Alors que Madagascar Airlines avait annoncé la reprise des vols avec les Comores, six mois après une affaire de trafic d'or qui avait impliqué des ressortissants malgaches et comoriens, le ministre malgache des Transports a jugé que les conditions n'étaient pas remplies.
Houmed Msaidie est tenté de qualifier la situation de " kafkaïenne ". Après la décision par les autorités malgaches de suspendre les liaisons aériennes avec les Comores, le porte-parole du gouvernement comorien exprime son incompréhension.
Le ministre malgache des Transports avait expliqué la semaine dernière que cette décision était liée au trafic d'or, et indiquait que les liaisons aériennes avec les Comores étaient considérées à risque. " Bien que les mesures de sécurité soient appliquées, les risques sont très élevés et c'est pour éviter ce genre de risques que les autorités ont pris cette décision ", avait déclaré Rolland Ranjatoelina.
" On est tenté de se demander si ce n'est pas l'hôpital qui se moque de la charité ", réplique le porte-parole du gouvernement comorien. " Les douanes comoriennes ont découvert un trafic d'or à partir de la haute mer et il se trouve que c'étaient des ressortissants malgaches avec des relais comoriens qui étaient impliqués ", rappelle Houmed Msaidie.
L'affaire remonte au mois de décembre dernier, lorsque trois hommes, dont deux ressortissants malgaches, ont été arrêtés à la douane de l'aéroport international de Moroni, avec en leur possession 49 kilos de lingots d'or qui auraient été récupérés par voie maritime au large d'Anjouan. Les deux Malgaches étaient déjà recherchés depuis décembre 2020, suite à la saisie de 74 kilos d'or à Johannesburg. " Le gouvernement malgache a demandé à ce qu'on extrade ses ressortissants, ce que nous avons fait. Le ministre malgache de la Justice a pris lui-même la tête de la délégation venue les récupérer ", poursuit Houmed Msaidie.
La reprise des vols entre Antananarivo et Moroni requiert une autorisation du Conseil des ministres, avait indiqué la semaine dernière le ministre malgache des Transports, précisant que, pour l'heure, " les conditions ne sont pas remplies " pour un retour des liaisons. " On ne comprend absolument rien. Ce que nous voulons, c'est discuter avec l'autorité malgache compétente, parce que nous devions faire, nous l'avons fait ", insiste le porte-parole du gouvernement comorien.