Afrique Centrale: Protection du bassin du Congo - 30 ans après son lancement, quel bilan pour le projet Ecofac?

Forêt du bassin du Congo

Les initiatives sont nombreuses pour préserver les forêts du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l'Amazonie. Lancé en 1992 et financé par l'Union européenne, le projet Ecosystème forestier d'Afrique centrale (Ecofac) est considéré comme le plus avant-gardiste en termes de protection de l'environnement dans les pays d'Afrique centrale.

Depuis son bureau situé sur le front de mer à Libreville, Maxim Nzita, l'actuel coordonnateur du projet Ecofac, dresse un bilan élogieux de ce vaste programme environnemental, 30 ans après son lancement. " Il y a eu des acquis assez importants, dit-il, en ce qui concerne les aires protégées et l'aire faune qui sont passées à 13 à 15% des territoires sous conservation. Ça couvre pratiquement 360 000 km². Ce sont pratiquement des pays ! "

Cette satisfaction contraste avec la très grande pression sur les espèces animales dans la région. Un rapport du WWF datant de 2016 a par exemple estimé qu'entre 2002 et 2012, l'Afrique centrale a perdu environ 65% de ses éléphants. Maxim Nzita rétorque que la situation serait pire si le projet Ecofac n'existait pas. " On continue à faire face à une menace structurelle, opérationnelle assez puissante. Le programme Ecofac, les États et bien d'autres programmes ont été plus ou moins ces outils qui ont permis de limiter les dégâts. "

Dans son bilan, Ecofac revendique aussi la formation des cadres locaux qui assurent aujourd'hui la conservation de l'environnement dans la région. " Ecofac a été le catalyseur principal qui a amené la sous-région à avoir une masse critique très importante de personnes formées. "

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De son côté, Marc Ona, environnementaliste gabonais, a fondé beaucoup d'espoir sur ce projet Ecofac. Il se dit aujourd'hui déçu.

On a oublié que les zones retenues pour la mise en place des parcs sont des zones occupées par des populations. Est-ce qu'on a tenu compte de l'existence de ces populations, est-ce qu'on a tenu compte de la science de ces populations, de leur savoir-faire dans la conservation de ces écosystèmes ? Non. On a mis la pression sur les populations pour qu'elles arrêtent de pratiquer leurs activités traditionnelles.

Marc Ona, environnementaliste gabonais

Lors d'une récente cérémonie, toutes les autorités d'Afrique centrale ont été unanime, Ecofac ne doit pas mourir. Cependant, les financements du projet provenaient du fonds européen du développement, une émanation des accords ACP-UE. Ces accords ayant pris fin, les acteurs plaident pour que des nouveaux mécanismes de financement soient trouvés.

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