" Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. " Pour Pierre Corneille, poète et dramaturge français auteur de cette citation, le talent et le don n'ont pas besoin d'attendre l'âge de la maturité pour s'exprimer.
Le RHDP en est un exemple. En effet, le 16 juillet 2018, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) devenait un parti politique, à l'issue d'une assemblée générale constitutive. Quatre ans après, que de lauriers glanés par le parti pensé et voulu par Alassane Ouattara.
Le premier laurier, c'est la brillante victoire du candidat des houphouëtistes à la présidentielle d'octobre 2020. La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé la victoire du Président Alassane Ouattara, à l'issue du scrutin du 31 octobre, avec un score massif de 94,27 % et un taux de participation de 53,9 %. Le parti naissant venait ainsi de remporter sa première victoire à une élection présidentielle. Une véritable prouesse dans l'histoire politique de la Côte d'Ivoire à saluer. En effet, il a fallu 10 ans (1990-2000) au Front populaire ivoirien (FPI) pour arriver au pouvoir d'Etat, et d'ailleurs dans " des conditions calamiteuses ", selon Laurent Gbagbo ; 16 ans (1994-2010) au Rassemblement des républicains (RDR) et 14 ans (1946-1960) au PDCI-RDA.
De plus, quatre petites années ont suffi au RHDP pour étendre sa toile sur l'ensemble du territoire national comme en témoigne sa représentativité aux élections législatives de mars 2021. A ce scrutin auquel ont pris part, pour la première fois depuis plusieurs décennies, tous les partis politiques de la Côte d'Ivoire, le parti d'Alassane Ouattara a été le premier à présenter des candidats sur l'ensemble du territoire national. Les autres se sont limités dans un périmètre bien déterminé.
Le V Baoulé pour le PDCI et l'ouest montagneux pour EDS et l'UDPCI. Le scrutin a été remporté haut la main par le RHDP qui totalise 157 députés, contre 64 pour le PDCI, 18 pour le PPA-CI et 9 pour l'UDPCI.
Avant ces deux élections, le RHDP avait déjà pris une avance sérieuse lors des élections des conseils régionaux et municipaux du 13 octobre 2018. Moins de trois mois après sa création, le parti des houphouétistes triomphait à ces deux élections, respectivement avec 60 % des voix et 18 régions. Le PDCI suivait avec 20 % des voix et 6 régions. Deux régions ont été remportées par des candidats se réclamant à la fois du RHDP et du PDCI qui, au finish, ont rejoint les rangs des houphouëtistes et une région par les candidats du Front populaire ivoirien (FPI) et 46 % des voix et 92 communes - dont la plupart des communes d'Abidjan, Bouaké et San Pedro - contre 28 % des voix et 50 communes au PDCI. Les candidats indépendants représentent 28 % des voix et 56 communes. Enfin, le FPI décroche deux communes. Beaucoup de candidats indépendants ont par la suite déposé leurs valises au RHDP. Cet exploit, le parti au pouvoir entend le rééditer en 2023. Pour cela, il a amorcé une nouvelle phase avec une restructuration lancée le 28 février dernier. Celle-ci a vu la nomination d'un nouveau directoire, d'un secrétariat exécutif et de secrétaires nationaux.
Un parti démocratique
Sur cette lancée, le parti d'Alassane Ouattara a annoncé pour le 23 juillet prochain l'élection de ses secrétaires départementaux. L'appel à candidature pour les 349 départements politiques a connu un engouement certain. Près de 500 dossiers de candidatures ont été retenus après un consensus trouvé en interne sur le millier de dossiers déposés. Par l'organisation de ces élections en interne, le RHDP démontre qu'il est un parti démocratique. Contrairement aux autres formations politiques où les responsables de base sont nommés. Déjà aujourd'hui, à minuit, s'ouvre la campagne qui prendra fin le jeudi 212 juillet. La gestion des contentieux électoraux sera ouverte de dimanche 24 juillet au lundi 25 juillet 2022. Les résultats définitifs seront proclamés le jeudi 28 juillet. Ce matin, il est prévu une réunion d'information à laquelle sont invités les candidats. Après quoi, il sera remis à chaque candidat ou à chaque liste de candidats les documents électoraux.
Sur le terrain, les différents états-majors s'activent pour un scrutin qui se veut fraternel. Et pour lequel, des défis majeurs ont déjà été relevés par des consensus qui ont permis de constituer une liste unique, notamment à Bouaké, Abobo, Korhogo pour ne citer que ces localités où les rivalités entre les cadres faisaient craindre le pire. Des oiseaux de mauvais augure prédisaient l'apocalypse. Il n'en fut rien. Les responsables politiques de ces localités ont su mettre l'intérêt du parti au-dessus de leurs intérêts personnels. Après le scrutin du 23 juillet, il n'y aura ni vainqueur, ni vaincu. La victoire doit revenir au RHDP. Pour que les cadres et les militants se mettent en ordre de bataille afin de faire triompher leur bien commun en 2023 aux élections régionales et municipales. La victoire à la présidentielle de 2025 passe par ce test grandeur nature.
