Les dirigeants mondiaux ont chargé, le 7 juillet 2022, le président kenyan, Uhuru Kenyatta, de diriger les efforts de l'Afrique pour lutter contre le changement climatique dans le cadre du Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP).
Le Dialogue des dirigeants sur l'adaptation au changement climatique (Leaders Dialogue on Climate Adaptation, en anglais), organisé par le Centre mondial pour l'adaptation (GCA) à l'université de Nairobi, a reçu le soutien de plusieurs hautes personnalités : Ban Ki-moon, président du GCA et 8e secrétaire général des Nations unies, Dr Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce et Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Le président Kenyatta a remercié l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki moon et le professeur Patrick Verkooijen, PDG de GCA, de lui avoir confié le rôle de champion mondial de l'AAAP. " L'Afrique est le continent le plus durement touché par le changement climatique. L'adaptation n'est pas seulement importante, c'est une stratégie de survie ", a déclaré M. Kenyatta. Il a salué les efforts conjugués des trois dirigeants d'institutions multilatérales " qui œuvrent sans relâche pour promouvoir le programme d'adaptation. " " Je suis convaincu qu'avec le soutien d'amis comme ceux-ci, nous atteindrons notre objectif ", a souligné M. Kenyatta.
" Nous avons besoin d'un champion, d'un leader éprouvé dont la voix est respectée au niveau mondial, a indiqué le président du Groupe de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina. Le président Kenyatta est un homme d'action, un dirigeant respectueux du climat. Son dynamisme, sa voix et son leadership nous aideront à mobiliser davantage de financements pour l'adaptation de l'Afrique au changement climatique. "
M. Adesina a expliqué que l'Afrique perdait chaque année entre 7 et 15 milliards de dollars à cause du changement climatique, et que ce chiffre devrait atteindre 50 milliards de dollars par an d'ici à 2030. Il a ajouté que bien que neuf des dix pays les plus vulnérables au changement climatique (90 %) se trouvent en Afrique -- qui ne génère que 4 % des émissions mondiales de carbone -- le continent n'a reçu que 3 % des finances climatiques.
" Le changement climatique frappe l'Afrique de manière injuste, de même que le financement mondial du climat est injuste envers l'Afrique, a ajouté M. Adesina. La Banque africaine de développement déploie les efforts pour aider l'Afrique à s'adapter au changement climatique. Nous avons doublé notre financement climatique pour atteindre 25 milliards de dollars d'ici 2025. Nous consacrons désormais 67 % du total de nos financements pour le climat à l'adaptation au changement climatique, soit le niveau le plus élevé parmi toutes les institutions financières multilatérales au niveau mondial. "
Pour Patrick Verkooijen, " ceci est la bataille de nos vies, pour contenir le changement climatique, s'y adapter et, ce faisant, le dompter. Et en vous, président Kenyatta, nous avons un champion du domptage de lions. "
Il a souligné certaines des réalisations du président Kenyatta et son solide bilan en matière de défense de l'Afrique. " Ce bilan est inégalé dans le monde ", a déclaré M. Verkooijen. " Vous avez été le pionnier de l'engagement du Kenya en faveur de la neutralité en matière de dégradation des terres. Vous avez ratifié l'accord de Paris en un temps record. Vous avez fait du Kenya l'un des premiers pays au monde -- pas seulement en Afrique, mais dans le monde entier -- à annoncer et à soumettre d'ambitieux objectifs des contributions déterminées au niveau national (CDN), et bien plus encore. "
M. Verkooijen a également évoqué ses visites dans les comtés kenyans de Makueni et de Samburu, où la communauté investit dans la résilience avec le soutien de la Banque africaine de développement. Avec le soutien de la Banque, a-t-il dit, les populations construisent des réservoirs d'eau et des forages qui réduisent la nécessité de chercher des pâturages loin de chez eux et qui créent également des opportunités économiques pour cultiver, diversifier les revenus et renforcer la résilience des forêts pendant les périodes difficiles causées par l'absence de pluies.
M. Verkooijen a encouragé les étudiants à ne pas s'appesantir sur le passé, mais plutôt à se tourner vers l'avenir et à saisir l'occasion de s'engager dans le programme d'adaptation pour l'Afrique. " Vous êtes l'avenir du combat pour l'adaptation. Nous comptons sur vous pour développer des solutions innovantes pour un continent résilient. " Il leur a dit qu'il reviendrait au Kenya pour annoncer les gagnants du concours sur le Défi entrepreneurial des technologies de rupture (Disruptive Technologies Entrepreneurship Challenge), à travers lequel le GCA et l'université alloueront chacun 50 millions de shillings (485 000 dollars) pour permettre de transposer à plus grande échelle les solutions les plus innovantes en matière d'infrastructures résilientes au climat.
Le vice-chancelier de l'université, Stephen Kiama a déclaré qu'un accord de partenariat historique entre le GCA et son institution permettrait de constituer un solide pipeline d'investissements dans les infrastructures au Kenya, d'améliorer le financement du climat, de créer des emplois verts pour l'adaptation et de soutenir les entrepreneurs kenyans dans l'expansion des entreprises d'adaptation durables.
Ban Ki-moon a déclaré que la voix du président Kenyatta en tant qu'homme d'État avait déjà porté le message à travers le monde. " Au milieu des mauvaises nouvelles, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique s'intensifie rapidement pour apporter des solutions sur le terrain, a indiqué Ban Ki-moon. Nous sommes engagés dans un marathon long et difficile. Vous êtes un véritable champion. Grâce à votre engagement et à votre détermination, je sais que le Kenya se révélera être, grâce au partenariat de votre gouvernement avec le GCA et l'AAAP, un exemple à suivre en matière d'adaptation au climat. "
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré que le leadership international du président Kenyatta en matière d'adaptation au climat avait incité d'autres pays à intensifier leur action dans le domaine climatique. " Partout dans le monde, les populations sont confrontées à de fortes hausses du coût de la vie, et l'insécurité alimentaire augmente dangereusement dans de nombreuses régions. De nombreux pays africains doivent également faire face à de fréquents événements météorologiques extrêmes qui entraînent des tragédies humaines et des perturbations socio-économiques ", a déclaré Mme Georgieva.
Elle a souligné l'urgence pour la transition verte d'inclure des investissements dans la résilience. Selon elle, les pays d'Afrique subsaharienne doivent consacrer au moins 2 à 3 % de leur PIB par an à l'adaptation au climat. " Aucun pays ne peut le faire seul, d'autant que beaucoup d'entre eux ont des dettes élevées à la suite de la crise pandémique. " Elle a déclaré qu'il était essentiel que la communauté internationale atteigne ou dépasse l'objectif de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique aux pays en développement chaque année et, surtout, qu'elle veille à ce qu'une part importante de ce financement soit consacrée à l'adaptation en plus de l'atténuation.
La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a félicité M. Kenyatta pour son rôle moteur dans l'AAAP. Elle a déclaré que la force de sa voix et de son leadership inspirerait les autres à intensifier et accélérer les actions requises pour s'adapter au changement climatique. Elle a souligné que le commerce était une composante nécessaire de la solution à l'adaptation au changement climatique et à son atténuation. " Tout comme le reste de nos systèmes économiques ", a-t-elle déclaré, " le commerce et l'OMC peuvent et doivent changer pour soutenir au mieux la transition juste vers une économie mondiale à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique. "
AfDB President's remarks during the Leaders' Dialogue on Adaptation Action in Africa
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Richard Uku, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement, media@afdb.org
