Afrique de l'Ouest: Fin de la visite de C. Colonna et S. Lecornu au Niger - Des propositions d'ici septembre sur le redéploiement de l'aide militaire

Les deux ministres des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et des Armées, Sébastien Lecornu, sont en visite officielle au Niger désormais considéré comme le nouveau partenaire privilégié dans la région après le redéploiement de Barkhane hors du Mali.

Tous deux ont été reçus par le président Mohamed Bazoum, après avoir rencontré leurs homologues nigériens Hassoumi Massaoudou et Alkassoum Indatou. Le ministre nigérien de la Défense les a ensuite accompagnés dans la région de Tilabéry particulièrement exposée dans la lutte anti-terroriste.

La base militaire nigérienne de Ouallam, dans la région du Tillabéry, est la dernière étape des ministres français. C'est de là que sont pilotées les opérations conjointes des soldats français et nigériens près de la frontière malienne. Pour le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, la volonté de poursuivre la coopération est actée, mais il faut réfléchir à la suite, car la situation évolue sur le terrain.

" Les circonstances sécuritaires changent ; elles changent déjà parce que les menaces évoluent, elles ne sont pas les mêmes en fonction des frontières. L'apparition de milices paramilitaires dans la zone ou dans les pays voisins fait aussi changer la nature de ce risque. Donc, nous devons réfléchir à un agenda rénové de sécurité entre nos différents pays ".

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Les ministres ont visité un centre de lutte contre la malnutrition infantile. La France veut aussi axer sa présence sur le développement.

" C'est le partenaire bilatéral le plus important que nous avons, tant en volume du portefeuille de l'aide publique française, que de son engagement militaire, explique Hassoumi Massaoudou, ministre nigérien des Affaires étrangères. Cette visite entre dans une situation particulière de l'évolution de son engagement au Sahel. Nous sommes en discussion pour voire la réarticulation des forces françaises qui se trouvaient au Mali et des forces européennes aussi. "

Pas d'annonce concrète pour l'instant. Les chefs d'état-major de chaque pays doivent soumettre des propositions d'ici septembre.

Devant la presse vendredi, le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, a défendu le besoin de son pays de se faire épauler dans sa lutte contre le terrorisme.

" Quand la guerre contre les jihadistes a été imposée au Niger, nos forces armées nigériennes avaient à peu près 10 000 personnes. A l'époque, dans l'armée nigérienne, on n'était même pas dans la mesure d'avoir un homme = une arme. (Depuis), un travail a été fait. En termes humains nous avons une grosse ambition : avoir un nombre suffisant de militaires pour pouvoir assurer la sécurité de notre pays. Aujourd'hui nous ne sommes pas encore à ce point-là. En termes de matériels, nous avons fait un travail pour arriver aujourd'hui à avoir un minimum, mais nous n'avons pas encore atteint le niveau que nous souhaitons pour pouvoir assurer l'intégrité de notre pays et défendre nos populations aussi contre toutes les attaques dont elles sont les cibles. Donc, nous avons besoin d'une barrière, d'une force qui va nous permettre de continuer notre montée en puissance ; nous avons besoin de partenaires qui vont nous assister pour que nous puissions atteindre un niveau où nous serons capables de nous passer de cette aide."

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