un peu perdue : " Je me suis dit que c'était une petite plaie sur mes lèvres. J'avais un peu honte ! " La jeune femme a testé la nouvelle application Weerwi, qui propose des conseils quotidiens, des jeux, ou encore un " chatbot ", un programme qui répond aux questions. " J'ai pu comprendre beaucoup de choses, par exemple, on te dit le cycle du combien de jour, les jours d'ovulation, ce que tu dois faire ", ajoute la jeune femme.

" Voilà, on est sur l'appli et là, il y a un curseur qui pointe sur la date du jour, je suis en plein rond rouge, ce qui veut dire que j'ai mes règles. Voilà, j'ai mes règles et je suis censée être un peu frustrée peut-être, nerveuse et comme conseil du jour : "Parfois écrire fait du bien, car ça libère" ", explique Soukeyna Ouedraogo, la responsable du programme " Changeons les règles " pour Apiafrique.

Près d'une fille sur deux manque l'école pour cause de règles

Selon les créatrices de Weerwi, " 84% des jeunes Sénégalaises disent ne pas être prêtes à accueillir leurs règles sereinement ". Au moins, " 45% des jeunes filles ratent l'école au moins une fois tous les mois à cause de leurs règles. Elles sont aussi très intéressées par toutes les questions d'hygiène, d'odeur de manière générale, cet outil-là va leur permettre surtout d'explorer, apprendre, parcourir, c'est toute une aventure en fait le cycle menstruel... ", estime Soukeyna Ouedraogo.

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Une appli gratuite, colorée et bienveillante, pour " dédramatiser " les règles.

Pourquoi c'est tabou? Parce que c'est lié à la sexualité voilà! Dès qu'on parle des règles, attention, on ouvre une porte ! Il y a aussi beaucoup de croyances autour des règles, la connotation principale c'est que c'est sale, que c'est impur... Ça évolue positivement, mais on sent là, on a une petite rupture entre les générations.

Marina Gning, directrice générale de l'entreprise Apiafrique, à l'origine du projet Weerwi

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