Afrique de l'Est: Au Kenya en pleine campagne électorale, le coût de la vie fait grincer des dents

Un responsable de l'IEBC inspecte le matériel pour la nouvelle élection présidentielle.

L'économie est au cœur de la campagne électorale à quelques jours du scrutin du 9 août. William Ruto se pose comme le défenseur des " débrouillards ". Raila Odinga promet une aide de 6 000 shillings kényans, soit environ 50 € par mois aux foyers les plus vulnérables. Les candidats à la présidence l'ont bien compris : la hausse du coût de la vie domine largement les préoccupations des Kényans, l'inflation est montée à 8,3 % en juillet.

À Meru, dans la région centrale du Mont Kenya, l'agriculture fait vivre, mais le secteur est en difficulté et les habitants en subissent les conséquences, alors que les prix des denrées alimentaires de base ainsi que du carburant ont augmenté.

L'ambiance est animée au marché de Makutano, à Meru. Douglas Karani est vendeur de chaussures. Ce diplômé en informatique n'a pas trouvé de travail dans sa branche.

" Même en cherchant hors de mon domaine, j'ai du mal à trouver un emploi qui paie bien, explique le jeune homme. Surtout que maintenant avec 50 centimes d'euros, on achète à peine quelques tomates et oignons. C'est tout ce que je ramène chez moi le soir alors que j'ai trois enfants à nourrir ! ".

Mesures contre l'inflation

Francis Mwenda est du même avis. Cet électricien blâme le gouvernement pour la hausse des prix. " Il nous a emmenés dans la mauvaise direction, pointe-t-il. Tout est cher aujourd'hui. Même le transport ! Avant, pour aller du marché au centre-ville, ça coûtait 25 centimes d'euros, maintenant, c'est 35. Uhuru Kenyatta nous a laissé tomber ".

Le gouvernement a mis en place un programme de subventions du carburant mais le prix à la pompe a tout de même grimpé ces derniers mois. Alex Munene travaille pour une agence de voyage, il espère un changement de cap après les élections : " Le gouvernement actuel a fait des choses bien en termes d'infrastructures, comme la construction de routes, mais ça n'aide pas directement le peuple. Le coût de la vie a augmenté, beaucoup sont au chômage... La prochaine administration devrait se concentrer plutôt sur le développement de nos industries et la création d'emplois. "

Conscient de cette crise économique, le président sortant Uhuru Kenyatta a annoncé la semaine dernière une série de mesures, dont la division par deux du prix de la farine de maïs.

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